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Je souffre du dos: comment bien « bouger » cet été ?

Muscler son dos est le meilleur moyen de prévenir les lombalgies. L’activité physique est donc vivement conseillée. L'occasion de bien bouger cet été.

Je souffre du dos: comment bien « bouger » cet été ? SUPERSTOCK/SIPA




Les dix réponses du Pr François Rannou,
médecin de rééducation à l'hôpital  Cochin (Paris)




-J’ai très mal au dos, dois-je éviter de bouger ?
-Je n’ai pas fait beaucoup de sport pendant l’année, est-ce que je peux faire du sport cet été ?
-Quels sports éviter et quels sports choisir ?
-Quand dois-je consulter un médecin ?
-A quel moment dois-je envisager une infiltration ?
-J’ai une hernie discale, dois-je me faire opérer ?
-Je me suis fait opérer et la douleur est revenue, que faire ?
-Je souffre du dos depuis des années, est-ce que je risque de finir un jour sur une chaise roulante ?
-Si je me fais opérer, est-ce que je dois le faire avec un chirurgien orthopédiste ou un neurochirurgien ?
-J’ai fait un lumbago, quel est le risque que je récidive ?


POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE MAL DE DOS


pourquoidocteur : J’ai très mal au dos, dois-je éviter de bouger?
Pr François Rannou :
Ce que l’on conseille aujourd’hui au patient, c’est de conserver une activité physique qui soit compatible avec la douleur. « Repos strict, lit, sur une planche en bois… » , tout ceci est terminé aujourd’hui. Pour une raison simple, des études de qualité qui ont montré que c’était délétère, facteur de mauvais pronostic, et notamment de passage à la chronicité. 



Je n’ai pas fait beaucoup de sport pendant l’année, est-ce que je peux faire du sport cet été ?
Pr François Rannou : Chez les patients lombalgiques, qu’ils aient eu des antécédents de lombalgie aigüe ou de lombalgie chronique, c’est clair que le sport n’est absolument pas contre-indiqué, bien au contraire. Ensuite, s’il n’y a pas eu d’activité sportive durant l’année, il n’y a aucune raison de ne pas reprendre le sport durant l’été. La seule chose, c’est qu’il faut le reprendre de manière progressive. C’est uniquement, vraiment, une question de bon sens.




Quels sports éviter et quels sports choisir ?
Pr François Rannou : Le meilleur sport que l’on peut conseiller au patient, c’est le sport que le patient va faire. Parce qu’on sait que si on lui énumère un certain nombre d’activités sportives, en général, ça n’est pas suivi. Donc, il faut que le patient aime le sport qu’il va faire. Si vraiment il n’a aucune idée ou aucun goût, en général, on lui conseille d’effectuer de la marche rapide, 30 minutes trois fois par semaine.  Pour les femmes notamment, on recommande l'aquagym. Et puis on peut également conseiller le vélo. Dans tous les cas, il est nécessaire que cette activité sportive soit régulière et vraiment dédiée au sport. Faire de la marche rapide, ce n'estt pas en faisant ses courses, c’est mettre un survêtement et des chaussures de de sport.




Quand dois-je consulter un médecin ?
Pr François Rannou : Au décours d’un épisode aigu, donc de lombalgie aigüe, il est souvent nécessaire que le patient consulte un médecin, tout simplement parce qu’il est nécessaire d’avoir un traitement, notamment sur la douleur, qui est parfois difficilement supportable. Ensuite, si au bout de trois à quatre semaines, cet épisode n’est toujours pas résolu, il est souhaitable de reconsulter. Avec un objectif, éviter que le patient devienne un lombalgique chronique.




A quel moment dois-je envisager une infiltration ?
Pr François Rannou : Parfois, la lombalgie est associée à une irradiation, à une douleur dans la jambe, ce que l’on appelle « sciatique ». Donc, c’est principalement dans les sciatiques que les infiltrations sont indiquées. Néanmoins, aujourd’hui, notamment grâce à l’apport de l’imagerie, on a de plus en plus de précisions sur l’origine anatomique des douleurs. On est capable chez les lombalgiques également sans sciatique et dans certains cas précis, de proposer des infiltrations précises.




