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QUESTION D'ACTU

Grossesse et hormone

Cerveau : la cause du 'baby brain' découverte ?

Des chercheurs de l'Institut Francis Crick ont découvert que les hormones de grossesse recâblent le cerveau des futures mamans, ce qui pourrait expliquer le phénomène de "baby brain" vécu par certaines jeunes mères.

Cerveau : la cause du 'baby brain' découverte ? Michael Lutz/istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs de l'Institut Francis Crick ont montré que les hormones de grossesse "recâblent" le cerveau pour préparer les souris à la maternité.
  • L'œstrogène et la progestérone modifient certains neurones. Ce qui permettrait d'activer le comportement parental avant même l'arrivée du bébé.
  • Ces changements pourraient par ailleurs expliquer le phénomène de "baby brain".

Oublis fréquents, problèmes de concentration, difficultés à traiter et retenir des informations... de nombreuses jeunes mères assurent avoir perdu une partie de leurs capacités de réflexion et de mémorisation depuis la naissance de leur enfant. Ce phénomène a même un nom : "baby Brain". Des chercheurs de l'Institut Francis Crick auraient trouvé une explication aux difficultés cognitives qu'elles rencontrent. Leur expérience, menée avec des souris et présentée dans la revue Science le 5 octobre, semble indiquer que les hormones de grossesse "recâblent" le cerveau des futures mamans.

Le cerveau des mamans est modifié par les hormones de grossesse

Pour essayer de mieux comprendre le comportement maternel dans les premières semaines des bébés, les chercheurs ont étudié des souris qui venaient de mettre bas. Ils ont remarqué que les femelles commençaient à présenter un comportement maternel en fin de grossesse, et qu'il n'était pas nécessaire qu'elles voient leurs petits pour l'avoir.

En analysant les cellules nerveuses présentes dans une zone du cerveau, appelée aire préoptique médiane (APOM) et associée à la parentalité, les scientifiques ont constaté que ces dernières étaient affectées par les hormones de grossesse, en particulier les œstrogènes et la progestérone.

Alors que l'estradiol (œstrogène, NDLR) réduit l'activité de ces neurones et augmente paradoxalement leur excitabilité, la progestérone, de son côté, recâble en permanence ce nœud de circuits en favorisant le recrutement de nouvelles synapses. De plus, l'équipe a remarqué que lorsque les neurones de l'APOM sont rendus insensibles à ces deux hormones, le début de comportement parental, observé pendant la grossesse, disparaît. Par ailleurs, les souris étudiées n'ont montré aucun comportement maternel après l'accouchement.

"Alors que certains de ces changements (neuronaux NDLR) ont duré au moins un mois après l'accouchement, d'autres semblent être permanents, ce qui suggère que la grossesse peut conduire à un recâblage à long terme du cerveau féminin", précise le communiqué.

Hormone : ce recâblage du cerveau pourrait expliquer le "baby brain"

Pour les chercheurs, ces changements pourraient expliquer pourquoi certaines jeunes mères présentent des difficultés cognitives pendant les premiers mois de leur enfant.

Jonny Kohl, qui a participé à cette recherche, explique : "nous savons que le corps féminin change pendant la grossesse pour se préparer à prendre en charge le bébé. Un exemple est la production de lait, qui commence bien avant l'accouchement. Nos recherches montrent que de tels préparatifs ont également lieu dans le cerveau". Il continue "nous pensons que ces changements, souvent appelés « baby brain», provoquent un changement de priorité : les souris vierges se concentrent sur l'accouplement, elles n'ont donc pas besoin de répondre aux petits d'autres femelles, tandis que les mères doivent adopter un comportement parental robuste pour assurer la survie de sa progéniture. Ce qui est fascinant, c'est que ce changement ne se produit pas à la naissance. Le cerveau se prépare beaucoup plus tôt à ce grand changement de vie".

Rachida Ammari, première auteure avec le doctorant Francesco Monaca, ajoute : "nous avons démontré qu'il y a une fenêtre de plasticité dans le cerveau pour se préparer aux futurs défis comportementaux". 

Les chercheurs estiment que les observations qu'ils ont faites sur les souris, peuvent être transposables aux humains, car les femmes présentent des changements hormonaux similaires pendant leur grossesse, et ces derniers devraient donc avoir les mêmes effets sur leur aire préoptique médiane.

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