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Feedback

Pourquoi sous-estime-t-on le désir des autres d’avoir des retours constructifs ?

Des chercheurs américains ont constaté qu’en général, les personnes évitent de faire des remarques constructives aux autres, même lorsque les commentaires peuvent leur permettre d’améliorer leurs performances.

Pourquoi sous-estime-t-on le désir des autres d’avoir des retours constructifs ? fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Dans cette étude, seuls 2,6 % des participants ont indiqué à la personne en face d’elle qu’elle avait une tache de chocolat ou de rouge à lèvres sur le visage.

D’après une étude publiée par l'American Psychological Association (APA), les adultes sous-estiment souvent le désir des autres d’avoir un feedback et ne font ainsi aucun retour, même s’il s’agit d’une information pertinente qui pourrait leur permettre de s’améliorer. Des précédentes recherches suggèrent que les personnes se passent de faire des commentaires, car ils ont peur de contrarier l'autre personne.

Dans ces nouveaux travaux publiés dans la revue Journal of Personality and Social Psychology, les chercheurs de l’Harvard Business School (États-Unis) ont émis une autre hypothèse. Selon eux, les adultes refusent de faire des remarques, car ils ne connaissent pas le potentiel de leur contribution à l'amélioration des performances des autres, ce qui les conduit à sous-estimer le désir des autres d’avoir un feedback.

Cinq expériences auprès de 1.984 personnes

Pour savoir si leur théorie est exacte, les auteurs ont réalisé cinq expériences impliquant 1.984 personnes. Dans l'une d'entre elles, les participants se sont vus présenter dix situations gênantes au travail, dans lesquelles ils pouvaient soit donner un avis constructif, soit avoir un feedback. Dans une autre expérience, les volontaires ont été invités à se souvenir d'une situation dans laquelle ils auraient pu soit faire une remarque constructive, soit avoir un retour. Dans la dernière expérience, les adultes ont formé des groupes de deux. L'un d'entre eux devait s’entraîner à prononcer un discours en vue d'un concours et l'autre était chargé de l’écouter et de donner son avis.

Sous-estimer le besoin de feedback des autres

D’après les résultats, les participants en mesure de faire des commentaires ont systématiquement sous-estimé le désir des autres d’avoir un retour. Plus le retour était important (par exemple, dire à quelqu'un qu'il doit améliorer ses compétences en matière de présentation), plus les participants étaient enclins à sous-estimer le besoin de feedback de l'autre et moins ils étaient susceptibles de le faire. Les chercheurs ont constaté que prendre du recul pouvait augmenter la probabilité qu'une personne remarque la nécessité d'un feedback et le donne.

"Si vous hésitez à faire un retour constructif, nous vous recommandons de le faire. Prenez une seconde et imaginez que vous êtes à la place de l'autre personne. Demandez-vous si vous vouliez un retour si vous étiez à sa place. Il est fort probable que ce soit le cas, et cette prise de conscience peut vous aider à vous encourager à lui faire un retour", a déclaré Nicole Abi-Esber, auteure principale des travaux, dans un communiqué. Selon Francesca Gino, co-auteur de l’étude, "le feedback est essentiel pour s’améliorer".

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