J’ai une hernie discale, dois-je me faire opérer ?
Pr François Rannou : Nous n’envisageons la chirurgie de la hernie discale uniquement chez les patients qui ont une sciatique associée à la lombalgie. La nature résorbe naturellement souvent les hernies, d’autant plus si elles sont volumineuses. Plus la hernie est volumineuse, moins on opérera les patients. Dernière information : sur 100 sciatiques, on opère 3-4 personnes, pas plus. Et la plupart du temps, les personnes opérées sont des gens qui ont des complications de cette sciatique.




Je me suis fait opérer et la douleur est revenue, que faire ?
Pr François Rannou : Il est nécessaire de reconsulter pour, de nouveau, refaire une enquête anatomique et essayer de comprendre ce qui se passe. Alors ça peut être une récidive, par exemple d’une hernie discale, cela existe chez 10% des patients. Mais ça peut être aussi autre chose, parce que l'opération peut induire des déstabilisations. Et puis on opère des gens qui sont déjà dans une évolution d’instabilité de la colonne vertébrale, et donc parfois, à plus long terme, il y a nécessité de de revenir à la lésion, pour comprendre pourquoi le patient resouffre.




Je souffre du dos depuis des années, est-ce que je risque de finir un jour sur une chaise roulante ?
Pr François Rannou : L’évolution du lombalgique, au pire, c’est vers la chronicisation, c’est-à-dire la persistance des douleurs, mais en aucun cas un patient n’a de risque de finir sur une chaise roulante dans le cas d’une lombalgie commune classique.




Si je me fais opérer, est-ce que je dois lee faire avec un chirurgien orthopédiste ou un neurochirurgien ?
Pr François Rannou : Aujourd’hui, la chirurgie du rachis doit être effectuée par des chirurgiens qui ont l’habitude d’opérer la colonne vertébrale, c’est-à-dire des chirurgiens dont l’activité principale est la chirurgie de la colonne vertébrale. Ils peuvent être neurochirurgiens ou chirurgiens orthopédistes, les deux types de chirurgiens reçoivent en fait une formation tout à fait adaptée, qui est une formation spécialisée.




J’ai fait un lumbago, quel est le risque que je récidive ?
Pr François Rannou : Un lumbago, on peut n’en avoir qu’un durant toute sa vie, et puis il y a des gens qui en ont un tous les mois ou trois par an. Un des facteurs principaux quand même de récidive, c’est d’avoir une sangle musculaire autour des vertèbres de mauvaise qualité. Donc, c’est de ne plus rien faire, d’avoir peur de tout mouvement, de ne plus faire d’activité physique, ça, c’est un facteur probable de récidive. Donc c’est un argument de plus pour conseiller aux patients de conserver, voire de reprendre, une activité physique après un épisode de lumbago ou de lombalgie aigüe.



Entretien avec Sandrine Chauvard 


Qu'est-ce que la lombalgie ?

Le mal de dos (encore appelé lombalgie) peut être aigüe ou chronique.

- La lombalgie aiguë (ou lumbago) se manifeste par des douleurs subites et violentes dans le bas du dos (tour de reins), le plus souvent à la suite d’un geste un peu brusque ou lorsqu’on a soulevé une charge lourde. Elle dure moins de 10 jours.

- les lombalgies chroniques  persistent plus de trois mois, malgré un traitement adapté.

Dans certains cas, la lombalgie s’accompagne d’une douleur dans la jambe, appelée sciatique.

La lombalgie est l'une des principales causes de consultation médicale : 8 Français sur 10 souffriront un jour de lombalgie dans leur vie. Mais seulement 5 à 10% des personnes atteintes vont souffrir de façon chronique.


Quelles parties du dos sont atteintes ?


La colonne vertébrale est constituée de vertèbres, séparées par des disques intervertébraux.  Ces disques permettent d’amortir les pressions qui s’exercent sur la colonne.

Des muscles et des ligaments entourent la colonne vertébrale.

Des nerfs rachidiens sont présents à chaque étage vertébral.

Les lombalgies sont liées à une atteinte d’une ou le plus souvent de plusieurs de ces structures.


Quelles sont les causes ?


