• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Etude sur les effets de l’ocytocine

Anorexie : l’hormone de l’amour, une nouvelle piste de traitement

L’ocytocine pourrait être utile dans le traitement des anorexiques d’après deux études ayant démontré qu’elle permet de modifier notamment leur tendance à fuir les images d'aliments gras.  

Anorexie : l’hormone de l’amour, une nouvelle piste de traitement La campagne Nolita avec Isabelle Caro en 2007 (OLYMPIA/SIPA)




L’ocytocine, baptisée aussi « hormone de l’amour » est une substance pleine de surprise… Secrétée lors de l’accouchement, de l’allaitement ou encore de l’orgasme, son action sur le renforcement du lien a été mise en évidence à plusieurs reprises dans divers travaux scientifiques. Des chercheurs britanniques et coréens vont peut être ajouter un nouveau bénéfice de l’ocytocine à la liste des bienfaits qu’elle procure. Selon deux études que cette équipe vient de publier quasi-simultanément dans les revues Plos One et Psychoneuroendocrinology, l’hormone de l’amour pourrait un jour constituer un traitement dans l’anorexie mentale. A l’adolescence, les spécialistes estiment que 1,1% des jeunes filles et 0,2% des garçons seraient concernés par l’anorexie ou la boulimie, même si aucune donnée d’incidence et de prévalence officielle n’est disponible en France.

 

Un spray d’ocytocine pour moins focaliser sur « le gras et le gros »

«Les patients qui souffrent d'anorexie ont un éventail de difficultés sociales qui commencent souvent dès leurs premières années d'adolescence, avant même l'apparition de la maladie, explique Janet Treasure, principal auteur de ces deux études. En utilisant l'ocytocine en tant que traitement potentiel de l'anorexie, nous nous sommes concentrés sur certains de ces problèmes sociaux sous-jacents». Ainsi dans leur 1ère étude, les auteurs ont inclus 64 femmes dont 31 anorexiques et 33 sans troubles alimentaires. Ces chercheurs ont demandé à toutes les participantes de regarder des séquences d'images relatives aux denrées alimentaires (soit très calorique, soit hypocalorique), à la corpulence (des gros et des minces). Ils ont ensuite mesuré la rapidité des volontaires à identifier ces images et quelles étaient celles sur lesquelles elles avaient tendance à se concentrer. Ce test a été effectué avant et après la prise d’une dose d'ocytocine ou d’un placebo par voie nasale. Résultat : les patientes anorexiques focalisaient moins sur les images d’aliments très caloriques et de corps en surpoids après avoir pris l'ocytocine. Selon les auteurs, l'effet de l'ocytocine a été particulièrement fort chez les anorexiques qui souffraient des problèmes de communication les plus importants.

 

L’ocytocine réduit l’attention vers les images négatives

Dans la 2ème étude publiée cette semaine, cette équipe a soumis ce même échantillon de femme à un autre test. Il s’agissait d’une expérience assez similaire, où les chercheurs ont testé les réactions des participantes face à des expressions faciales, comme la colère, le dégoût ou le bonheur, avant et après ocytocine. Au final, là aussi les patients anorexiques étaient moins susceptibles de se focaliser sur les images négatives après avoir reçu leur dose d’hormone de l’amour. « Nos travaux montrent que l'ocytocine réduit la tendance inconsciente des patients à se focaliser sur la nourriture, les formes du corps ou les émotions négatives comme le dégoût, conclut le Pr Youl Ri Kim, auteur des deux études. Actuellement, nous manquons de traitements pharmacologiques efficaces dans l'anorexie. Notre recherche ajoute une preuve supplémentaire importante montrant que l'ocytocine est un traitement pour les maladies mentales ». Selon les auteurs, ces travaux bien que préliminaires et méritant d’être confirmés par de plus larges enquêtes, constituent d’ores et déjà la preuve de l'avènement prochain d'une nouvelle voie thérapeutique pour les patients atteints d'anorexie.

 

 

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES