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Psychologie

Campagne présidentielle : qu'est-ce qui pousse à voter pour les extrêmes ?

Plus la société est divisée, plus les citoyens sont susceptibles de se tourner vers des personnalités politiques clivantes, le plus souvent d'extrême droite. 

Campagne présidentielle : qu'est-ce qui pousse à voter pour les extrêmes ? Roman Tiraspolsky




L'ESSENTIEL
  • Le premier tour de l'élection présidentielle française se tiendra le dimanche 10 avril.
  • Marine Le Pen et Eric Zemmour sont aujourd'hui à égalité, avec 14 % d'intentions de vote chacun.

Alors que la campagne présidentielle française bat son plein, une récente étude publiée dans la revue Political Psychology explique pourquoi certains d'entre nous sont davantage enclins à voter pour des personnalités politiques dont les valeurs et les positionnements rompent avec les partis dominants. 

"Rétablir l'ordre"

Dirigés par des chercheurs de l'université de Queensland (Australie), l'étude a interrogé 486 Anglais, 383 Australiens et 396 Américains. Les résultats suggèrent que plus les valeurs de deux partis politiques "dominants" dans un pays sont opposées, plus les citoyens sont enclins à se tourner vers des politiciens "prêts à enfreindre les règles" et "à défier les élites et les riches sociétés". Ces mêmes personnes étaient également plus facilement d'accord avec les affirmations selon lesquelles "les politiciens ne se soucient pas des problèmes des citoyens lambdas" et "que les gens ne savent plus en qui ils peuvent avoir confiance".

"L'étude a révélé que si les gens croyaient qu'il y avait une rupture du tissu sociétal, ils étaient plus susceptibles d'élire une figure autoritaire pour rétablir l'ordre, comme Donald Trump ou Pauline Hanson [à la tête du parti d'extrême droite en Australie] ", explique dans un communiqué de presse Charlie R. Crimston, auteur principal de l'étude. "D'autre part, s'il y a un sentiment de manque de leadership dans la société, les électeurs peuvent être attirés par un leader progressiste pour unifier et conduire le pays dans une nouvelle direction, comme Bernie Sanders ou Alexandria Ocasio-Cortez", poursuit le chercheur. 

Citoyens d'une société fictive

Pour vérifier ce postulat, l'équipe de Charlie Crimston a mené une autre enquête auprès de 399 citoyens américains. Les participants ont été invités à imaginer qu'ils étaient citoyens d'une société fictive appelée Orinthia, dominée par deux partis politiques. Les volontaires ont ensuite été répartis au hasard en deux groupes distincts.

Chacun des groupes a regardé une vidéo (différente) relative à la situation politique d'Orinthia. Le premier film montrait un consensus moral et idéologique important entre les deux principaux partis politiques, tandis que l'autre montrait au contraire une forte division. Les auteurs des travaux ont constaté que les participants qui ont visionné la seconde vidéo ont signalé un besoin accru d'un leader "fort" en Orinthie et étaient plus susceptibles de percevoir des niveaux plus élevés de désordre social. 

"Notre recherche est la première à fournir des preuves des liens de causalité entre la division morale perçue dans la société et le désir d'élire des leaders extrêmes comme solution potentielle (...) Nous constatons donc un désir accru d'élire ces dirigeants extrêmes, qui, il y a fort à parier, chercheront finalement à nous diviser encore davantage", conclut Charlie Crimston. 

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