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Cancer du sein triple négatif : moins de rechute si des cellules immunitaires sont dans la tumeur

Le risque de récidive d’un cancer du sein triple négatif est plus faible si de nombreuses cellules immunitaires sont présentes dans les tumeurs. 

Cancer du sein triple négatif : moins de rechute si des cellules immunitaires sont dans la tumeur thomasandreas / istock.




L'ESSENTIEL
  • Afin de mieux soigner les cancers du sein triple négatif, des chercheurs se sont intéressés à des cellules immunitaires appelées "TILs (tumor-infiltrating lymphocytes)".
  • "Cinq ans après la chirurgie, 95 % des participantes atteintes d’un cancer triple négatif de stade 1 dont les tumeurs présentaient un taux élevé de TILs étaient encore en vie, comparé à 82 % présentant un taux faible de TILs", indiquent-ils dans leurs conclusions.
  • Les cancers du sein triple négatif représentent 15 % de l’ensemble des cas et sont plus fréquents chez les femmes jeunes.

Les personnes opérées d’un cancer du sein triple négatif localisé dont les tumeurs sont fortement infiltrées en cellules immunitaires ont un risque plus faible de rechute et un taux plus élevé de survie (même sans chimiothérapie après la chirurgie), selon une nouvelle étude de l’Institut Gustave Roussy et de la Mayo Clinic.

Cellules du système immunitaire et cancers du sein triple négatif : de quoi parle-t-on ? 

Les cancers du sein triple négatif représentent 15 % de l’ensemble des cas et sont plus fréquents chez les femmes jeunes. Ce type de pathologie est plus à même de métastaser avant la pose du diagnostic et présente un risque plus élevé de rechute.

Les cellules du système immunitaire sur lesquelles se sont penchés les scientifiques sont appelées TILs (tumor-infiltrating lymphocytes).

Pour réaliser cette étude, ils ont collecté les données de 1.966 participantes touchées par un cancer du sein triple négatif localisé. Certaines avaient déjà subi une opération chirurgicale et de la radiothérapie, mais aucune n’avaient fait de chimiothérapie. Toutes les femmes malades ont été suivies sur 18 ans.

Evolutions des cancers du sein triple négatif : quel est le rôle des TILs ?

Bilan : les résultats ont montré que des niveaux plus élevés de TILs dans les tissus cancéreux mammaires étaient associés à des taux de récidive plus faibles.

"Cinq ans après la chirurgie, 95 % des participantes atteintes d’un cancer triple négatif de stade 1 dont les tumeurs présentaient un taux élevé de TILs étaient encore en vie, comparé à 82 % présentant un taux faible de TILs. Autre fait important : les taux de rechute étaient significativement plus faibles chez les patientes dont les tumeurs avaient des taux élevés de TILs", détaille Stefan Michiels, auteur de l’étude et responsable de l’équipe Oncostat (Gustave Roussy/Inserm U1018 CESP/Université Paris-Saclay). "Avec près de 2.000 participantes inclues dans l’étude, nous avons désormais rassemblé la plus importante cohorte internationale sur trois continents de personnes atteintes d’un cancer du sein triple négatif dont le traitement de base était la chirurgie sans chimiothérapie", souligne-t-il également.

Cancers du sein triple négatif : vers des nouvelles recommandations ? 

"Les résultats de cette étude pourraient mener à une recommandation : inclure les TILs dans le rapport de pathologie des cancers du sein triple négatif localisé, puisque cela permettrait d’informer les cliniciens et les patients sur les options de traitements", explique aussi Roberto Salgado, co-président de l'International Immuno-Oncology Biomarker Working Group et co-responsable de l'étude.

"Les résultats de cette étude pourront conduire à de futurs essais cliniques pour déterminer si les patients avec un pronostic favorable (taux important de TILs) peuvent échapper à des cures intensives de chimiothérapie", complète Roberto Leon-Ferre, oncologue au centre de cancérologie de la Mayo Clinic et auteur de l’étude.

Les scientifiques prévoient désormais d'évaluer les TILs en tant que biomarqueurs d’aide à la décision de l’administration d’une chimiothérapie dans le cadre d'essais cliniques prospectifs*. Des recherches sont également en cours sur d'autres biomarqueurs potentiels.

*Tels que l’essai ETNA financé par la Fondation Gustave Roussy.

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