Aujourd'hui, il est dit comme étant le meilleur allié des régimes. Mais qu'en est-il vraiment ? Le konjac est-il véritablement l'aliment minceur qu'il semble être ? Carole Garnier, journaliste spécialisée en nutrition et co-auteure, avec Anne Dufour, de « Mes recettes magiques au Konjac et aux shiratakis »  nous en dit plus.

Le konjac, késako ?

Si vous n'avez pas l'habitude de traîner au rayon minceur de votre supermarché, vous n'avez probablement jamais entendu parler du konjac. De quoi peut-il donc s'agir ?

On vous éclaire : le konjac est une plante cultivée en Asie -principalement en Corée, au Japon, au Vietnam, en Indonésie et en Chine- qui appartient à la famille des Aracées. 

Mais, c'est dans son tubercule que se logent ses vertus bien-être. C'est lui qui est pelé, cuit, séché et réduit en poudre blanche pour obtenir le konnyaku (NDLR bloc de konjac consommé en Asie) ou les vermicelles (NDLR les shiratakis et les tagliatelles) et le riz de konjac.  

De plus, le konjac contient également une fibre soluble aux propriétés étonnantes : le glucomannane. “C'est cette fibre qui a un fort pouvoir d'absorption de l'eau et qui permet, une fois consommée, de remplir l'estomac et de donner une forte impression de satiété” détaille Carole Garnier. Une forte impression de satiété à qui il doit sa réputation d'aliment minceur.

Un aliment vendu sous plusieurs formes

«Utilisé à l'origine dans les gelules minceurs aux vertus coupe faim, le konjac est apparu sous la forme de shiratakis (NDLR vermicelles), tagliatelles ou encore de riz il ya une dizaine d'années. Il s'inscrit ainsi dans le mouvement sain de cette dernière décennie qui a été marquée par l'arrivée de plusieurs superaliments sur le marché de l'alimentation français », explique Carole Garnier. 

Cependant, avant de venir (re)peupler les rayons diététiques des grandes surfaces, il n'était pas, non plus, totalement inconnu au bataillon. En effet, on pouvait déjà acheter du konjac, sous la forme de complément alimentaire en pharmacie. "Coupe-faim, on le prend une gelule à la fois, pas plus sous peine de problèmes digestifs, avec un grand verre d'eau trente minutes avant de manger" note l'auteure.

On en attend également déjà dans les supermarchés japonais. « Dans les magasins spécialisés, il peut être acheté en cube, un peu à la manière du tofu. On en voit également, même si c'est relativement rare, dans les restaurants japonais. C'est peu demandé, mais il y en a parfois une petite touche dans les bentos » précise la journaliste.

Un apport calorique proche de zéro

Cela étant dit, sa popularité, le konjac ne le doit pas à ses formes multiples, mais plutôt à sa faible teneur en calories. « C'est avant tout un aliment minceur. Acheté sous forme de shirataki, tagliatelle ou riz, le konjac est gonflé avec de l'eau et apporte environ 3 calories pour 100 grammes. C'est donc un gros volume dans l'assiette pour presque zéro calories », insiste Carole Garnier. 

3 calories aux 100 grammes, ça ne vous parle pas beaucoup ? C'est simple, c'est moins qu'un concombre et autant que de la salade verte… sans assaisonnement. C'est donc rien, ou presque tout en étant rassasiant. 

Et comme le confirme la journaliste, c'est là tout son intérêt : « Le konjac est très intéressant car c'est le seul aliment qui remplit l'assiette sans aucune calorie, ou presque. Pour les gens qui suivent un régime, c'est un aliment qui change la vie » . 

Novateur, original et (presque) vide de toute calories… on comprend mieux l'attrait du konjac. Une petite précision s'impose quand même : il n'est pas question de le manger seul. 

En outre, tel que le précise Carole Garnier, « le konjac n'a pas vraiment d'apports nutritionnels, il n'est pas nutritif, c'est un ingrédient de volume, très riche en eau qu'il est nécessaire de compléter avec des légumes pour l'apport en fibres, ou du tofu par exemple pour l'apport en protéines » . Seul, ajoute-t-elle, "il n'est que minceur" .

Minceur, d'accord, mais préparé commentaire ?

Bien, si le konjac est bel et bien l'allié minceur qu'il prétend être, une question demeure : comment le mange-t-on ? Pour bien le préparer, il faut prendre en compte sa texture caoutchouteuse et son manque de goût. Il peut paraître fade et, pour cette raison, il est absolument nécessaire de l'assaisonner.

« On prépare les shiratakis et les tagliatelles de konjac comme des pâtes. Parce que c'est un aliment à vocation minceur on choisit un assaisonnement léger comme un coulis de tomates ou une sauce tomate. On peut également le cuisiner en wok avec des crevettes, des champignons et du soja. Si on est plus branché soupe, on peut en faire un bouillon avec des crevettes, du tofu ou du poulet ou alors une soupe épaisse de légumes” détaille Carole Garnier. 

Quant au riz de konjac ? Même principe, on le prépare à la manière du riz traditionnel, "en risotto light, en poêlée ou encore en riz au lait avec du lait de coco par exemple" précise la journaliste.  

Petit bonus, relève Carole Garnier, certaines marques se sont mises à développer "des mix entre pâtes, céréales, et konjac. Ceci permet, avec quand même quelques calories en plus, d'avoir le côté pâte en bouche, tout en perdant le côté gélatineux du konjac » . En d'autres termes, entre ses formes diverses et variées et les nouveaux produits récemment développés, avec le konjac il y en a pour tous les goûts… 

Et vous ne croyez pas si bien dire : depuis peu le konjac ne se trouve plus uniquement aux rayons alimentaires des supermarchés, mais également aux rayons beauté. 

Sous quelle forme ? Sous celle d'éponges destinées au nettoyage du visage. Drôle d'idée ? Pas tellement conclu Carole Garnier, et pour cause : « Il peut aussi être utilisé dans la salle de bain puisque sec il est très dur, mais, une fois humidifié, il devient très moelleux et doux pour le lavage de la peau » .