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Diagnostic, traitements

La lutte contre la tuberculose marque des points

Deux nouveaux médicaments pour lutter contre les formes résistantes, un nombre de cas en baisse et un meilleur accès aux tests diagnostic. L’espoir est au programme de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose.

La lutte contre la tuberculose marque des points   Rajesh Kumar Singh/AP/SIPA




Avec 1 million de nouveaux cas chaque année, la Chine est l’un des pays les plus contributeurs à l’épidémie de tuberculose. Mais ce chiffre cache les énormes progrès obtenus par la lutte contre cette maladie infectieuse touchant principalement les poumons. Selon une étude publiée dans la revue médicale The Lancet, à l’occasion du 24 mars, Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, la prévalence de la maladie est passée, en Chine, de 170 à 59 malades pour 100 000 habitants en l’espace de 20 ans grâce à un programme national de dépistage et d’accès au traitement.

 

« Atteindre les trois millions »

C’est cet accès aux traitements que l’Organisation mondiale de la santé met cette année en avant pour la journée mondiale. Son slogan : « Atteindre les trois millions », les 3 millions de personnes qui contractent chaque année la tuberculose et ne bénéficient pas des soins dont ils auraient besoin. Ils représentent, à l’échelle mondiale, un tiers des 9 millions de nouveaux cas annuels.

 

Mais s’il reste 3 millions de personnes à atteindre chaque année, l’OMS souligne cependant les progrès réalisés dans le diagnostic des formes résistantes aux antibiotiques. En effet, alors qu’elle est quasiment absente dans nos pays riches, la forme multi-résistante de la tuberculose sévit principalement dans les pays de l’ex-bloc soviétique, en Afrique Australe ou en Inde. Dans les 27 pays à faible revenu participant au programme de l’OMS, le nombre de cas de tuberculose multi-résistante diagnostiqués a triplé entre 2009 et 2013.

 

Deux nouveaux antibiotiques redonnent l’espoir

 

Des progrès considérables ont également été faits dans le traitement de ces formes résistantes. Depuis fin 2012, deux nouveaux antibiotiques ont été autorisés par les agences du médicament américaine puis européenne : la bédaquiline et le delamanid. Dans son programme de soins en Arménie, Médecins sans Frontières a déjà traité 30 patients avec la bédaquiline.

 

Ecoutez le Dr Francis Varaine, responsable tuberculose à Médecins Sans Frontières : « C’est une révolution, ça n’a pas de prix de redonner de l’espoir à des patients qui jusqu’à présent étaient considérés comme incurables. »

 

Pour le moment, ces deux nouvelles molécules ont obtenu des autorisations temporaires dans l’attente d’études complémentaires. Les premiers résultats indiquent un taux de guérison supérieur à 60%. Mais la bédaquiline et le delamanid ne peuvent, pour l’instant, être utilisés qu’ajoutés au traitement classique. Or le traitement classique de la tuberculose est très lourd pour les malades. « Contre la tuberculose multi-résistante, on est obligé de donner un cocktail d’anti-tuberculeux pour espérer en avoir au moins 4 qui marchent à peu près, explique Francis Varaine. Les patients se retrouvent à prendre 10-15 comprimés deux fois par jour avec des effets indésirables très lourds, des nausées et des vomissements comme dans les chimiothérapies du cancer, des dépressions, parfois même une surdité. Pendant 2 ans, ils ne peuvent plus avoir d’autre vie que le traitement. »

 


source : MSF

 

A l’échelle de la planète, 500 000 nouveaux cas de tuberculose multi-résistante apparaissent chaque année. Et seul 1 de ces malades sur 5 a accès à un traitement. L’espoir suscité par les nouveaux traitements se heurte donc très vite à la réalité : les difficultés d’accès à ces traitements innovants et la qualité de vie inchangée des malades pendant les 2 ans de traitement. Pour MSF, il y a donc urgence à poursuivre les recherches pour pouvoir associer les molécules entre elles pour plus d’efficacité et ainsi véritablement changer la vie des malades.

 

Ecoutez le Dr Francis Varaine : « Sans changement du régime thérapeutique des malades, on risque de se retrouver dans la pire des situations, à courir derrière les résistances apparues contre ces nouvelles molécules. »


 

« La tuberculose est la 2e maladie infectieuse la plus meurtrière après le Sida. En comparaison, en terme d’investissements et de recherche, c’est vraiment la misère, dénonce le responsable tuberculose pour MSF. Ce qui nous rend d’autant plus heureux de l’arrivée de ces nouvelles molécules. Mais il ne faut surtout pas s’en satisfaire, il y a encore beaucoup à faire ». Selon les chiffres de l’OMS, en 2012, 8,6 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,3 million en sont mortes.

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