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Vitiligo : les acariens pourraient être en cause

Une équipe de chercheurs de l'Inserm a découvert que les acariens pourraient être le facteur déclenchant du vitiligo chez certains individus. Cette avancée ouvre de nouvelles perspectives de prévention et de traitement pour cette maladie auto-immune.

Vitiligo : les acariens pourraient être en cause jacoblund/istock




L'ESSENTIEL
  • Le vitiligo est une maladie auto-immune qui se caractérise par des taches blanches sur la peau.
  • Des travaux de chercheurs de l'inserm avancent que les acariens pourraient favoriser le développement du vitiligo chez certaines personnes sensibles.
  • L'équipe a aussi développé une crème capable de protéger l’épiderme des acariens. Elle a présenté des résultats prometteurs lors des premiers tests.

Le vitiligo est une maladie auto-immune qui provoque une dépigmentation de la peau. On estime que 0,5 à 1 % de la population mondiale en souffrent. Les taches blanches visibles sur l'épiderme résultent de la destruction des mélanocytes (cellules responsables de la production de pigment de couleur) par le système immunitaire. Jusqu'à présent, les causes de ce phénomène restaient méconnues. Toutefois, une équipe Inserm du Centre méditerranéen de médecine moléculaire, à Nice, a fait une avancée importante. Pour elle, les responsables pourraient être les acariens.

Vitiligo : les acariens favorisent le développement de la maladie

Comment les chercheurs ont pensé à étudier la relation entre les acariens et le vitiligo ? Méri Tulic, chercheuse Inserm au Centre méditerranéen de médecine moléculaire à Nice, l'explique dans un communiqué : "ces organismes microscopiques peuvent déclencher des allergies, et cela nous a conduit à soupçonner qu’ils pourraient avoir un lien avec les anomalies du système immunitaire observées dans le vitiligo. En outre, les acariens produisent un grand nombre de protéases, des protéines qui en dégradent d’autres. Or le détachement des mélanocytes de la peau des patients passe par la destruction des E‑cadhérines, des protéines qui permettent aux cellules d’adhérer les unes aux autres".

Pour tester leur hypothèse, les scientifiques ont prélevé des échantillons d'épiderme sur des patients touchés par le vitiligo et sur des volontaires n'ayant pas la maladie. Ils les ont ensuite exposés à des acariens. Les analyses moléculaires ont montré que la protéase d'acarien, appelée Der p1, détruit effectivement les E-cadhérines dans l'épiderme et provoque le détachement des mélanocytes.

"Si ce phénomène a été observé dans tous les échantillons, il était environ cent fois plus important dans ceux issus de patients atteints de vitiligo qu’avec les prélèvements de peaux non malades. Il y aurait donc une susceptibilité accrue de certaines peaux aux acariens, avec des jonctions cellulaires plus fragiles au niveau de l’épiderme et un système immunitaire plus réactif", précise l'experte.

Toutefois, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour confirmer la découverte et déterminer si les individus allergiques aux acariens pourraient constituer un sous-groupe de personnes particulièrement vulnérables au vitiligo.

Vitiligo : une crème qui lutte contre les acariens

Après cette découverte, l'équipe de recherche a travaillé sur le développement d'une crème pour lutter contre le vitiligo. Ce produit à base de céramides (des lipides naturellement présents dans la peau et importants pour le bon fonctionnement de la barrière cutanée) a présenté des résultats encourageants.

Lorsque la crème a été appliquée sur des échantillons de peau exposés aux acariens, elle a réduit leurs effets nocifs sur l'épiderme. La substance a permis entre autres une diminution de l'inflammation et de la perte des mélanocytes.

"L’effet est tout à fait significatif et associé à une consolidation de la barrière cutanée", rapporte Méri Tulic qui estime que ce traitement pourrait être utilisé par des personnes atteintes de vitiligo pour limiter la progression de la maladie et/ou éviter des rechutes.

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