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Cardiologie

Rythme cardiaque : les neurones peuvent sentir le pouls dans le cerveau

Des neurones spécifiques décèlent directement les mouvements rythmiques des vaisseaux sanguins induits par les battements cardiaques dans le cerveau et peuvent donc détecter le pouls à l'intérieur de l'organe. 

Rythme cardiaque : les neurones peuvent sentir le pouls dans le cerveau libre de droit/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les neurones du bulbe olfactif, une région du cerveau, sont impactés par le rythme cardiaque.
  • Ils auraient des capteurs spéciaux qui détectent la pression du rythme cardiaque et libèrent une activité électrique à chaque fois que la pression change.
  • Le rythme cardiaque et le pouls peuvent être détectés partout dans le cerveau, car ces capteurs sont présents dans tout l'organe.

Dans le cerveau, il y a 100 milliards de cellules nerveuses, c’est-à-dire de neurones, selon l’Institut du cerveau. Ces derniers communiquent entre eux par des signaux électriques et ont aussi pour rôle de transmettre l’information à d’autres cellules nerveuses, musculaires et glandulaires. Mais, au-delà de ce rôle de vecteurs de l’information, des chercheurs de l'Université de Ratisbonne (en Allemand Regensburg) viennent de révéler que les neurones peuvent aussi ressentir les signaux internes du corps, c’est-à-dire les mouvements rythmiques des vaisseaux sanguins du cerveau, et donc le pouls, induits par le rythme cardiaque. Cela s'appelle "l'intéroception".

Environ 15 % des neurones du bulbe olfactif étaient entraînés par le rythme cardiaque chez les souris

Dans une étude publiée dans la revue Science, les neuroscientifiques ont voulu étudier, en laboratoire, l’impact de l’intéroception sur les oscillations électriques neuronales du cerveau. Pour cela, ils ont mené des expériences sur des rats. Plus précisément, ils ont étudié les oscillations des neurones du bulbe olfactif, une petite région cérébrale qui traite le message olfactif en provenance des neurones récepteurs de la cavité nasale. 

Les auteurs ont exclu les autres facteurs pouvant impacter les oscillations électriques neuronales, notamment le cœur ou les poumons. Le système vasculaire du bulbe était reconstitué à l’aide d’une pompe qui impulsait du sang artificiel. Leur hypothèse était la suivante : les cellules mitrales, les principaux neurones du bulbe olfactif, étaient capables de détecter directement les pulsations de la pression artérielle vasculaire - de la pompe - associées au rythme cardiaque.

"Chez des souris éveillées, nous avons constaté que l'activité neuronale était effectivement modulée par les battements cardiaques, environ 15 % des neurones du bulbe olfactif étant entraînés par ce rythme, la plupart du temps dans un délai de 20 millisecondes", peut-on lire dans les travaux. 

Il est possible que "la façon dont votre cœur bat peut affecter la façon dont vous pensez et ressentez"

Mais comment les pulsations de pression artérielle induites par la pompe sont-elles traduites en activité électrique des cellules mitrales ? Selon le Dr Luna Jammal, chercheuse principale de cette étude, il y aurait des capteurs spéciaux sur les cellules mitrales, des canaux ioniques mécanosensibles rapides, qui amènent la cellule à libérer un courant chaque fois que la pression autour d'elle change. 

Ces derniers sont présents dans tout le cerveau, ce qui signifie que le rythme cardiaque et donc le pouls peuvent être détectés partout dans le cerveau. Mais pourquoi le corps humain a-t-il cette fonction ? "Personne ne le sait, explique Luna Jammal, dans un communiqué. Une possibilité est que la façon dont votre cœur bat peut affecter la façon dont vous pensez et ressentez. En ayant les capteurs directement dans le cerveau, l'effet du rythme cardiaque sur vos pensées peut être presque instantané."



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