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Lutte contre le Sida

VIH : une rémission possible grâce au traitement précoce ?

Commencer à prendre un traitement antirétroviral quatre semaines après l’infection au VIH augmenterait les chances de rémissions, selon une étude de l’Institut Pasteur.

VIH : une rémission possible grâce au traitement précoce ? Artem_Egorov/istock




L'ESSENTIEL
  • La mise en place d’un traitement précoce après une contamination au VIH pourrait favoriser la rémission.
  • Le traitement doit être pris dans les 4 semaines qui suivent l'infection.
  • Pour les chercheurs, leur découverte rappelle l'intérêt du dépistage et de la prise en charge précoces des personnes avec VIH.

Voici un nouvel espoir dans la longue lutte contre le sida. La prise précoce d’un traitement antirétroviral après une contamination au VIH favorise la rémission, selon des travaux conjoints des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CEA, de l’Inserm, d’Université Paris Cité et de l’Université Paris-Saclay, en collaboration avec l’Institut Cochin.

La recherche a été présentée dans la revue Nature Communications, 11 Janvier 2024.

Sida : le traitement doit débuter dans les 4 semaines après la contamination au VIH

Certaines personnes infectées par le VIH ont pu interrompre leur traitement tout en maintenant une charge virale indétectable pendant de longues périodes, dépassant pour quelques-uns les 20 ans. Leurs dossiers, examinés lors d’une étude baptisée VISCONTI, ont apporté des preuves d’un état de rémission possible et durable pour les patients vivant avec le VIH. Pour mieux comprendre ce phénomène, les scientifiques ont joint leurs forces et suivi des primates infectés par le SIV (virus touchant les singes à l'origine du VIH). Ils ont comparé des animaux qui ont reçu le traitement peu de temps après l’infection avec ceux ayant pris les médicaments plusieurs mois après leur contamination et ceux qui n’ont pas été traités.

Les analyses montrent qu’un traitement précoce mis en place dans les quatre semaines qui suivent l’infection, favorise “très fortement le contrôle viral après l'interruption du traitement”. Cet effet protecteur n’est pas présent si les médicaments antirétroviraux sont pris à peine cinq mois plus tard.

"Nous montrons l’association entre le traitement précoce et le contrôle de l’infection après interruption du traitement et notre étude indique l’existence d’une fenêtre d’opportunité pour favoriser la rémission de l’infection par le VIH", explique Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, et co-auteur principal des travaux.

VIH : un dépistage précoce est essentiel

Les chercheurs ont également mis en évidence que débuter rapidement le traitement après une contamination au VIH favorise la mise en place d’une réponse immune efficace contre le virus, notamment en encourageant "le développement des cellules immunitaires T CD8 mémoire qui ont une capacité antivirale plus importante et sont ainsi capables de contrôler efficacement le rebond viral qui apparaît après interruption du traitement".

Asier Sáez-Cirión ajoute : "on constate que le traitement précoce maintenu pendant deux ans optimise le développement des cellules immunitaires. Elles acquièrent une mémoire efficace contre le virus, pour l’éliminer naturellement lors du rebond viral après arrêt du traitement".

Pour les chercheurs, leur découverte met en lumière une fois de plus l’intérêt du dépistage et de la prise en charge précoces des personnes avec VIH. "Un début de traitement six mois après l’infection, délai qui montre une perte d’efficacité dans notre étude, est déjà considéré comme très court par rapport à ce qui se passe en clinique actuellement, où la plupart des personnes avec VIH démarrent leur traitement des années après l’infection à cause du dépistage trop tardif”, prévient Roger Le Grand, directeur de l’infrastructure IDMIT et co-auteur principal de l’étude. "L’effet du traitement précoce sera double : au niveau individuel, car le traitement précoce empêche la diversification du virus au sein de l’organisme et préserve et optimise les réponses immunitaires contre le virus ; et au niveau collectif, car il évite la possibilité de transmettre le virus à d’autres personnes", conclut Asier Sáez-Cirión.

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