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Virus Zika : comment l’infection affecte le cerveau des nouveau-nés ?

Une étude américaine a déterminé comment le virus Zika altère le cerveau en développement des bébés pendant la grossesse.

Virus Zika : comment l’infection affecte le cerveau des nouveau-nés ? fizkes/IStock




L'ESSENTIEL
  • Les moustiques du genre Aedes, dont Aedes aegypti et Aedes albopictus, sont les principaux vecteurs de la maladie à virus Zika.
  • Le virus Zika affecte le cerveau en développement des fœtus.
  • Au Brésil, en 2015-2016, des centaines de bébés sont nés avec une microcéphalie, c’est-à-dire une tête normalement plus petite, après une exposition prénatale au virus Zika.

Comme la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune, la maladie à virus Zika se transmet par une piqûre d’un moustique du genre Aedes, dont Aedes aegypti et Aedes albopictus. En cas d’infection, deux types de complications peuvent survenir : des troubles neurologiques, dont le syndrome de Guillain-Barré (SGB), et des malformations congénitales.

Une infection prénatale au virus Zika pourrait favoriser la micocéphalie chez les nourrissons

En 2015-2016, le Brésil a été frappé par une importante épidémie du virus Zika. En raison d’une exposition prénatale au virus, des centaines de bébés sont nés avec une microcéphalie, autrement dit une tête anormalement plus petite. 

Dans une récente étude, des chercheurs américains se sont intéressés à la manière dont le virus Zika affecte le cerveau en développement des fœtus, afin d’anticiper les futures épidémies et de prévenir les risques de troubles congénitaux. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue IScience. 

Le virus Zika empêche le développement du cerveau 

Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont combiné la protéomique (l'étude des protéines) et la transcriptomique (l'étude de l’ARN). L’objectif ? Déterminer des cibles potentielles pour développer des thérapies permettant de protéger le cerveau en développement des bébés. 

Les auteurs des travaux ont injecté le virus Zika dans le placenta de souris enceintes dotées d’une système immunitaire normal. Ils ont ainsi reproduit l’infection fœto-maternelle du virus Zika, qui se transmet au fœtus par le sang de la mère via le placenta. Les embryons ont donc été exposés à un stade précoce au virus. 

Dans un second temps, l’équipe a comparé l'ARN et les protéines du cerveau des embryons infectés à ceux d’embryons sains. De multiples changements moléculaires au cours du processus d’infection ont été observés. Ce qui a empêché le développement normal du cerveau des fœtus contaminés. 

Virus Zika et troubles congénitaux : 61 gènes potentiellement ciblables pour de futurs traitements

D’après les chercheurs, l'infection par le virus Zika a entraîné une augmentation significative des niveaux de protéines immunitaires dans le cerveau des souris en développement. Le virus déclencherait donc une réponse immunitaire importante, qui contribue à la microcéphalie. "Le système immunitaire attaque les cellules infectées par le virus (…) Si l'on parvient à tuer ces cellules, l'issue est généralement bonne. Mais si l'on commence à tuer des cellules cérébrales qui se divisent activement, en particulier au début de la gestation, cela peut avoir des effets dévastateurs sur le développement du cerveau", a expliqué Judith Steen, auteure principale de l’étude et neurobiologiste au centre de neurobiologie F.M. Kirby du Boston Children's Center (États-Unis). 

Les résultats ont également révélé que l'infection par le virus Zika a diminué les niveaux d'ARN et de protéines liés au cycle cellulaire, autrement dit le processus qui permet le développement des cellules, la réplication de leur ADN et leur division. En raison de cette perturbation de la progression normale du cycle cellulaire, le cerveau des embryons infectés est en incapacité de se développer correctement. 

Dans leurs conclusions, les scientifiques ont toutefois distingué 61 gènes potentiellement ciblables pour d’éventuels traitements en cas d’exposition prénatale au virus Zika. Les molécules qui les ciblent pourraient être testées sur des souris à différents stades pour voir si les perturbations observées par l'équipe se normalisent. 

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