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Biodiversité

Virus : une nouvelle famille, les «mirusvirus», a été découverte dans les océans

La Fondation Tara Océan a découvert à la surface des mers et des océans une nouvelle famille de virus baptisée “Mirusvirus”, qui infecte le plancton et pourrait servir à mieux comprendre l'origine de l'herpès.

Virus : une nouvelle famille, les \ mihtiander/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une nouvelle famille de virus, les "Mirusvirus" (des voisins lointains du virus de l'herpès) a été découverte par la Fondation Tara Océan.
  • Ces virus à ADN, à mi-chemin entre les virus géants et le virus de l'herpès, étaient présents de l'équateur jusqu'aux pôles.
  • Les résultats de cette étude corroborent l’hypothèse selon laquelle, dans le passé, les ancêtres des virus de l'herpès pouvaient infecter des organismes unicellulaires marins.

Une nouvelle famille de virus appelée "Mirusvirus" (“mirus” signifiant “étrange” en latin), des voisins lointains du virus de l'herpès, a été mise au jour par la Fondation Tara Océan. C’est ce qu’à dévoilé une étude publiée le 19 avril 2023 dans la revue scientifique Nature. La Fondation Tara Océan a récolté des données entre 2009 et 2013 à l’occasion de différentes expéditions et les génomes récoltés à la surface des mers et des océans ont été séquencés au Genoscope du Génopole d'Évry.

Une famille de virus à mi-chemin entre le virus de l'herpès et les virus géants

Ces virus à ADN, à mi-chemin entre les virus géants et le virus de l'herpès, étaient présents de l'équateur jusqu'aux pôles. “Ces virus ont une histoire évolutive étonnante, à mi-chemin entre le virus de l'herpès, qui infecte la moitié de la population humaine mondiale, et les virus géants, un groupe complètement distinct de virus également abondants dans les océans”, précise le communiqué du CNRS à propos de la découverte.

Avant d’ajouter : “Les virus de l'herpès sont très répandus chez les animaux (la moitié de la population humaine mondiale est infectée par le virus de l'herpès), mais complètement absents du reste du vivant, laissant la question de leur origine évolutive sans réponse.”

Les résultats de cette étude corroborent l’hypothèse selon laquelle, dans le passé, les ancêtres des virus de l'herpès pouvaient infecter des organismes unicellulaires marins. “En 2018, notre équipe de recherche a observé un signal évolutif inhabituel dans le tsunami de données de séquençage de Tara Océans. Le suivi de ce signal nous a permis de découvrir, puis de caractériser un groupe majeur de virus à ADN : les mirusvirus”, poursuit le CNRS.

Cette découverte bouleverse la compréhension de l'écologie du plancton

"Le mirusvirus c'est le complément océanique qui infecte le plancton de l'herpès, qui lui infecte les humains. Donc, même si vous buvez la tasse, vous pouvez en boire quelques-uns, mais il n'y a aucun risque", explique Tom Delmont, chercheur au CNRS et spécialiste de l’écologie microbienne, interrogé par franceinfo.

Selon le chercheur, ces virus participeraient à la régulation du plancton dans les océans, organismes essentiels à la survie de nos écosystèmes : "Ils vont infecter des cellules. La cellule va mourir, elle va libérer plein de nutriments qui seront réutilisés par le reste de la communauté et vont permettre à la communauté de se régénérer et d'être active."

“Tara Océan a transformé notre compréhension de l'écologie du plancton. Cette incroyable expédition nous permet aussi de répondre à des questions fondamentales d'évolution. Il reste tant à découvrir et comprendre au sujet des mirusvirus. Il n'existe aucune culture connue, nous n'avons aucune image de leur particule virale, et nous n'avons pas encore commencé à les étudier ailleurs que dans les océans”, s’enthousiasme Morgan Gaïa, microbiologiste au Centre national de séquençage et premier auteur de l’étude.

Les océans, un écosystème encore trop méconnu

"Les océans, ça reste quand même un écosystème qu'on connaît assez mal globalement, poursuit l’expert. Et ça l'est d'autant plus pour les virus pour lesquels, pendant des décennies, l'accent a été mis plutôt sur les moyens de lutter contre ces virus. Et finalement, depuis 20 à 30 ans, on réalise qu'ils sont particulièrement importants de ce point de vue."

Désormais, l’objectif des scientifiques est de cultiver ces virus pour en apprendre plus sur la biodiversité océanique.

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