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Tumeurs gastriques

Cancer de l’estomac : ensemble, ces deux éléments augmentent le risque

Les personnes porteuses de certains facteurs de risque génétiques de cancer de l’estomac courent un risque beaucoup plus élevé si elles ont également été infectées par la bactérie Helicobacter pylori.

Cancer de l’estomac : ensemble, ces deux éléments augmentent le risque John Kevin/istock




L'ESSENTIEL
  • Une vaste étude a révélé que les personnes porteuses de certains facteurs de risque génétiques du cancer de l’estomac ont plus de risque encore, si elles ont une infection par H. pylori.
  • Cette découverte pourrait faciliter la prévention et la prise en charge du cancer de l'estomac.
  • Elle pourrait aussi aider à développer une médecine génomique sur mesure pour les patients.

Si le nombre de cas chute depuis plusieurs années grâce à une amélioration de la prévention et de la prise en charge, le cancer de l’estomac reste présent. Il est au quatrième rang d’incidence des tumeurs malignes chez les hommes et au septième rang chez les femmes au niveau mondial.

Une nouvelle étude, publiée dans la revue New England Journal of Medicine, a fait une découverte qui aide à mieux comprendre la survenue du cancer de l’estomac. Les personnes ayant des facteurs de risque génétiques de cancer gastrique sont beaucoup plus susceptible d'en avoir un, si elles ont aussi été infectées par la bactérie Helicobacter pylori.

Cancer de l'estomac : 9 variantes génétiques et la bactérie H. pylori interagissent

La bactérie Helicobacter pylori a été identifiée comme un facteur du cancer de l’estomac depuis de très nombreuses années. Toutefois, l’impact de sa présence en cas de risques génétiques du patient était mal connu. Pour le documenter, des chercheurs internationaux du RIKEN Center for Integrative Medical Sciences (Japon) ont analysé des échantillons d'ADN de plus de 11.000 patients atteints d'un cancer gastrique et de 44.000 personnes sans tumeur. Ils ont étudié plus précisément 27 gènes associés à des tumeurs héréditaires. Leur recherche a mis en lumière 9 gènes fortement associés au risque de cancer de l'estomac.

Les scientifiques se sont ensuite concentrés sur l'interaction entre les mutations de ces neuf gènes et les antécédents d'infection à H. pylori du malade. "Premièrement, ils ont constaté que le risque de cancer gastrique était considérablement plus élevé lorsqu'une mutation pathogène était associée à une infection à H. pylori que lorsque l'un ou l'autre facteur était présent seul. Parmi les neuf gènes, quatre présentaient un intérêt particulier, car ils codent des protéines qui aident normalement à réparer l'ADN endommagé", explique le communiqué de presse de l'établissement de recherche.

Le premier auteur de l’expérience, Yoshiaki Usui, pense que ces éléments génétiques particuliers aggravent les dommages causés par la bactérie. "L'infection à H. pylori conduit au cancer, car elle favorise les cassures du double brin de l'ADN et déstabilise l'ADN des cellules de l'estomac", explique l’expert. "Combiner cela avec des variantes génétiques qui empêchent la réparation normale des dommages semble augmenter considérablement le risque de cancer gastrique".

Cancer gastrique : diminuer les risques en évaluant les gènes

"Réduire le risque de cancer de l'estomac en testant l'infection à H. pylori et en l'éradiquant reste une priorité élevée pour tous, que les patients soient porteurs ou non des variantes génétiques pathogènes", assurent les auteurs. Toutefois, ils estiment que le dépistage des risques génétiques pourrait aider à déterminer qui devrait être prioritaire pour les interventions d’élimination de la bactérie.

Par ailleurs, mieux comprendre comment les facteurs environnementaux et génétiques interagissent, pourrait faciliter la prise en charge. "Les informations obtenues grâce à notre étude contribueront aux directives de pratique médicale sur le cancer gastrique et les variantes génétiques pathogènes, et devraient contribuer à établir un système de médecine génomique sur mesure, y compris une précision diagnostique améliorée, le développement de thérapies ciblant les gènes responsables et des mesures préventives plus appropriées contre le cancer de l’estomac", assure Yukihide Momozawa qui a également dirigé ces travaux.

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