• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Soins de santé

Méningite : pourquoi son diagnostic est-il souvent retardé ?

Le diagnostic de la méningite est souvent retardé en raison des analyses cérébrales inutiles effectuées avant la ponction lombaire. Les conséquences peuvent être fatales. 

Méningite : pourquoi son diagnostic est-il souvent retardé ? 7activestudio/istock


  • Publié le 01.07.2018 à 13h55
  • |
  • Mise à jour le 01.07.2018 à 15h00
  • |
  • |
  • |
  • |
  • Commenter


La méningite est une inflammation aiguë des "méninges " les membranes qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière. Le plus souvent, cette inflammation est secondaire à une infection par un virus ou par une bactérie. 

Environ 70% des cas de méningites bactériennes surviennent dans la petite enfance, avant l'âge de 5 ans. L'infection "purpura fulminans" (la forme la plus agressive de la méningite) se déclare dans 30% des cas de méningite à méningocoque. Dans 60% des cas, le patient n'en garde aucune séquelle, mais 20% d'entre eux subissent une surdité, une cécité, une paralysie, ou tombent dans le coma. Pour, les 20 % restants la méningite est une maladie mortelle, notamment parce que le diagnostic de la méningite est souvent retardé en raison des analyses cérébrales inutiles effectuées avant la ponction lombaire.

Aucune identification du virus ou de la bactérie dans 43% des cas

L'Institut des maladies infectieuses et globales de l'Université de Liverpool (Angleterre) a étudié le diagnostic et le traitement de plus de 1000 patients et a découvert que la majorité d'entre eux (81%) ont eu une scintigraphie cérébrale, dans 70% des cas, avant la ponction lombaire. Or, les recommandations sanitaires nationales incitent les médecins à effectuer une ponction lombaire aux patients suspectés d'avoir une méningite dès la première heure. Si ces directives avaient été suivies, seulement 12% des patients étudiés auraient subi une scintigraphie cérébrale avant la ponction lombaire.

En examinant ces 1000 patients, les chercheurs ont également découvert que le virus ou la bactérie responsable de la maladie n'avait pas été identifié chez 43% d'entre eux. Or, déterminer rapidement quelle bactérie ou quel virus provoque la maladie est essentiel pour prescrire le traitement approprié aux patients et les antibiotiques doivent être administrés d'urgence en cas de méningite bactérienne. A l'inverse, si la méningite résulte d'un virus, les antibiotiques sont inutiles. "Cette étude fournit la première estimation de l'incidence de la méningite virale chez les adultes britanniques et montre (...) que la gestion est mauvaise, déplore Dr Fiona McGill de l'Institut des maladies infectieuses et globales. Sont réalisées tellement de scintigraphies cérébrales inutiles que cela retarde le bon diagnostic".

Selon le Dr Mike Griffiths, chercheur principal de l'étude, "le diagnostic rapide d'une cause spécifique de méningite est essentiel pour prescrire les bons antibiotiques si nécessaire, ou éviter les antibiotiques inutiles chez les patients atteints de méningite virale. Les efforts devraient se concentrer sur le traitement des symptômes et accélérer la sortie de l'hôpital, ce qui serait moins pénible pour les patients". Vinny Smith, directeur général de la Meningitis Research Foundation (MRF), ajoute que "la forme bactérienne de la maladie peut tuer en quelques heures. De nombreux survivants ont des effets secondaires à long terme, invalidants, aussi graves que des dommages au cerveau et la surdité. (...) C'est pourquoi il est crucial de ne pas retarder l'exécution de la ponction lombaire".

Une jeune femme de 20 ans est décédée d'une méningite dans la nuit du 14 au 15 mai, à Montpellier, après avoir été admise à l'hôpital Lapeyronie. Deux autres cas mortels lui ont précédé : un jeune homme de 23 ans, près de Dijon et une adolescente de 13 ans, près d'Amiens.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES