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Fukushima : un risque accru de diabète pour les secouristes de la centrale nucléaire

Des chercheurs japonais ont montré que l’exposition à de faibles doses de rayonnement pouvait contribuer à un risque élevé de diabète.

Fukushima : un risque accru de diabète pour les secouristes de la centrale nucléaire IG_Royal/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les secouristes de la centrale nucléaire de Fukushima, qui ont été exposés à de faibles quantités de matières radioactives, ont développé un diabète.
  • Les rayonnements auraient des effets néfastes sur les cellules pancréatiques responsables de la production d'insuline.
  • En outre, il existe un lien entre l’exposition aux rayonnements et la hausse de l’inflammation, qui est un facteur connu du développement du diabète.

C’est l’une des pires catastrophes nucléaires. Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 engendre un tsunami, qui submerge le coté nord-est du Japon. Au niveau de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, la vague atteignant quinze mètres de haut a détruit les systèmes assurant le refroidissement des réacteurs et des piscines de stockage du combustible irradié, ce qui a entraîné la fusion des cœurs des réacteurs et des explosions. Au total, 22.500 personnes sont mortes ou disparues.

Fukushima : 5.326 secouristes exposés aux matières radioactives ont été suivis

À la suite de cet accident nucléaire, de nombreux secouristes japonais, déjà sur place, ont porté assistance aux victimes. En outre, des équipes internationales sont venues leur prêter main forte. Sur les 20.000 secouristes, 5.326 hommes ont participé à une étude menée par des chercheurs de l'Institut national japonais de sécurité et de santé au travail. Dans le cadre de leurs travaux, présentés lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète qui a lieu à Hambourg, ils ont voulu savoir si même de faibles quantités de matières radioactives, rejetées dans l'environnement après les explosions de la centrale nucléaire, augmentaient le risque de diabète.

Entre mars et décembre 2011, l’exposition aux rayonnements de chaque secouriste a été mesurée à l’aide d’un dosimètre de poche pour l’exposition externe et d’un compteur corporel pour l’exposition interne. Les participants ont également réalisé des examens réguliers évaluant la glycémie, les lipides, les urines, les biomarqueurs d’inflammation, la fonction thyroïdienne et la vue. L’équipe a aussi pris en compte plusieurs facteurs, comme l'âge des volontaires, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'activité physique pendant les loisirs, le poste occupé à la centrale nucléaire, la dyslipidémie (taux anormalement élevés de graisses dans le sang) et l'hypertension artérielle.

Diabète : "les rayonnements peuvent avoir des effets néfastes sur les cellules pancréatiques responsables de la production d'insuline"

Entre 2012 et 2021, 392 participants ont développé un diabète. Les résultats ont révélé que le risque de développer un diabète était de 6 % plus élevé chez les secouristes exposés à 5-9 millisieverts (mSv) de rayonnement, et de 47 % et 33 % plus élevé chez ceux exposés à 10-19 mSv et 20-49 mSv, respectivement. "Nos résultats suggèrent un risque accru de diabète chez les secouristes en raison de faibles niveaux de rayonnement. Bien que les mécanismes potentiels demeurent quelque peu incertains, les rapports suggèrent que les rayonnements peuvent avoir des effets néfastes sur les cellules pancréatiques responsables de la production d'insuline, ce qui pourrait contribuer au diabète. En outre, il existe une association entre l'exposition aux rayonnements et l'augmentation de l'inflammation, un facteur bien connu de résistance à l'insuline et le développement du diabète", a expliqué le Dr Huan Hu, auteur des recherches, dans un communiqué.

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