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Trouble de stress post-traumatique : une aide précoce est préférable

Trouble de stress post-traumatique : une aide précoce est préférable

Trouble de stress post-traumatique : une aide précoce est préférable
master1305 / iStock
Publié le 01.07.2019
Mise à jour 26.04.2023

Trouble de stress post-traumatique : TRAITEMENT

Quel est le traitement d’un état de stress post-traumatique ?

Les traitements du trouble de stress post-traumatique sont plus efficaces s’ils sont mis en place rapidement, c’est-à-dire dès que le stress devient anormalement persistant (plus d’un mois après l’événement traumatisant). En général, leurs effets positifs se font ressentir au bout de trois à quatre mois.
La prise en charge psychothérapeutique fait appel aux « thérapies comportementales et cognitives », à « l’hypnothérapie » ou à la « sophrologie » qui ont toutes montré une certaine efficacité dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. Certains médicaments antidépresseurs ont également une action bénéfique, démontrée dans le cadre d’études cliniques, et cela même si la personne n’est pas déprimée. Les troubles du sommeil sont souvent la porte d'entrée à la consultation médicale. Des sédatifs ou des hypnotiques peuvent être prescrits pour une brève période de temps.
Les antidépresseurs sont considérés comme le traitement de première ligne : ils sont sûrs, efficaces et contribuent à réduire les différents signes du trouble de stress post-traumatique en diminuant l'anxiété et en favorisant le sommeil, permettant parfois l'arrêt des sédatifs.
Enfin, plusieurs autres médicaments pourront être utilisés si le patient présente des problèmes sévères. Ces traitements pharmacologiques sont offerts par des équipes spécialisées.

Quelles sont les psychothérapies les plus efficaces ?

Les interventions psychothérapeutiques les plus recommandées pour le trouble de stress post-traumatique incluent la thérapie comportementale, la thérapie cognitive ou encore la thérapie cognitivo-comportementale. Les résultats de plusieurs études confirment leur efficacité dans le traitement du trouble de stress post-traumatique.
• La « thérapie comportementale » vise à  modifier l’attitude de la personne en réduisant les comportements d’évitement et apprend des stratégies pour réduire ses signes anxieux.
• La « thérapie cognitive » s’attache à changer les cognitions (pensées, idées, anticipations, interprétations) erronées sur les conséquences du traumatisme.
• La « thérapie cognitivo-comportementale » peut être composée de désensibilisation, de technique d’exposition progressive à des éléments rattachés au traumatisme pour analyser les comportements et les pensées, apprendre de nouveaux comportements et remplacer les pensées et les émotions non désirées par d’autres qui sont davantage adaptées. Les résultats de plusieurs études scientifiques confirment que la TCC est efficace pour traiter l’ESPT. La TCC est en général efficace chez 2/3 des victimes de divers types d’événements traumatiques. En fait, à l’heure actuelle, la TCC représenterait l’approche psychothérapeutique de choix pour traiter l’ESPT. Ce serait celle qui donne les meilleurs résultats et qui favorise un apaisement, une diminution des signes, voire un rétablissement complet.
L’EMDR (Eye Movement Desentization and Reprocessing) ou « intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires » est une approche de psychothérapie reconnue au cours des dernières années pour son efficacité dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. C’est une méthode de désensibilisation et de retraitement des informations (souvenirs, images) par les mouvements oculaires s’apparentant à l’effet de suivre des yeux un pendule dans les expériences d’hypnose. Selon les chercheurs, les mouvements oculaires permettent, sous certaines conditions de diminuer la détresse associée à des souvenirs douloureux.
Actuellement, les études scientifiques portent tant sur l’évaluation des traitements pharmacologiques et psychologiques reconnus que sur l’élaboration de nouvelles approches qui pourraient améliorer ces traitements. Ces études tentent aussi de mettre en lumière des indicateurs qui permettraient de mieux prédire la réponse aux traitements.
• La « psychoéducation » consiste à fournir de l’information à la personne présentant un trouble de stress post-traumatique au sujet de ses réactions post-traumatiques, de l’origine de ses signes ainsi que sur les facteurs explicatifs du trouble car très souvent, les personnes ne comprennent pas ce qui leur arrive et pensent, à tort, qu’il n’est pas normal d’éprouver de telles réactions.
• Les « stratégies de gestion de l’anxiété », dont la respiration diaphragmatique, permettent d’apprendre à contrôler la réaction anxieuse et favorisent la détente. Elles peuvent également permettre de prévenir l’hyperventilation.
• La « correction cognitive » consiste à identifier et à modifier les pensées irrationnelles (« dysfonctionnelles ») qui engendrent de la détresse et de l’anxiété (« C’est ma faute » ou « J’ai dû faire quelque chose pour mériter cela ») ou la perception du monde et des autres (« Je ne peux plus faire confiance » ou « Le monde est dangereux »). La personne est ainsi amenée à s’interroger sur ses perceptions et ses interprétations et à vérifier leur validité.
• « L’exposition en imagination et in vivo » est une thérapie par exposition (graduée, prolongée et répétée) est très efficace dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. Elle consiste à amener la personne souffrant d’un trouble de stress post-traumatique à s’exposer graduellement aux situations, lieux, images, sensations, bruits, odeurs et aux souvenirs associés à l’événement traumatique et qui sont généralement redoutés et évités. Par cette stratégie, l’individu tend à habituer son organisme à ne plus réagir de manière intense aux éléments rappelant le trauma et conséquemment à diminuer l’évitement. Dans un premier temps, le psychologue pratique avec la personne cet exercice thérapeutique. Ensuite, cette dernière peut l’appliquer par elle-même jusqu’à ce que les situations préalablement identifiées ne lui causent plus ou peu de réactions émotionnelles.

Que peut-on faire en cas de stress post-traumatique ?

La recherche scientifique a démontré qu’il était possible pour une personne souffrant d’un trouble de stress post-traumatique de diminuer significativement ses signes et retrouver un fonctionnement social, personnel et interpersonnel satisfaisant, même sans l’aide d’un médecin.
L’aide d’un médecin devient importante lorsqu’une personne souffrant d’un trouble de stress post-traumatique voit son fonctionnement général altéré ou qu’une souffrance significative est associée. Consulter peut également favoriser un rétablissement plus rapide.
Selon certaines études, moins une personne ayant vécu un événement traumatisant se confie à ses proches, moins elle assimile l’événement et plus elle est à risque de développer un trouble de stress post-traumatique. À l’inverse, le fait de parler à ses proches de l’événement contribue à mieux gérer les émotions et à mieux rationaliser le tout et constitue un grand pas vers un rétablissement. Très souvent, le fait de parler à l’entourage, d’exprimer ses craintes, ses émotions et ses inquiétudes constitue d’excellents moyens qui permettent de dédramatiser l’événement traumatisant, de trouver des solutions et même de faire ressortir des conséquences positives à la suite d’un événement qui, de prime abord, semble catastrophique.
Les proches adoptent spontanément certains comportements de soutien qui peuvent s’avérer utiles lors d’événements stressants normaux. Mais en cas de réactions de stress très intenses, les comportements de soutien habituels peuvent s’avérer insuffisants et peuvent même nuire à la victime, et ce, même si l’intention était bien positive au départ. Il devient alors nécessaire d’inciter la personne traumatisée à consulter rapidement un médecin, qui l’aidera à passer le cap et interviendra précocement s’il y a un risque d’évolution vers un mode chronique. En attendant, le proche doit rester à l’écoute sans jamais juger et peut poser des questions ouvertes sans jamais forcer la personne à revivre le traumatisme.

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