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Oncologie

Cancer de la prostate : les femmes transgenres restent exposées au risque de tumeur

Leur prise en charge nécessite une approche spécifique en raison de leur transition de genre.

Cancer de la prostate : les femmes transgenres restent exposées au risque de tumeur Chinnapong/iStock




L'ESSENTIEL
  • Chez les femmes transgenres, le cancer de la prostate est plus fréquent que ne le laissent supposer les rapports.
  • Environ 14 cas de cancer de la prostate pour 10.000 femmes transgenres ont été recensés.
  • Les faibles taux de cancer de la prostate peuvent être dus à une mauvaise interprétation des niveaux de PSA chez les patients suivant des thérapies hormonales d'affirmation du genre, à la stigmatisation, au manque de sensibilisation aux risques et aux moyens de dépistage.

"À ce jour, ce que nous savons sur le cancer de la prostate est presque exclusivement basé sur les hommes cisgenres", a déclaré Farnoosh Nik-Ahd, professeur en urologie à l’université de Californie à San Francisco. Pourtant, les femmes transgenres conservent leur prostate même après une chirurgie d'affirmation du genre et restent donc exposées au risque d’une tumeur maligne, développée à partir de cellules de la prostate. Dans une étude, le chercheur et son équipe ont constaté que le cancer de la prostate était plus fréquent chez les femmes transgenres que ne le laissent supposer les rapports.

Cancer de la prostate : 14 cas pour 10.000 femmes transgenres

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont recruté 449 patients. Parmi eux, 155 femmes transgenres ont confirmé être atteintes d'un cancer de la prostate. Selon les données, 116 d’entre elles n'avaient jamais eu recours aux œstrogènes, 17 en ont utilisé auparavant mais ont arrêté avant de recevoir le diagnostic du cancer de la prostate, et 22 prenaient activement des œstrogènes au moment du diagnostic.

D’après les résultats, publiés dans la revue JAMA Network, on compterait environ 14 cas de cancer de la prostate pour 10.000 femmes transgenres. Bien que les chiffres soient faibles, ils suggèrent que les femmes transgenres prenant des œstrogènes ont pu être diagnostiquées plus tardivement. En outre, l'hormonothérapie peut entraîner une diminution artificielle des taux de PSA (antigène prostatique spécifique), à savoir une protéine produite par la prostate qui est normalement présente en faible quantité dans le sang. Les auteurs estiment que cela peut compliquer le diagnostic et le suivi de la maladie.

"Un manque d'information sur les risques et les moyens de dépistage"

"Les faibles taux de cancer de la prostate chez les femmes transgenres peuvent aussi être dus à un manque de sensibilisation des médecins à la santé des personnes transgenres, ce qui peut entraîner un manque d'information sur les risques potentiels et les moyens de dépistage", peut-on lire dans les recherches. Autre cause : la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont souvent confrontées les femmes transgenres peuvent les empêcher d'accéder aux soins de santé et réduire leur motivation à se faire soigner.

Ainsi, les chercheurs insistent sur le fait que les femmes transgenres atteintes d'un cancer de la prostate ont besoin d'une prise en charge spécifique qui prend en compte leur transition de genre et leur santé globale. "Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour déterminer le dépistage optimal du cancer de la prostate chez les femmes transgenres sous œstrogènes et traitements connexes. Cette étude devrait rappeler aux cliniciens et aux patients que, quel que soit leur sexe, les personnes ayant une prostate sont exposées au risque de cancer de la prostate", a conclu Matthew R. Cooperberg, co-auteur de l’étude, dans un communiqué.

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