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Comment le stress peut motiver… ou paralyser

Alors que face à un stress chronique, la réaction est toujours handicapante, face à un stress aigu, le comportement dépend de la nature anxieuse ou non de l’individu. 

Comment le stress peut motiver… ou paralyser Deagreez/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les personnes diffèrent dans leurs réponses comportementales et cognitives au stress
  • Une étude a cherché à déterminer si la motivation est affectée différemment par le stress aigu chez différents profils
  • Le stress aigu faciliterait la motivation chez les sujets peu anxieux, et l’atténuerait chez les plus anxieux

Alors que l’on oppose souvent le “bon” stress, celui qui motive, au mauvais stress celui qui “paralyse”, la réalité serait plus compliquée. Comme le démontre une étude sur les rats parue dans Sciences Advances et menée par des chercheurs européens, la réponse apportée dépendrait du profil d’anxiété des individus et du genre de stress subi, aigu ou chronique. Mais le lien entre stress aigu et motivation - le processus qui permet de surmonter le coût d'une action pour atteindre un résultat souhaité, cruciale pour la réussite et le bien-être, n’est pas encore clair, à l’inverse de ce que l’on connaît des effets délétères du stress chronique:

Contrairement au consensus selon lequel le stress chronique et les psychopathologies liées au stress sont caractérisés par une motivation altérée, les résultats concernant les effets du stress aigu sur la motivation sont mitigés, expliquent les chercheurs européens dans la publication. Après un coup de stress, certaines études montrent une amélioration des performances, quand d’autres voient au contraire une altération de la motivation ou une absence d’effet. “Les qualités motivantes positives du stress aigu ont été à peine reconnues et sont beaucoup moins comprisesque ses conséquences négatives, ajoutent les auteurs. 

L’anxiété a une influence sur la motivation et donc sur la réponse au stress

D’après les chercheurs de l’étude de Sciences Advances, les individus anxieux verraient leurs performances chuter face à un stress aigu là où les personnes moins sujettes à l’anxiété gagneraient en motivation. Pour arriver à cette conclusion, ils ont étudié le comportement des rats, qui comme les humains, ont plusieurs profils d’anxiété.

En situation normale, les rats de l’étude ont les mêmes performances lorsqu’il s’agit d’accomplir une tâche précise (comme appuyer sur un levier). Mais après avoir été soumis à une source importante de stress, placés un quart d’heure sur une plateforme en hauteur, les résultats des rats anxieux plongent, tandis que ceux des rats peu anxieux augmentent de façon significative. 

Le rôle clef d’un récepteur

Cette étude a permis d’étudier les mécanismes qui sous-tendent les différences de comportement  induites par le stress aigu notamment le rôle d’un récepteur, un gène CRHR1, associé à l’anxiété et dont les quantités influent sur la régulation de la motivation. Ce récepteur est activé quand les animaux sont exposés au stress et influence l’activité de certains neurones. Les niveaux plus élevés de CRHR1 chez les rats peu anxieux expliquent donc pourquoi leurs performances sont meilleures après une exposition au stress. Cette donnée pourrait ouvrir la voie à un traitement de la dépression chez l’humain  « Nos résultats montrent qu’il faut prendre en compte les traits individuels d’anxiété pour avoir une meilleure interprétation des performances comportementales. Cela aidera certainement à développer des essais cliniques plus focalisés sur le profil génétique et la variabilité des personnalités en matière d’anxiété, augmentant de facto leurs chances de succès », conclut Carmen-Sandi. 

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