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Neurologie

Grossesse : le cerveau des femmes enceintes est «recâblé» pour se préparer à la maternité

Au cours de la grossesse, les hormones stimulent des neurones spécifiques du cerveau pour activer les instincts maternels.

Grossesse : le cerveau des femmes enceintes est \ Weerayut Chaiwanna/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une population de cellules nerveuses dans l'hypothalamus, qui est associée au comportement parental, est influencée par les hormones de grossesse.
  • Les œstrogènes réduisaient simultanément l'activité des neurones et les rendaient plus excitables.
  • La progestérone reconnectait leurs entrées en recrutant davantage de sites de communication entre les neurones.

Pendant la grossesse, des adaptations physiologiques préparent le corps de la femme aux défis de la maternité. Devenir parent nécessite également des changements comportementaux prononcés. Plusieurs personnes pensent que ce sont les hormones libérées lors de l’accouchement qui les déclenchent. Cependant, dans de précédentes recherches, des rates ayant accouché par césarienne et des souris vierges exposées à des hormones de grossesse présentaient ce comportement maternel. Cela suggère que "telles adaptations peuvent se produire dès la grossesse, mais la façon dont les hormones remodèlent les circuits parentaux pour instruire les changements comportementaux préparatoires reste inconnue", ont indiqué des chercheurs du Francis Crick Institute (Angleterre).

Un comportement parental accru en fin de grossesse déclenché par les œstrogènes et la progestérone

Ainsi, ils ont décidé de réaliser une étude publiée dans la revue Science. Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont analysé les changements comportementaux et les scanners cérébraux de souris femelles en gestation. Ils ont observé que les animaux présentaient un comportement parental accru en fin de grossesse et que l'exposition à leurs enfants n'en était pas responsable. Si certains de ces changements ont duré au moins un mois après l'accouchement, d'autres semblent être permanents, ce qui suggère que la grossesse peut entraîner un recâblage à long terme du cerveau féminin. Les auteurs pensent que le cerveau peut également être reconnecté de la même manière pendant la grossesse chez les hommes.

Selon l’équipe, une population de cellules nerveuses (neurones exprimant la galanine) dans une zone du cerveau, appelée "aire préoptique médiane (MPOA)" dans l'hypothalamus, associée au comportement parental, était influencée par les œstrogènes et la progestérone. Les œstrogènes réduisaient simultanément l'activité de base de ces neurones et les rendaient plus excitables, tandis que la progestérone reconnectait leurs entrées en recrutant davantage de synapses (sites de communication entre les neurones).

Cerveau : les neurones stimulés par les hormones causent "un changement de priorité"

Chez les rongeurs, le fait de rendre ces neurones insensibles aux hormones a complètement supprimé l'apparition du comportement parental pendant la grossesse. Les souris n'ont pas manifesté de comportement parental même après la naissance, ce qui suggère qu'il existe une période critique au cours de la grossesse pendant laquelle ces hormones agissent.

"Nous savons que le corps de la femme change pendant la grossesse pour se préparer à élever des enfants. La production de lait, par exemple, commence bien avant l'accouchement. Nos recherches montrent que de tels préparatifs ont également lieu dans le cerveau. Nous pensons que ces adaptations entraînent un changement de priorité : les souris vierges se concentrent sur l'accouplement et n'ont donc pas besoin de répondre aux besoins des petits des autres femelles, tandis que les mères doivent adopter un comportement parental robuste pour assurer la survie des petits", a expliqué Jonny Kohl, auteur des travaux, dans un communiqué.

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