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Recherche scientifique

Pour quelles raisons tombe-t-on amoureux de certaines personnes ?

Partager des goûts en commun et une même vision du monde est ce qui rassemble les gens qui pensent que ce qu’ils aiment constituent l’essence de ce qu’ils sont, d’après un chercheur.

Pour quelles raisons tombe-t-on amoureux de certaines personnes ? David-Prado/iStock




L'ESSENTIEL
  • Un chercheur a étudié comment la conscience de soi et de nos goûts façonne notre attirance pour des personnes similaires à nous.
  • C’est ce qui explique pourquoi un détail ( un goût ou une spécificité en commun) suffit parfois à tomber amoureux d’une personne et en détester une autre.
  • Le chercheur rappelle qu’il est parfois judicieux de ne pas juger les gens différents de soi trop vite et de ne pas faire de suppositions en se basant sur un simple point commun ou une différence d'opinion.

On l’appelle l'effet de similarité et d'attraction : certaines personnes préfèrent les gens qui leur ressemblent. Charles Chu, professeur adjoint de gestion et d'organisation à la Questrom School of Business de l'université de Boston, aux Etats-Unis, vient d'en découvrir l'une des raisons.

Publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology de l'American Psychological Association, sa série de quatre études révèle en effet que les personnes qui croient avoir une essence fondamentale qui détermine leurs goûts et leurs aversions sont plus susceptibles d'être attirées par des personnes ayant des intérêts similaires.

Pourquoi un détail peut suffire pour tomber amoureux ? 

Pour mener ses travaux de recherche, le chercheur a testé les conditions qui déterminent si nous nous sentons attirés ou repoussés par l'autre. Il a découvert qu'un facteur crucial était ce que les psychologues appellent le raisonnement "auto-essentialiste", dans lequel les gens s'imaginent qu'ils ont un noyau intérieur profond ou une essence qui façonne ce qu'ils sont : 

"Lorsqu’une personne croit qu'une essence détermine ses intérêts, ses goûts et ses aversions, elle suppose qu'il en va de même pour les autres ; si elle trouve quelqu'un qui a les mêmes intérêts qu'elle, elle pense que cette personne partagera sa vision plus large du monde”, explique le chercheur.

C’est ce qui explique pourquoi chez certaines personnes, même un contact bref peut provoquer une étincelle : comme lorsqu'on rencontre quelqu'un qui porte le t-shirt de notre groupe préféré, qui rit aux mêmes blagues que nous ou qui a le même goût pour la pizza hawaïenne. “Chez certaines personnes, un petit intérêt commun déclenche une conversation et se transforme en une affection durable”, résume l’auteur.

Avoir des points commun est un facteur de lien 

Le chercheur a mis en place quatre études, chacune conçue pour mettre en évidence différents aspects de la façon dont nous nous faisons des amis, des amoureux ou des ennemis.

"J'ai découvert qu'aussi bien avec des dimensions de similarité assez significatives ( le goût pour une simple peinture ou partager un même avis sur un sujet d’actualité clivant) qu'avec des similarités arbitraires et minimales (noter combien de points bleus on trouve sur une page) les personnes qui croient davantage en leur essence sont plus susceptibles d'être attirées par ces personnes similaires que par des personnes dissemblables", explique M. Chu.

Se prendre comme modèle de référence peut entraver son rapport aux autres

Le chercheur note que ce moyen de fonctionner a ses limites et que ce n’est pas la meilleure façon de vraiment apprendre à comprendre les autres. En effet, cela peut donner lieu à des conclusions trop rapides et erronées sur la réelle personne que l’on a en face de soi. "Il existe des moyens de traverser la vie, de rencontrer d'autres personnes et de se forger des impressions sur d'autres personnes sans se référer constamment à soi-même", explique-t-il.

"Si nous essayons constamment de savoir qui est comme moi, qui n'est pas comme moi, ce n'est pas toujours la façon la plus productive d'essayer de se faire une idée des autres. Les gens sont beaucoup plus complexes que nous ne le pensons", rappelle l'auteur.

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