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Régularité du cycle menstruel : une horloge biologique modulée par la lune ?

La lune aurait peut-être un impact sur le cycle menstruel des femmes, selon une nouvelle recherche. 

Régularité du cycle menstruel : une horloge biologique modulée par la lune ? eugenesergeev / istock.




L'ESSENTIEL
  • Le cycle menstruel serait finement régulé par une horloge interne, elle-même influencée de manière occasionnelle par le cycle lunaire, selon une nouvelle étude.
  • Ces résultats demandent cependant à être confirmés par des études en laboratoire et des recherches épidémiologiques plus vastes.
  • "Confirmer l’existence d’une horloge interne coordonnant le cycle menstruel ainsi que les mécanismes impliqués dans sa synchronisation pourrait permettre d’appliquer une médecine personnalisée à des problématiques comme les troubles de l’ovulation et de la fertilité", indique le directeur de la recherche.

Selon les résultats d’une nouvelle étude française, le cycle menstruel serait finement régulé par une horloge interne, elle-même influencée de manière occasionnelle par le cycle lunaire.

Pour parvenir à ces conclusions, une équipe de recherche internationale menée par le chercheur Inserm Claude Gronfier a comparé près de 27.000 cycles menstruels chez 2.303 Européennes et près de 4.800 cycles menstruels chez 721 Nord-américaines.

Quelle stabilité d’un cycle menstruel à l’autre ?

Dans un premier temps, les scientifiques ont examiné la stabilité d’un cycle menstruel à l’autre au niveau individuel, en comparant la durée de cycles successifs. Ils ont ainsi observé une stabilité globale de la durée moyenne du cycle de chaque participante, alors même que sur un ensemble de cycles successifs, certains duraient en fait plus ou moins longtemps que son cycle "standard". 

"Ces observations suggèrent l’existence d’un mécanisme qui corrigerait la différence entre la durée du cycle en cours et celle d’un cycle menstruel typique chez la personne concernée", explique René Écochard, médecin aux Hospices Civils de Lyon et professeur à l’Université Claude Bernard Lyon 1. "Quelques cycles plus courts pourraient ainsi compenser une série de quelques cycles plus longs de manière à ce que la longueur totale du cycle oscille autour de la durée habituelle du cycle menstruel. La durée d’un cycle pourrait donc dépendre de la durée des cycles précédents", poursuit-il.

"L’observation de ce phénomène plaide en faveur de l’existence d’une horloge interne régulant finement les cycles menstruels, elle-même synchronisée par un événement cyclique environnemental", ajoute Claude Gronfier. 

Cycle menstruel : quelle influence de la lune ?

Dans un second temps, son équipe s’est intéressée aux relations potentielles entre la survenue des menstruations dans les cycles étudiés et les phases de la lune à l’époque de la collecte des données. Elle a ainsi pu observer une association, occasionnelle mais significative, entre le cycle menstruel et le cycle lunaire, avec cependant une différence majeure entre la cohorte européenne et la cohorte nord-américaine. Chez les Européennes, le cycle commençait le plus souvent lors de la phase croissante de la lune tandis qu’il débutait plus souvent lors de la pleine lune dans la cohorte d’Amérique du Nord. 

"Malgré cette différence étonnante que nous ne parvenons pas à expliquer pour le moment, les liens identifiés dans ces travaux entre les cycles lunaires et menstruels, de par leur proximité avec certains phénomènes que nous observons en chronobiologie, suggèrent que la périodicité des menstruations et de l’ovulation pourrait être influencée, de manière modeste mais significative, par le cycle lunaire", précise Claude Gronfier. 

Lune et cycles menstruels : des résultats qui doivent être approfondis

Ces résultats demandent cependant à être confirmés par des études en laboratoire et des recherches épidémiologiques plus vastes. "Grâce aux applications d’enregistrement des cycles pour smartphone, l’émergence de larges bases de données contenant les informations de cycles de plusieurs centaines de milliers de femmes pourrait fournir de nouvelles opportunités d’études", estime René Écochard. 

"Confirmer l’existence d’une horloge interne coordonnant le cycle menstruel ainsi que les mécanismes impliqués dans sa synchronisation pourrait permettre d’appliquer une médecine personnalisée à des problématiques comme les troubles de l’ovulation et de la fertilité", conclut Claude Gronfier. 

 

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