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Trouble comportemental

Syndrome de Diogène : une femme a accumulé 15 tonnes de déchets chez elle

Dans le Tarn-et-Garonne, une femme atteinte du syndrome de Diogène accumulait des déchets depuis plus de trente ans. Après avoir récemment repris contact avec elle, son fils a tout découvert. 

Syndrome de Diogène : une femme a accumulé 15 tonnes de déchets chez elle joey333/istock




L'ESSENTIEL
  • Dans le Tarn-et-Garonne, une femme a accumulé 15 tonnes de déchets en 30 ans.
  • Cette incapacité à se séparer des objets porte un nom : le syndrome de Diogène.
  • Des antidépresseurs et une thérapie peuvent aider les personnes atteintes à s'en sortir.

Une maison qui ressemblait à une décharge. Dans le Tarn-et-Garonne, une femme de 75 ans, atteinte du syndrome de Diogène a accumulé environ quinze tonnes de déchets en trente ans. La Dépêche du midi raconte son histoire dans un article paru le 24 mai. C’est son fils qui a découvert l’état de la maison. "Elle a été hospitalisée et devait retourner chez elle, raconte-t-il à La Dépêche. J'y suis passé pour faire un peu de ménage. Je m'attendais à trouver une maison en désordre car, même quand j'étais jeune, elle avait tendance à être désordonnée mais je ne m'attendais pas à ça. Quand j'ai ouvert, j'ai pris peur."

Syndrome de Diogène : une maison remplie de déchets 

En 30 ans, la septuagénaire a accumulé tellement de déchets que certaines pièces sont devenues inaccessibles comme la salle de bain et la cuisine. "Lorsque nous sommes arrivés, on pouvait à peine ouvrir la porte", rapporte Alexandre Perrin, co-fondateur de l’entreprise "Agir nettoyage extrême", qui est en charge de nettoyer la maison. Les tas de déchets atteignaient 1,5 mètre de haut en moyenne dans l’habitation. "On ne sait pas trop comment elle vivait ni comment elle se déplaçait", confie-t-il. 

Qu’est-ce que le syndrome de Diogène ? 

Cette accumulation de déchets est la conséquence de sa pathologie : le syndrome de Diogène. "Aujourd'hui elle va bien. Je ne pense pas qu'elle soit lucide sur la situation mais je vais faire en sorte que cela ne se reproduise pas", a précisé son fils à La Dépêche. Aussi appelée "syllogomanie", la pathologie se manifeste souvent dès l’adolescence, mais s’aggrave au fil des années "créant des problèmes considérables lorsque la personne atteint le milieu de la trentaine", note le manuel MSD.

Les personnes touchées ont des difficultés à se séparer des objets et en même temps, elles ressentent un besoin fort d’acquérir de nouvelles choses. "La syllogomanie se distingue de la collection d’objets (par exemple de livres ou de figurines) en ce qu’elle est désorganisée, contrairement à la collection, et empêche la personne d’utiliser les pièces encombrées", indique le site spécialisé. "Ils vont ramasser des choses à l'extérieur et parallèlement, ils ne sortent pas ce qui doit être sorti de la maison : les restes de repas, les poubelles... Tout ça s'accumule jusqu'au plafond. Ils ménagent de petits espaces pour aller aux toilettes. Globalement, on dit qu'ils collectionnent des ordures, mais ça peut être des vélos, des bouts de trucs cassés, n'importe quoi", complète le psychiatre Bernard Vilamot dans une interview à France 3 Occitanie. Les causes de ce syndrome sont multiples. Il peut être lié à des troubles obsessionnels compulsifs, à des troubles neurologiques, à la dépression ou à l’isolement. 

Syndrome de Diogène : une pathologie difficile à prendre en charge

Les personnes concernées sont souvent dans le déni, ce qui rend difficile leur prise en charge. "Ils ne souffrent pas de leur maladie, ce sont les voisins qui en souffrent. Eux, ça ne les gêne pas, c'est comme une carapace, une forteresse, ajoute le psychiatre. Il n'y a pas d'échanges avec les autres ni de culpabilité de faire ça". Or la prise d’antidépresseurs et/ou un traitement cognitif comportemental peuvent avoir des effets bénéfiques. "Par exemple, les médecins peuvent essayer d’aider la personne à se débarrasser d’objets, à s’abstenir d’en acheter d’autres (si l’acquisition excessive est un problème) et à prendre plus facilement des décisions", note le manuel MSD. Entre 2 et 3 % de la population serait concerné. 

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