Les douleurs de dos peuvent avoir de très nombreuses origines :

  • les problèmes mécaniques : glissements de vertèbres, tensions musculaires, lésion d’un disque situé entre les vertèbres, hernie discale, arthrose, tassement de vertèbres lié à l’ostéoporose, grossesse, etc... Ce sont les plus fréquents
  • les suites de traumatismes du dos : lésions de la musculature à la suite d’un mouvement violent, fracture de vertèbre ou tassement consécutif à un choc.
  • les problèmes infectieux des articulations vertébrales, des ligaments ou des muscles du dos, ou le zona intercostal (infection d’un nerf par le virus de la varicelle).
  • certaines maladies inflammatoires : spondylarthrite ankylosante
  • les irradiations lors de certaines maladies : coliques hépatiques ou néphrétiques, douleur cardiaque (infarctus, angine de poitrine), etc.
  • les douleurs dites « fonctionnelles », par exemple en période de règles.


Les facteurs de risque


-      Un travail physique éprouvant

-      Porter de lourdes charges

-      L’excès de poids

-      le manque d’exercice physique

-      la sédentarité

-      la grossesse

-      le stress

-      l’anxiété, la dépression

-      l’insatisfaction professionnelle

-      les croyances erronées du patient vis à vis du mal de dos

 

Comment prévenir le mal de dos ?


Lorsque la douleur du dos est due à des problèmes mécaniques ou musculaires, un certain nombre de mesures simples permettent de l’éviter.

  • Muscler son dos et développer des abdominaux solides déchargent la colonne et ses disques intervertébraux. L’exercice physique est donc conseillé. Choisissez un sport adéquat, tel la natation, la gym douce et la musculation du dos.
  • Perdre du poids. Le surpoids charge la colonne vertébrale et peut ainsi provoquer un mal de dos.
  • Se tenir droit. Prenez l’habitude de vous accroupir lorsque vous voulez faire quelque chose près du sol, ou lorsque vous soulevez un poids. Si vous devez rester debout longtemps, essayez de surélever un pied (sur un petit tabouret, une boîte de chaussures, etc.).
  • Porter les charges près du corps. Lorsque vous portez un bagage, tenez-le le plus près possible de votre corps. D’une manière générale, évitez de porter des poids de plus de 10 kilos.
  • Ne pas infliger pas de torsions extrêmes à votre colonne vertébrale. Si vous devez soulever un paquet pour le déplacer d’une courte distance, évitez de pivoter en posture penchée. Accroupissez-vous, soulevez-le en vous aidant de vos jambes tout en gardant le dos droit et, une fois debout, retournez-vous pour vous retrouver face à l’endroit où vous voulez le poser.
  • Adopter une posture correcte en travaillant. Choisissez un siège soutenant bien le dos et asseyez-vous confortablement, le dos bien droit. Si vous restez assis longtemps, il est judicieux de détendre de temps en temps vos muscles dorsaux en vous levant, en marchant ou en vous étirant.
  • Se chausser convenablement. Les talons hauts entraînent une mauvaise posture et une courbure artificielle de la colonne vertébrale.
  • Dormir confortablement. Un matelas ferme et un sommier correct préviennent les problèmes de dos.
  • Si vous devez effectuer un long trajet en voiture, placez un petit coussin dans le bas de votre dos et modifiez sa position de temps en temps. Arrêtez-vous toutes les deux heures pour faire quelques pas.


Comment le soigner ?


Le repos
strict ne fait plus partie du traitement du mal de dos. En effet, l'immobilité complète dans un lit est lnéfaste. Il est donc conseillé de conserver une activité physique dans la mesure du possible.

Le traitement varie selon l’origine du mal de dos.

Le traitement médical :

-        Les antalgiques : ils soulagent la douleur

-        Les antiinflammatoires : ils luttent contre l’inflammation

-        Les myorelaxants : ce sont des décontractants musculaires

-        Les injections locales de corticoïdes : en cas de douleurs persistantes, et si les traitements oraux n’ont pas apporté un soulagement suffisant et s’il existe une sciatique associée

-        La chirurgie s’avère parfois nécessaire

Les autres traitements :

-        La kinésithérapie : pour renforcer la musculature dorsale

Si une absence d’amélioration est observée après quatre semaines de traitement, le médecin recherche des facteurs prédisposant au passage vers la chronicité : conflits familiaux ou socioprofessionnels, terrain anxieux ou dépressif, etc. Il met en place d’un dispositif de prise en charge global où peuvent collaborer un rhumatologue, une médecin de rééducation, un kinésithérapeute, un ergothérapeute, un psychothérapeute, un médecin du travail et une assistante sociale pour favoriser la réinsertion socioprofessionnelle du patient.

avec EurekaSanté par Vidal

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Société française rhumatologie

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