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Balance bénéfices/risques

Est-il bien raisonnable de faire du sport dans un air pollué ?

La réponse est oui, mais sans baisser sa garde. Explications.

Est-il bien raisonnable de faire du sport dans un air pollué ? gorodenkoff / istock.

  • Publié le 18.04.2023 à 15h30
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Lors d’une conférence donnée à l’Académie nationale de médecine, Xavier Bigard, médecin du sport, physiologiste de l'exercice et nutritionniste, a partagé son analyse concernant la pratique d’une activité physique dans les zones polluées. "Même dans une ambiance chargée, il est clair que les bénéfices liés à la pratique régulière d’un sport l’emportent très largement sur les méfaits des particules fines sur la santé", a-t-il d’abord expliqué avec insistance. "Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne faut rien faire pour diminuer l’impact négatif de la pollution de l’air sur les capacités physiques et la santé quand on s’entraîne", a-t-il ajouté.

Recommandations

Ainsi, le spécialiste et des élèves du collège Notre-Dame de la Providence (Enghien-les-bains) venus présenter une nouvelle étude sur le sujet recommandent aux Français vivant dans une zone polluée de :
- tenir compte des alertes des autorités sanitaires, en évitant de faire du sport lors des pics de pollution.
- Dans la même optique, checker régulièrement la qualité de l’air avant de se lancer dans une activité physique via des applications existantes, comme par exemple AirParif.
- Ne pas pratiquer d’activité physique aux abords des axes routiers, et ce même si de nombreuses installations sportives ou des parcs le permettent.
- Bien aérer son logement si on pratique du sport chez soi, mais en évitant de le faire aux heures de pointes sur les routes.
- Contourner les endroits trop encombrés de véhicules quand on fait du vélo ou de la trottinette.
- Ne pas avoir recours aux pesticides si on jardine.

A un niveau plus sociétal, les experts recommandent également aux autorités publiques de :
- repenser la place des équipements sportifs dans certaines villes, afin de les éloigner des axes routiers.
- Développer les offres de transports en commun (train, tram, bus...), pour permettre aux Français d’abandonner la voiture.
- Concevoir de nouveaux équipements sportifs qui filtrent les particules fines.
- Communiquer davantage sur le sujet, par exemple en organisant des conférences dans les établissements scolaires ou en concevant des affiches.
- Créer une base de données nationales sur le sport et la pollution afin d’apporter aux Français des informations vérifiées, des conseils et des cartes permettant de localiser les endroits adéquats pour s’activer (elle serait idéalement accessible via un site internet et une application, NDLR).

Epanouissement cognitif

Selon la nouvelle enquête menée via les réseaux sociaux par les collégiens de Notre-Dame de la Providence auprès d’une centaine de jeunes âgés entre 15 et 25 ans, 70,4% des personnes interrogées ne se servaient jamais d’outils pour évaluer la pollution à l’extérieur avant de se lancer dans une activité physique, 87,3% n’adaptaient pas leur séance de sport en fonction de la qualité de l’air et 42,7% ne se disaient pas prêts à investir dans un masque anti-pollution pour mener à bien leur entraînement. 62 personnes interrogées ont aussi déclaré ressentir directement les effets de la pollution sur leur corps (fatigue, problèmes de peau, difficultés respiratoires). "Plus de la moitié ne connaissaient pas non plus les initiatives et les moyens actuellement mis en place pour limiter les impacts des particules fines sur leur santé, et 96,8% de nos sujets se sont également dit favorables à la réduction de la pollution de l’air", ont rapporté les jeunes enquêteurs.

Par ailleurs, "aujourd’hui en France, seuls 37% des garçons et 18% des filles bougent suffisamment entre 11 et 17 ans, alors que le sport impacte positivement l’épanouissement cognitif, le bien-être psychologique et la santé physique, l’inactivité représentant l’un des facteurs de risque majeur de développer une maladie chronique à l’âge adulte", a ajouté Xavier Bigard.

En 2022, la moyenne de l’indice de la qualité de l’air de notre pays était de 11,5, un chiffre juste au-dessus de la norme conseillée de 10. Tout de même responsable de 48 000 décès prématurés par an et de nombreuses pathologies, "l’exposition des Français aux particules fines est très variable selon les jours et les zones géographiques" a précisé en conclusion le médecin du sport.
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