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Arthroplastie

Arthrose du genou : trop de gens se font opérer tardivement

Trop de personnes souffrant d'arthrose du genou se font opérer tardivement. Or, trop attendre minimise les avantages de la chirurgie. 

Arthrose du genou : trop de gens se font opérer tardivement sasirin pamai/iStock




L'arthrose est la maladie articulaire la plus répandue qui soit. Elle se caractérise par une destruction du cartilage qui s’étend à toutes les structures de l'articulation. L’une de ses formes les plus courantes est au niveau du genou. En France, l’arthrose du genou concerne ainsi 30% des personnes de 65 à 75 ans et est très invalidante car elle touche de grosses articulations qui portent le poids du corps. En cas d’atteinte diffuse et avancée, de nombreuses personnes se voient proposer une arthroplastie, une opération qui consiste à remplacer tout ou une partie de l’articulation du genou par une prothèse. Malheureusement, la plupart des gens ont tendance à trop attendre avant de subir l’opération et en retirent moins d’avantages, alors que la subir trop tôt n’est pas bon non plus. Telles sont les principales conclusions d’une étude parue dans lundi 13 janvier dans le Journal of Bone and Joint Surgery. 

Aux Etats-Unis, près d’un million d’interventions de remplacements du genou sont effectuées chaque année et on prévoit une augmentation rapide de ces augmentations d’ici 2030, expliquent les auteurs de l’article en préambule. “Alors que le nombre d'opérations augmente, nous devons nous assurer que le moment est optimal pour que les patients en tirent le plus grand bénéfice et que les coûts des soins de santé restent bas”, note Hassan Ghomrawi, professeur agrégé de chirurgie à l'école de médecine Feinberg de l'Université Northwestern et chercheur principal de l’étude.

“Comme l'arthroplastie du genou est une intervention non urgente, le choix du moment de l'opération dépend non seulement de facteurs cliniques, mais aussi de facteurs démographiques, socio-économiques et socioculturels. Nous devons développer une meilleure compréhension de ces facteurs pour améliorer le moment de l'opération”, poursuit-il.

“L’impact global peut être énorme” 

Ses collègues et lui ont donc suivi 8 002 participants qui souffraient ou risquaient de souffrir d’arthrose du genou pendant une période pouvant aller jusqu’à huit ans. Ils ont ainsi constaté que 90% des patients atteints d’arthrose du genou attendent trop longtemps avant de subir l’opération et en retirent moins d’avantages. Dans le détail, les Afro-Américains avaient tendance à plus retarder l’intervention que les Caucasiens.

“Lorsque les gens attendent trop longtemps, deux choses se produisent : l'arthrose entraîne la détérioration de leur fonction. Certains d'entre eux ne pourraient pas redresser leurs jambes, ce qui affecte leur marche et leur mobilité. Lorsque vous ne pouvez pas faire d'exercice, vous pouvez commencer à développer d'autres problèmes de santé comme des problèmes cardiovasculaires. Vous pouvez aussi devenir déprimé. L'impact global peut être énorme”, explique Ghomrawi.

Qui plus est, retarder la chirurgie limite les avantages que le patient pourra ensuite en retirer. “Vous ne récupérez pas autant de fonctions lorsque vous attendez trop longtemps ; votre mobilité est toujours réduite par rapport à quelqu'un qui l'a eue en temps opportun”, développe le chercheur. 

25% des patients subissent l’opération trop tôt

Au contraire, environ 25% des patients subissent l’opération prématurément. Cela entraîne des risques de complications et limite les bénéfices. Les patients peuvent par exemple avoir besoin d’une deuxième chirurgie plus tard dans leur vie. Cette dernière sera alors beaucoup plus compliquée à effectuer et les résultats encore moins bons. 

Il s’agit de la première étude à examiner de façon prospective l’opportunité d’une arthroplastie du genou chez un aussi grand nombre de patients. 

Si cette recherche se concentre sur l’arthrose du genou, cette maladie peut malheureusement concerner toutes les articulations. Ses symptômes dépendent du niveau d’activité de la personne et se déclarent parfois suite à un banal accident, les lésions étant restées jusque-là indolores.

Pour une arthrose légère, les médecins proposent une physiothérapie adaptée, un repos temporaire et des antidouleurs. Si l’arthrose progresse mais reste limitée à une des parties de l’articulations, le patient se voit souvent suggérer une ostéotomie pour corriger l’axe du membre inférieur et décharger la portion de l’articulation où se situe l’arthrose. Enfin, en cas s’atteinte avancée et d’échec du traitement classique, l’opération sera considérée.

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