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Jeunes adultes : pourquoi et comment il est bon de parler de sa santé en famille

Les jeunes adultes se confient davantage sur leur santé s’ils ont une bonne relation avec leurs parents, si ce sujet n’est pas tabou et s’ils ne doivent pas se conformer à des normes familiales trop fortes.

Jeunes adultes : pourquoi et comment il est bon de parler de sa santé en famille PIKSEL/istock




L'ESSENTIEL
  • Les parents doivent parler de santé avec leur enfant et leur montrer comment être bien suivi médicalement.
  • Les adolescents doivent être associés à la gestion de leur propre santé car, plus ils en sont (co) responsables tôt, meilleur sera leur suivi médical une fois adultes.

En France, neuf jeunes de 18 à 24 ans sur dix sont en bonne santé, selon une étude réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Dress). Néanmoins, selon une autre étude Ipsos, 32% d’entre eux ont un trouble de santé mentale, soit 11 points de plus par rapport à l’ensemble de la population. Ces deux travaux soulignent donc que les jeunes ont aussi des problèmes de santé. Pourtant, à cet âge, il n’est pas toujours facile d’en parler à son entourage, y compris sa famille. 

Des chercheurs ont tenté de comprendre ce qui pouvait faciliter la communication sur ce sujet. Selon eux, il y aurait trois facteurs : la qualité de la relation avec ses parents, le partage d'informations réciproques entre les deux générations, c’est-à-dire que les parents parlent aussi de leur santé, et, enfin, que les normes à respecter pour être bien vu dans sa famille ne soient pas trop fortes. Leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue Western Journal of Communication.Si vous êtes un jeune adulte qui s'inquiète de ce qu'un parent pourrait penser, en particulier s'il s'agit d'un problème de santé qui est stigmatisé ou de vos choix pour gérer ce problème de santé ne correspondent pas aux valeurs de vos parents, alors il y a de fortes chances que vous évitiez de le prendre en charge”, estime Katherine Rafferty, co-auteur de cette étude.

Trois facteurs facilitent la communication autour de la santé dans une famille

Cette étude a été menée aux États-Unis, auprès de jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans. Outre-Atlantique, les individus sont responsables de leurs décisions médicales dès 18 ans et n’ont donc plus besoin du consentement de leurs parents. Néanmoins, ils peuvent rester sur la même assurance que ces derniers jusqu’à leurs 26 ans. Ceux-ci reçoivent donc les factures pour chaque consultation médicale. Les 300 jeunes interrogés pour cette étude étaient étudiants, affiliés aux régimes d’assurances maladie de leurs parents et venaient d’une famille traditionnelle avec un père et une mère. 

Le premier facteur identifié par les auteurs est la qualité relationnelle, c’est-à-dire la façon dont les jeunes adultes perçoivent leurs parents comme étant ouverts et respectueux. Plus c’est le cas, plus ils sont plus susceptibles de parler de leurs éventuels problèmes de santé. Les scientifiques notent qu’ils se confient davantage auprès de leurs mères que de leurs pères. Celles-ci auraient d’ailleurs un rôle plus important car elles conservent généralement l’historique médical de leur enfant depuis leur naissance. 

La réciprocité et la pression des normes à respecter

Le second facteur mis en avant est la réciprocité ou le fait que les parents partagent leurs propres problèmes de santé avec leurs enfants. Le fait que ce sujet ne soit pas tabou aide les jeunes adultes à mieux gérer leur santé plus tard, notamment par la connaissance qu’ils ont de leurs antécédents familiaux. “Nous en apprenons de plus en plus sur certains types de cancers et de problèmes de santé mentale qui ont des composantes génétiques, développe Katherine Rafferty. Il est très important dans ces cas, en particulier pour les jeunes adultes, de connaître les antécédents médicaux de leur famille, mais aussi qu'ils ne soient pas seuls et qu'ils aient le soutien de leurs parents”.

Dernier facteur mis en avant par les auteurs : les normes à respecter au sein de sa famille. Ils ont en effet découvert que la stigmatisation de certains sujets de santé, comme les comportements sexuels, avait des conséquences importantes. Les jeunes adultes qui craignaient d'avoir honte ou qui voulaient protéger une relation avec leur père étaient plus susceptibles de leur cacher ces informations, en particulier s'ils venaient de familles qui leur imposaient des normes sociales fortes à respecter. "Avec une forte orientation vers la conformité, il y a beaucoup de pression pour respecter les normes familiales, généralement de la part d'une figure paternelle dans une famille traditionnelle”, souligne Katherine Rafferty. 

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