L’automne est officiellement là, et avec lui l’hiver approche à grands pas. Et qui dit hiver dit, certes, Noël mais aussi manteaux, écharpes, grippes et autres rhumes de saison. Des maladies hivernales auxquelles on essaye à tout prix d’échapper.

Mais comment y couper ? A grand renfort de vitamines pardi ! Ou du moins, c’est ce que l’on croit. Mais, toutes les cures sont-elles bonnes à prendre ? Est-ce véritablement un passage obligé du changement de saison ? Ou peut-on faire sans ? Autant de questions qui restent souvent floues et que l’on est allé poser à Kelly Jastszebski, naturopathe, et Arnaud Cocaul, nutritionniste.

Il est toujours bon de faire une cure de vitamines

Et non… Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas forcément nécessaire, ni bon, de faire des cures de vitamines à chaque changement de saison. 

“Nous vivons dans un pays qui est en autosuffisance alimentaire. Les cures de vitamines systématiques n’ont donc, à mon sens, pas vraiment d’intérêt sauf pour certaines populations particulières qui sont fragilisées comme les personnes sortant de chirurgie ou encore les personnes ayant des modes alimentaires particuliers tels que les végétaliens ou les végétariens” explique le docteur Arnaud Cocaul. 

Pis encore, faire trop souvent des cures de vitamines n’est pas seulement inutile mais peut aussi se révéler dangereux. Et pour cause, indique le médecin, “les vitamines solubles dans le tissu adipeux (NDLR le tissu gras), c’est-à-dire les vitamines A, D, E et K, ne doivent absolument pas être prises de manières systématiques”. Pourquoi ? Parce qu’à trop en prendre, précise le médecin, on risque le surdosage. “Il y a avec ces vitamines, des risques de surdosages qui peuvent entraîner de sérieux problèmes de santé. Par exemple, prendre trop de vitamine D peut causer des calculs rénaux”. 

Côté vitamine C, le constat dressé par le nutritionniste est le même. En outre, si celle-ci est célébrée pour ses vertus antioxydantes, en surconsommation elle aura l’effet inverse. “En trop grande quantité, la vitamine C devient un agresseur. D'antioxydant, elle devient pro-oxydant”. 

Et pour les minéraux, c’est pareil. Arnaud Cocaul prévient : “Il faut faire attention aux complexes qui contiennent du fer et du cuivre. Nous sommes un milieu aqueux, notre corps est essentiellement constitué d’eau, consommer trop de cuivre ou de fer a donc pour effet d'accélérer le vieillissement cellulaire. Quelqu’un qui est anémié a donc raison d’en prendre, mais il est déconseillé pour quelqu’un en parfaite santé d’en prendre systématiquement, sans analyse sanguine préalable”. 

En somme, résume-t-il : “Il faut faire attention et ne faire des cures de vitamines que si l’on en a véritablement besoin”. 

Les cures de vitamines D sont toujours une bonne idée

Oui, c’est vrai. Ok, on vient de vous dire qu’il ne fallait, à l’instar des autres vitamines, pas en abuser. Pour autant, tempère Arnaud Cocaul, celle-ci fait office de cas particulier. 

“La seule cure de vitamine qui est véritablement intéressante est celle de vitamine D. Avec la vitamine D on peut être un peu plus systématique. Au changement d’horaires, fin octobre jusqu’à fin mars, on est très déficitaire en lumière donc on peut estimer qu'il est normal de prendre une ampoule de vitamine D à l’entrée et au sortir de l’hiver”.

Ainsi, continue-t-il, “dans ce cas précis on peut faire une cure sans prise de sang préalable. Cela peut se concevoir pour l'ensemble de la population française -80% des Français ont une insuffisance en vitamine D et 50% sont en déficit- et encore plus pour les individus qui ont la peau foncée ou pour ceux qui souffrent d’obésité”.

Prendre des vitamines c’est renforcer ses défenses immunitaires.

On vous l’a dit et redit : il n'est pas utile de faire systématiquement des cures de vitamines. En revanche, lorsque l’on est carencé, c’est vrai qu’en prendre peut permettre de renforcer ses défenses immunitaires. 

De manière générale, souligne ainsi Kelly Jastszebski, “vitamines et minéraux permettent de lutter contre les infections et de combattre les rhumes, les grippes et les baisses d’énergie durant l’hiver”.

Et au cas par cas, vous demandez-vous, comment ça marche ? La naturopathe donne quelques exemples : “La vitamine C stimule les défenses de l’organisme contre les infections, elle va venir booster le système immunitaire et est donc très utile en cas de baisse d’énergie ou pour prévenir des rhumes ; une carence en vitamines B9 ou B12 surtout pour les femmes, et encore plus lorsque l’on est stressée ou anxieuse, peut favoriser une baisse d’immunité ; le zinc est très important pour la cicatrisation et pour lutter contre les infections et, de son côté, le cuivre, pris en ampoule, est très utile en prévention ou lorsque l’on a un début de rhume pour freiner l’infection”.

On peut remplacer une cure de vitamines par une alimentation variée

Ce n’est pas faux… Les vitamines pourquoi pas, mais rien ne remplace de bonnes habitudes alimentaires. Ainsi, le docteur Cocaul est sans appel : “Prendre des vitamines en cas de besoin, c’est bien, mais ça ne vaut pas les vitamines naturellement présentes dans la nourriture”.

Il précise sa pensée : ”Un produit formaté de manière industrielle ne remplace pas un produit naturel comme, par exemple, des fruits ou des fruits secs. Quand vous mangez un aliment naturellement riche en vitamines, votre corps pioche ce dont il a besoin et élimine le reste alors que lorsque vous consommez un produit industriel formaté, le dosage n'est pas forcément adapté aux besoins”.

Et en sens, renchérit Kelly Jastszebski, il est bon de respecter quelques règles.   “On peut essayer de faire cuire son alimentation à basse température (moins de 100 degrés) et à la vapeur : c’est idéal pour garder les vitamines. Et de manière générale, on évite la cuisson à l’eau ou alors pour récupérer les vitamines, on boit le bouillon”.

Enfin, autre conseil utile, ajoute Arnaud Cocaul, en ce qui concerne les légumes, la couleur est une bonne indication de leur teneur en vitamines. En clair : on jette son dévolu sur les courges et les poivrons.