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Douleur

Son mal de dents était le signe d’un cancer de la bouche

Après avoir ignoré un mal de dents pendant plusieurs semaines, un homme a découvert qu’il souffrait d’un cancer de la bouche au pronostic assez sombre.

Son mal de dents était le signe d’un cancer de la bouche AndreyPopov/istock




L'ESSENTIEL
  • Wayne Reimer s'est réveillé un matin avec un mal de dents. Pris par le travail, il a ignoré la douleur pendant plusieurs semaines.
  • Les médecins ont finalement découvert qu'il souffrait d'un cancer de la bouche. La moitié de sa mâchoire a dû être retirée et il a subi une radiothérapie.
  • Aujourd'hui guéri, il tient à rappeler l'importance de l'hygiène buccale et du dépistage.

Wayne Reimer s’est réveillé un matin avec un mal de dents. Ces douleurs qu’il a ignorées plusieurs semaines se sont révélées être le symptôme d’un cancer de la bouche. L'homme qui vit en Alberta (Canada), se souvient de l’annonce du diagnostic et les longues années de lutte contre la maladie dans les pages de NewsWeek.

Mal de dents : il s’agissait d’un cancer agressif

"Un matin, début 2006, je me suis réveillé avec un mal de dents. C'était irritant parce que je ne pouvais rien y faire : j'avais une journée bien remplie devant moi. J'étais directeur d'un grand aéroport international et j'avais des réunions consécutives pendant la majeure partie de la semaine", se rappelle Wayne Reimer dans l’article paru le 30 janvier 2024.

Le père de famille a donc décidé d’éviter le dentiste, en prenant des aspirines pour faire taire la douleur. Cette automédication lui a permis de tenir ses engagements. Le mal de dents a même cessé… Mais le soulagement n’a été que de courte durée. "Lors d'un voyage à San Francisco quelques mois plus tard, le mal de dents est revenu, avec vengeance. Dès notre retour à la maison, j'ai pris rendez-vous avec le dentiste", explique le professionnel de l’aéronautique.

Après l’avoir ausculté, le spécialiste a estimé qu'il était préférable de retirer la dent problématique. "Juste après l’extraction de la dent, l’attitude de mon dentiste a changé instantanément. Il m'a dit qu'il m'orientait immédiatement vers un chirurgien buccal et m'a donné une prescription d'antalgiques. Je suis rentré chez moi avec un sentiment d’appréhension."

Une biopsie a été programmée 48 heures plus tard. Dans un premier temps, le médecin s’est montré rassurant et confiant, estimant qu’il s’agissait sûrement d’un granulome, des nodules bénins. Malheureusement, le diagnostic était beaucoup plus sombre aux retours des analyses.

"Deux jours plus tard, mon téléphone a sonné lors d'une réunion. Le chirurgien buccal m'avait appelé. Il a déclaré : il n'y a pas de moyen facile de dire cela : vous avez un cancer. C'est agressif, et nous devons planifier votre intervention chirurgicale le plus rapidement possible."

Comme de nombreux patients atteints d’un cancer de la bouche, la tumeur a été découverte tardivement. "Le cancer s'était caché en détruisant d’autres nerfs de ma bouche et de mon visage. La douleur avait disparu depuis un bon moment, mais la tumeur continuait de croître", explique le Canadien.

Cancer oral : la moitié de la mâchoire lui a été retirée

"Le mois suivant a été consacré à être un patient professionnel. Médecins, chirurgiens, anesthésistes, oncologues, ORL. Je les ai tous vus et j'ai subi plus de tests que je ne pourrais en compter", se rappelle Wayne Reimer. Pendant ces préparatifs préopératoires, les statistiques données n’étaient pas en sa faveur : un pronostic de six années dans le meilleur des cas.

La première opération a eu lieu en juin 2006. Il a fallu 17 heures aux chirurgiens pour venir à bout de la tumeur, soit plus du double du temps annoncé. La moitié de la mâchoire lui a été retirée et reconstruite à l'aide du péroné de sa jambe gauche. Des greffes de tissus et de peau ont aussi dû être faites.

"En convalescence, j'ai subi un arrêt respiratoire, puis une crise cardiaque en raison du gonflement extrême de mon visage et de mon cou. On m'a administré une trachéotomie, une sonde d'alimentation et on m'a mis sous respirateur dans un coma médicalement provoqué, où je suis resté près de deux semaines"Son réveil et son rétablissement de l’opération ne signifiaient pas la fin du traitement. Le malade a ensuite dû faire 35 jours de radiothérapie.

"J'ai commencé la radiothérapie quelques mois plus tard. C'était une période horrible. J'avais des nausées insurmontables et de terribles brûlures au visage, à l'intérieur de la bouche, du nez et des oreilles".

"Manger par voie orale était impossible à cause des brûlures et des gonflements. Une sonde d'alimentation m'a aidé, mais j'ai quand même perdu 25 % de mon poids", écrit-il dans son article.

Cancer de la bouche : “nous devrions tous rendre visite à notre dentiste

Wayne Reimer a vaincu le cancer, mais les années suivantes ont été aussi "pleines de défis" : réapprendre à marcher, à manger et à boire. Pour reconstruire son visage et soigner les zones où les greffes ont été prélevées, il a subi 51 interventions chirurgicales et procédures en 17 ans. Si cela n’a pas été facile, le patient se réjouit du chemin parcouru. "Le cancer a pris beaucoup de choses à ma famille et moi. Mais, nous avons gagné bien plus. J’ai appris à quel point ma femme et mes enfants étaient forts et résilients." Il ajoute : "j'ai déjoué tous les pronostics. J'ai pu voir la retraite. J'ai vu les trois enfants rencontrer et épouser leur conjoint. J'ai vécu l'incroyable joie de voir naître quatre petits-enfants et je suis ravi d'être appelé Papy par eux".

Le Canadien a aussi vu les progrès réalisés dans le diagnostic et le traitement des cancers de la tête et du cou au cours des 20 dernières années. S'il s'en réjouit, il souhaite rappeler l’importance du dépistage face à ces tumeurs.

"La capacité de survie est considérablement améliorée grâce à une détection précoce. Nous devrions tous rendre visite à notre dentiste tous les six mois. Si votre dentiste ne procède pas automatiquement au dépistage du cancer de la bouche, demandez-lui de le faire. Il s'agit d'un test simple, non-invasif, impliquant un type de lumière particulier."

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