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Antidépresseurs : on sait enfin pourquoi ils mettent des semaines à agir

Les antidépresseurs mettent un certain temps à faire effet sur le cerveau des personnes souffrant de dépression, et une nouvelle étude explique pourquoi.

Antidépresseurs : on sait enfin pourquoi ils mettent des semaines à agir djedzura / iStock




L'ESSENTIEL
  • En agissant, les antidépresseurs traitent plusieurs symptômes majeurs de la dépression tels que la tristesse, le manque de motivation et d’envie, la baisse d’énergie, l’absence de plaisir et la fatigue, mais également l’anxiété souvent associée.
  • Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) sont une famille d’antidépresseurs qui comprend la fluoxétine (Prozac), la paroxétine (Paxil), la fluvoxamine (Luvox), le citalopram (Celexa), l’escitalopram (Cipralex) et la sertraline (Zoloft).
  • D'après cette étude, si les antidépresseurs mettent un certain temps avant de se manifester, c'est notamment parce que l'augmentation progressive des synapses dans le cerveau, provoquée par la prise des médicaments, favorise le développement de la plasticité cérébrale au cours des premières semaines de traitement.

Les antidépresseurs prennent normalement quelques semaines avant de montrer des effets bénéfiques sur la santé mentale des personnes malades, mais comment expliquer un tel délai d'action ? C'est pour répondre à cette question que des scientifiques ont mené une étude pour mesurer les changements physiques qui s'opèrent dans les connexions neuronales du cerveau, ou synapses, après un traitement par inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Leurs travaux ont été récemment présentés lors de la conférence de l'European College of Neuropsychopharmacology (ECNP) à Barcelone, en Espagne.

Les antidépresseurs augmentent la densité synaptique

L'étude a porté sur un total de 32 volontaires, répartis en deux groupes : l'un recevant une dose quotidienne d'antidépresseurs ISRS et l'autre un placebo. Trois à cinq semaines après le début de l'essai, les cerveaux des participants ont été analysés pour mesurer la quantité de glycoprotéine 2A, qui est un indicateur du nombre de synapses dans le cerveau : plus elle est présente dans le cerveau, plus les synapses sont nombreuses, denses.

Les résultats ont montré des différences significatives entre les deux groupes. Les volontaires sous antidépresseurs présentaient, au fil du temps, une augmentation progressive des synapses dans le néocortex et l'hippocampe par rapport au groupe placebo. Autrement dit, si les antidépresseurs mettent un certain délai avant de se manifester, c'est notamment parce que ces changements physiques dans le cerveau favorisent le développement de la plasticité cérébrale au cours des premières semaines de traitement. Cette "reconfiguration" des synapses prend en effet du temps.

Vers de nouvelles approches pour traiter la dépression ?

Cette découverte offre de nouvelles perspectives pour le développement de médicaments plus efficaces contre la dépression. "Le retard dans l'action thérapeutique des antidépresseurs est un casse-tête pour les psychiatres depuis qu'ils ont été mis au point pour la première fois il y a plus de 50 ans, rappelle la professeure Gitte Knudsen, de l'Université de Copenhague, dans un communiqué. Ces nouvelles données, qui utilisent l'imagerie cérébrale de pointe pour démontrer une augmentation des synapses se développant au cours de la période pendant laquelle la dépression se dissipe, sont très excitantes. Elles fournissent également davantage de preuves que l'amélioration de la fonction 'sérotonine' dans le cerveau peut avoir des bénéfices durables pour la santé."

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