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Apnée du sommeil : la stimulation nerveuse est moins efficace pour les adultes ayant un IMC élevé

La réponse à la stimulation du nerf hypoglosse chez les personnes souffrant d’apnée du sommeil varie en fonction de l'indice de masse corporelle et de la position pour dormir.

Apnée du sommeil : la stimulation nerveuse est moins efficace pour les adultes ayant un IMC élevé Motortion/iStock




L'ESSENTIEL
  • Dans l’étude, 78 % des personnes atteintes d'apnée du sommeil ont répondu à la stimulation du nerf hypoglosse, qui contrôle les muscles de la langue chargés de maintenir les voies respiratoires supérieures ouvertes pendant le sommeil.
  • Chez les participants dont l'IMC se situait entre 32 et 35, la probabilité d'un traitement réussi était estimée à 75 % inférieure à celle des volontaires ayant un IMC était plus faible.
  • "Une position de sommeil en décubitus dorsal peut diminuer la réponse thérapeutique de la stimulation nerveuse", selon les auteurs.

La stimulation du nerf hypoglosse, qui contrôle les muscles de la langue chargés de maintenir les voies respiratoires supérieures ouvertes pendant le sommeil, est une thérapie alternative potentielle pour l'apnée obstructive du sommeil. Ce traitement est assuré par un petit appareil implanté juste au-dessus des côtes, qui fonctionne sur batterie. Un petit fil est acheminé vers la poitrine et la mâchoire, où il se connecte au nerf hypoglosse. Chaque fois que le patient respire, l'appareil envoie des impulsions électriques au nerf hypoglosse, ce qui fait que les muscles de la langue s'ouvrent pendant le sommeil.

Apnée du sommeil : une réduction des symptômes d'au moins 50 % grâce à la stimulation nerveuse

Aux États-Unis, le premier dispositif de stimulation nerveuse a été approuvé par la Food and Drug Administration en 2014 pour une utilisation chez les adultes dont l'IMC est inférieur à 25 et dont l'apnée du sommeil modérée à sévère n'a pas été traitée avec d'autres traitements. Ensuite, les conditions d'éligibilité ont été assouplies. Désormais, la FDA autorise l'utilisation de l'appareil chez les personnes dont l'IMC atteint 40 et l'Assurance Maladie prend en charge celles dont l'IMC est inférieur ou égal à 35. Cependant, "l’efficacité (de la stimulation nerveuse) dans un contexte clinique et l'impact de l'indice de masse corporelle sur la réponse au traitement ne sont pas encore clairs", ont indiqué des chercheurs de l'université de Washington à Saint-Louis (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude publiée dans la revue JAMA Otolaryngology–Head & Neck Surgery.

Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont recruté 76 adultes atteints d’apnée du sommeil et dont l’IMC était inférieur ou égal à 35. Les participants ont bénéficié du dispositif de stimulation nerveuse au Centre de médecine du sommeil de l'Université de Washington entre 2019 et 2023. Selon les données analysées de janvier 2023 à janvier 2024, dans l'ensemble, le dispositif fonctionnait. Au total, 59 volontaires (soit 78 %) ont bien répondu au traitement. Dans le détail, la plupart d’entre eux ont connu une réduction des symptômes d'au moins 50 %, et nombre d'entre eux ont vu leurs symptômes d'apnée du sommeil diminuer de façon spectaculaire pour atteindre des niveaux proches de la normale ou légers.

"Les chances de réussite du traitement diminuent d'environ 17 %" à chaque hausse "de l'IMC au-delà de 32"

Néanmoins, les patients dont l'indice de masse corporelle était compris entre 32 et 35 avaient 75 % de chances en moins de répondre au traitement par rapport aux patients dont l'indice était plus faible. "Notre étude montre une relation presque linéaire entre l'IMC et la réussite du traitement. Pour chaque unité d'augmentation de l'IMC au-delà de 32, les chances de réussite du traitement diminuent d'environ 17 %. (…) Je ne dis pas que nous ne devrions pas utiliser ce dispositif chez les patients dont l'IMC est de 38 ou 40. Mais mon travail en tant que médecin est d'aider les patients en surpoids à prendre une décision éclairée, à mieux comprendre leurs chances de réussite et à réaliser que les chances que cela fonctionne pour eux peuvent être bien moindres", a déclaré Eric C. Landsness, co-auteur des recherches.

Les auteurs ont également constaté que sur les 44 personnes ayant dormi en position couchée, seulement 17 ont obtenu une meilleure réponse au traitement. "Ainsi, les cliniciens de la médecine du sommeil devraient envisager d'informer les patients qu'un IMC élevé et une position de sommeil en décubitus dorsal peuvent diminuer la réponse thérapeutique à la stimulation nerveuse. De futurs travaux sont nécessaires pour reproduire ces résultats dans des cohortes plus importantes et plus diversifiées, ce qui faciliterait l'optimisation des stratégies de traitement et des conseils aux patients pour traiter l’apnée du sommeil", peut-on lire dans les conclusions de l’étude.

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