Les Français aiment travailler, mais pas dans n'importe quelles conditions. Voici ce qui améliore leur bien-être professionnel.
Alessandro Biascioli / istock.
Publié le 18.03.2023 à 09h00
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Selon un nouveau baromètre réalisé par Empreinte Humaine et Opinion Way, 90% des Français sondés pensent qu’avoir un travail est bon pour la santé mentale, et 8 sur 10 disent aimer leur activité. "Les satisfaits se surprennent souvent à découvrir des nouvelles choses, continuent à apprendre de plus en plus au fil du temps, se voient s’améliorer professionnellement et ont beaucoup évolué en tant que personnes depuis leur entrée dans l’entreprise", précise le rapport.
Une forme de dépossession
Néanmoins, 4 sondés sur 10 trouvent que les exigences de leur poste ont un impact négatif sur leur santé mentale, et 1 sur 2 fait de moins en moins ce qu’ils aiment à cause "des process", "du reporting" ou des réunions. 55% de la cohorte ont aussi la désagréable impression que leur activité n’est qu’une ressource pour les investisseurs et les actionnaires.
"Contrairement à une idée reçue, les salariés estiment que leur activité professionnelle est pour la grande majorité bonne pour la santé mentale. Ce sont les mauvaises conditions de travail qui nuisent au bien-être professionnel", résume Christophe Nguyen, psychologue du travail et des organisations. "Que plus d’un salarié sur deux ait l’impression que son travail n’est qu’une ressource pour les investisseurs ou les actionnaires peut signifier une forme de dépossession et un manque de reconnaissance des missions effectuées, de leur utilité ou de leur impact. On entend beaucoup de salariés exprimer n’être que des « outils » pour atteindre des objectifs fixés « d’en haut »", précise-t-il.
Pour les salariés interrogés, l’amélioration de la qualité de vie au travail passe par "le faire autant mais mieux" (71% des répondants), "moins" (19%) ou "plus" (10%). Par ailleurs, les priorités des travailleurs favorisant leur bien-être professionnel sont d’abord le salaire et les primes, puis l’équilibre des vies, les bonnes relations avec les collègues et la reconnaissance. Le télétravail en distanciel n’apparait en revanche pas comme une bonne option, puisque 50% des télétravailleurs ressentent de la détresse psychologique, contre 44% des télétravailleurs hybrides et 43% des non télétravailleurs.
Prévention des risques psychosociaux
90% des sondés pensent également que les entreprises pourraient faire plus en matière de prévention des risques psychosociaux (stress, harcèlement, surcharge de travail, manque de reconnaissance...), et 8 sur 10 pensent que l’Etat devrait les y aider.
"Contrairement à ce qu’on peut entendre parfois, la majorité ne cherche pas à travailler moins. L’attrait de la semaine de 4 jours ou le désengagement constaté ne doivent pas être des arbres qui cachent la forêt. Les salariés veulent surtout travailler mieux, dans de meilleures conditions pour être plus efficaces", souligne Christophe Nguyen. "La France est mal classée en Europe en matière de santé mentale au travail, et les arrêts maladie pour motif psychologique sont en explosion. On doit en ce sens arrêter de ne regarder que les aspects quantitatifs (nombre d’emploi, nombre d’annuités, d’heures, ect...) pour aborder les aspects qualitatifs", conclut le psychologue.
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