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Santé mentale

Bipolarité, schizophrénie : avoir un animal de compagnie ne réduit pas les symptômes

Le fait de vivre avec un chien, un chat ou un oiseau n'améliore pas le bien-être des personnes atteintes d'une maladie mentale grave.

Bipolarité, schizophrénie : avoir un animal de compagnie ne réduit pas les symptômes Olezzo/iStock




L'ESSENTIEL
  • Selon 95 % des adultes souffrant de bipolarité et de schizophrénie, leur animal domestique leur tient compagnie, donne un sens à leur vie et leur permet de se sentir aimés.
  • Le fait d’être propriétaire d’un chien ou d’un chat n'était pas associé à une amélioration des scores de bien-être, de dépression, d'anxiété ou de solitude.
  • Le coût de la nourriture, les frais vétérinaires et l'incertitude quant au logement pourraient favoriser le stress chez les patients.

Ces dernières années, plusieurs études, menées durant la pandémie, ont montré que les animaux domestiques amélioraient la santé mentale et le bien-être des adultes. "Cependant, il existe peu de recherches sur le rôle de la possession d'un animal de compagnie sur la santé mentale des personnes souffrant d'une maladie mentale grave", ont indiqué des chercheurs de l’université de York (Royaume-Uni). C’est pourquoi ils ont réalisé des travaux publiés dans la revue Human-Animal Interactions.

Bipolarité, schizophrénie : aucune amélioration significative de la santé mentale des patients

Dans le cadre de l’étude, les scientifiques ont cherché à explorer le lien entre la solitude, la santé mentale, le bien-être, la possession d'un animal et la force perçue du lien entre les êtres humains et les animaux. Pour cela, ils ont demandé à 170 adultes touchés par des troubles mentaux graves (bipolarité, schizophrénie) de remplir un questionnaire. Parmi eux, 47,6 % possédaient au moins un animal domestique. Les chiens et les chats étaient les plus adoptés. La majorité des volontaires considéraient que le lien avec leur animal était fort. Selon les données, 95 % des adultes ont indiqué que leur animal leur tenait compagnie, qu'il donnait un sens à leur vie et qu'il leur permettait de se sentir aimés.

"Ces informations ont été recueillies après la levée des restrictions liées à la pandémie et, bien que nous ayons constaté de légères améliorations en termes de bien-être déclaré depuis l'enquête précédente, nous n'avons pas trouvé que la possession d'un animal était significativement associée à un bien-être accru", a déclaré Emily Shoesmith, auteur de l’étude dans un communiqué. En clair, le fait d’avoir un animal de compagnie n’améliorait pas le bien-être et ne diminuait pas la dépression, l'anxiété ou le sentiment de solitude chez les adultes souffrant de troubles bipolaires et de schizophrénie.

Des difficultés pour s'occuper d’un animal de compagnie

"Une explication possible de nos résultats actuels pourrait être que la responsabilité supplémentaire liée à la possession d'un animal peut encore exacerber d'autres facteurs de stress potentiels subis par les personnes atteintes d'une maladie mentale grave. Il s'agit notamment du coût de la nourriture, des frais vétérinaires et de l'incertitude quant au logement", a expliqué Emily Shoesmith.

Ces recherches suggèrent que la nature des interactions entre les êtres humains et les animaux est complexe. Bien que le lien entre les propriétaires et les animaux ait été perçu comme très fort dans cette étude, "il n'est pas nécessairement raisonnable de supposer qu'il s'agit d'un moyen d'améliorer les symptômes d'une maladie mentale grave ou de réduire le sentiment de solitude."

Cependant, l’équipe souligne que les animaux de compagnie peuvent tout de même constituer une partie essentielle du réseau social des personnes ayant reçu un diagnostic de maladie mentale grave. "Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les nuances du lien, notamment pour savoir si le type d'animal fait une différence, ainsi que d'autres facteurs externes susceptibles de causer un stress supplémentaire", a-t-elle conclu.

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