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Psychédéliques

Traiter la dépression avec un dérivé du LSD, mais sans hallucinations

Des chercheurs espèrent mettre au point un traitement contre la dépression en activant les mêmes récepteurs que ceux des psychédéliques comme le LSD... mais sans les hallucinations qui vont avec.

Traiter la dépression avec un dérivé du LSD, mais sans hallucinations Zerbor /istock




L'ESSENTIEL
  • D'origine naturelle (ayahuasca, peyotl, champignons, mescaline) ou synthétique (LSD, MDMA), les psychédéliques induisent des états modifiés de la conscience avec une acuité sensorielle fortement amplifiée et désorganisée. Ils sont de plus en plus utilisés dans le domaine psychiatrique pour traiter la dépression.
  • Dans l’Hexagone, une personne sur dix a déjà vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des douze derniers mois, selon Santé Publique France.

Les dérivés de psychédéliques seront-ils les antidépresseurs de demain ? De récentes études ont déjà montré que les substances psychédéliques, comme la psilocybine des champignons "magiques" ou la MDMA, pouvaient présenter un intérêt à long terme pour soigner la dépression et l’anxiété. Problème : à haute dose, ces molécules ont un puissant effet hallucinatoire, ce qui peut s’avérer perturbant pour la personne.

Une équipe de scientifiques pense aujourd’hui avoir trouvé une piste de remède à cet effet indésirable : un dérivé de psychédélique qui agit comme anxiolytique, mais sans provoquer les hallucinations qui vont habituellement avec le trip.

Des molécules qui activent les mêmes récepteurs que le LSD

Pour parvenir à ces résultats, publiés récemment dans la revue Nature, les chercheurs de plusieurs universités américaines se sont penchés durant des années sur une bibliothèque informatique de 75 millions de molécules. Ils ont découvert que certaines d’entre elles étaient capables d’activer les mêmes récepteurs du système nerveux central que ceux ciblés par les psychédéliques comme le LSD : les récepteurs 5HT2a. "Les récepteurs sont comme des antennes, précise le professeur Brian Shoichet, un des auteurs de l’étude, dans un communiqué. Ils captent un signal chimique et, en aval, un tas de choses sont activées dans les cellules."

D’après l’étude, et c’est là que ça devient intéressant, ces récepteurs 5HT2a peuvent déclencher deux effets, deux voies différentes, la voie hallucinatoire et la voie antidépressive. Mais, à la différence du LSD qui cible davantage la première voie, les nouvelles molécules activent beaucoup plus la seconde. Autrement dit, fini les hallucinations, il n’y a que l’effet anxiolytique.

De puissants effets antidépresseurs sur les souris

Et les tests en laboratoires seraient concluants : selon les chercheurs, une dose unique de ces nouveaux composés a produit sur les souris de puissants effets antidépresseurs et anxiolytiques jusqu’à deux semaines durant, et ce sans aucune hallucination.

Grâce à cette nouvelle découverte, les chercheurs espèrent pouvoir un jour mener des essais cliniques et développer de nouveaux traitements contre la dépression, sachant que les antidépresseurs actuels s’avèrent inefficaces pour de nombreux patients et provoquent des effets secondaires indésirables.

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