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QUESTION D'ACTU

"Médicaments innovants"

Cancer, hépatite C : des associations dénoncent les «prix exorbitants et injustifiés» des médicaments

Dans un livre blanc publié mardi 20 juin, 8 associations de défense des malades et des professionnels dénoncent l’augmentation exponentielle des prix des médicaments dits "innovants", notamment contre le cancer et l’hépatite C. Selon elles, ces prix "exorbitants "menacent "l’accès équitable" aux soins.

Cancer, hépatite C : des associations dénoncent les \ cosinart/iStock




Une "menace pour l’accès équitable aux soins et pour la pérennité de notre système de santé solidaire". Voici comment 8 associations de défense des malades et des professionnels qualifient les prix pratiqués sur les nouveaux médicaments. Qualifiés d’"innovants", ils sont régulièrement prescrits contre "les cancers, l’hépatite C et certaines maladies rares" et ont vu leur prix bondir ces dernières années.

Dans un livre blanc mis en ligne mardi 20 juin, l’ONG Médecins du Monde, la Ligue nationale contre le Cancer, l’association Aides, la revue Prescrire ou encore l’association de consommateurs UFC-Que Choisir s’insurgent contre cette inflation des prix des médicaments, qu’elle juge injustifiée.

Des prix astronomiques fixés par les industriels… sans promesse de résultat

Ainsi, explique la Ligue contre le Cancer, en oncologie "le coût moyen d’une vie gagnée est passé de 15 877 euros en 1996 à 175 968 euros en 2016". UFC-Que Choisir cite, elle, le cas du Keytruda, un médicament "innovant" utilisé pour soigner certains mélanomes, mais dont la Haute autorité de santé estime aujourd’hui que l’efficacité n’était "que mineure par rapport aux traitements existants". Ce qui n’a pas empêché son prix de bondir et d’atteindre jusqu’à "72 000 euros par an".

En cause, selon ces associations : les laboratoires pharmaceutiques qui "demandent des prix astronomiques même quand les médicaments n’ont pas nécessité d’investissement important en recherche et développement", comme l’estime UFC-Que Choisir. Les organisations signataires du livre blanc regrettent ainsi l’opacité qui s’exerce autour de la négociation des prix entre le gouvernement et les laboratoires, ainsi que les pressions exercées par les industriels afin de maintenir sous le sceau du secret les coûts de production, de recherche et l’évaluation des médicaments.

Autre problème mis en lumière par les signataires : celui qui entoure le terme d’"innovation" qui "peut désigner de nouvelles indications d’un produit déjà commercialisé, de nouvelles formes galéniques, de nouvelles méthodes de traitement ou d’administration", précise France Assos Santé. Et qui ne justifient donc pas les prix exorbitants souvent pratiqués par les laboratoires et qui, de facto, excluent les personnes qui ne peuvent se les procurer. "Les nouveaux traitements permettent et permettront de prolonger la vie, d’éviter des effets indésirables, de guérir les personnes. Ils sont porteurs d’espoirs pour les malades et leurs proches, ils sont attendus avec impatience. Mais ils ne sont et ne seront efficaces que s’ils sont effectivement accessibles pour toutes les personnes en ayant besoin, de manière équitable, donc en ne menaçant pas l’équilibre des systèmes de santé", explique La Ligue contre le Cancer.

Pour une fixation des prix et plus de transparence

Pour les associations, c’est au gouvernement d’inverser cette tendance inflationniste qui menace notre système de santé. Elles mettent en garde les pouvoirs publics qui, s’ils cherchent à "maîtriser les dépenses" à l’aide d’économies axées sur les "médicaments de tous les jours", risquent de voir arriver prochainement sur le marché de nouveaux traitements se comptant "en centaines de milliers d’euros" et qui se traduira donc par une "nouvelle augmentation des dépenses".

"Combien de temps sera-t-il possible de garantir un accès aux meilleurs traitements" pour tous les malades ?, se demande la Ligue contre le Cancer. Des "critères d’accès seront-ils définis ?" Désormais, les signataires attendent une réponse du gouvernement. Celle-ci devrait survenir le 9 juillet prochain, date à laquelle une réunion avec les industriels du secteur est prévue. Les associations, elles, plaident pour une "nouveau modèle de fixation des prix" et une "réelle transparence à tous les niveaux".

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