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QUESTION D'ACTU

Etude sur 23 000 enfants

Asthme : vivre en ville n’augmente pas le risque

Les disparités ville-campagne en termes d’asthme, c’est de l’histoire ancienne. Selon une étude, la vie de citadin n’augmente pas le risque, contrairement à l’ethnie et au revenu.

Asthme : vivre en ville n’augmente pas le risque Mathieu Pattier/SIPA




L’asthme, maladie des villes ? C’est une idée souvent avancée, mais une idée fausse. C’est ce qu’affirme une étude de l’école de médecine de Johns-Hopkins (Baltimore, Maryland, Etats-Unis) menée sur 23000 enfants. Parue dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology (lien abonnés), elle conclut que l’origine ethnique ou géographique influence plus le risque d’asthme que le fait de vivre en ville ou à la campagne.

 

Afro-américains et portoricains défavorisés

Les scientifiques ont comparé les taux d'enfants asthmatiques dans les grandes villes, les banlieues et les zones rurales. Les résultats indiquent que 13 % des citadins étaient asthmatiques, contre 11 % en banlieue et à la campagne. Mais ce faible écart disparaît lorsque les chercheurs incluent des variables comme l’ethnie, le revenu des parents ou l’origine géographique. Ainsi, dans les zones urbaines du Nord-est des Etats-Unis, 17 % des enfants sont asthmatiques contre 8 % dans les villes de l’Ouest du pays.

 

« Cela suggère que vivre en zone urbaine n’est pas, en soi, un facteur de risque pour l'asthme », conclut le Dr Corinne Keet, chercheuse en charge du projet. « En revanche, nous observons que la pauvreté ou le fait d’être Afro-américain ou portoricain sont de plus forts prédicteurs de risque d’asthme. » C’est dans les foyers vivant sous le seuil de pauvreté que le risque d’hospitalisation après une crise d’asthme est le plus élevé. L’asthme est aussi plus présent chez les Afro-américains (17 %) et les Portoricains (20 %) que chez les Blancs (10 %), les autres Hispaniques (9 %) et les Asiatiques (8 %).

 

Une démographie en évolution

L’idée que la vie urbaine est liée à l’asthme s’appuie sur des arguments convaincants : pollution, présence de cafards et autres insectes allergisants… Mais les changements de fond de la société ont faussé le tableau, soulignent les auteurs de l’étude. La pauvreté est de plus en plus présente dans les banlieues et les campagnes, tandis que les minorités ethniques migrent hors des villes.

« Nos résultats suggèrent qu’en se concentrant sur les centres-villes, qui seraient les épicentres de l’asthme, risque de pousser les médecins et les experts de santé publique à négliger les « zones chaudes » émergentes, avec de forts taux d’asthme », résume Elizabeth Matsui, auteur senior de l’étude.

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