Une étude de 2022, parue dans Early Education and Developpement expose que les écoliers ne sont pas tous égaux à leur entrée à l'école. En effet, les enfants maitrisant déjà bien le vocabulaire et dotés de capacités d'attention ont de meilleurs résultats scolaires.

L'analyse de diverses compétences des enfants

Les chercheurs ont travaillé avec 895 enfants scolarisés en maternelle, dans dix villes de huit Etats américains. Ils les ont évalués à l'automne puis au printemps. Ils ont réalisé différents tests afin d'évaluer leur niveau de compétence. Par exemple, le test du "tapotement avec un crayon" qui permet d'évaluer "le contrôle inhibiteur", c'est-à-dire "la capacité de remplacer la réponse humaine naturelle aux distractions ou aux stimuli et de se concentrer plutôt sur la réalisation d'objectifs ou de tâches".

Dans le domaine du vocabulaire, les enfants devaient nommer des objets observés sur des images.

Enfin, les auteurs de l'étude ont évalué l'engagement en classe de chaque enfant, que ce soit avec les enseignants ou bien avec leurs camarades. Les chercheurs ont estimé que l'engagement positif reposait sur la sociabilité, la communication, l'autonomie ainsi que la survenue d'éventuels conflits avec les autres écoliers ou les enseignants.

L'importance des compétences acquises avant la scolarité

Les résultats ont démontré que les meilleures compétences en vocabulaire en début d'année étaient associées à un meilleur engagement positif des enfants, tant vis-à-vis des enseignants que des autres écoliers.

L'étude a également mis en lumière la corrélation entre le fait que les enfants s'impliquent plus dans les tâches en classe lorsqu'ils n'ont pas de comportements inappropriés et de pensées distrayantes. "Cette étude a démontré que les niveaux de compétences en vocabulaire et de contrôle inhibiteur que les enfants présentent au début des années de maternelle sont importants pour leur engagement en classe de différentes manières" a indiqué l'auteur principal de l'étude, Qingqing Yang dans un communiqué.

La possibilité de détecter les enfants "à risque"

Les auteurs de l'étude expliquent, qu'à l'inverse, les enfants ne possédant pas ces compétences, que ce soit en vocabulaire ou en contrôle inhibiteur, rencontreront plus facilement des difficultés, notamment dans la création de liens avec leurs camarades ou avec l'équipe enseignante. Il a été également constaté que ces enfants avaient toujours moins de compétences en vocabulaire à la fin de l'étude.

L'équipe de chercheurs estime que ces résultats sont un "pas en avant" dans la mesure où "un petit changement dans les compétences et les expériences des enfants" dès le début peut "améliorer ou réduire" leurs chances de réussite scolaire à long terme. Cependant, il sera alors nécessaire que les enseignants soient mieux formés pour identifier les élèves les plus à risque, ayant besoin d'un soutien approprié. "Cela pourrait aider les enfants qui ont des niveaux inférieurs de contrôle inhibiteur et un vocabulaire plus faible à mieux s'épanouir une fois qu'ils entrent à l'école", ont conclu les chercheurs.