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Surpoids

Obésité : la protéine qui fait de la résistance

Une protéine produite exclusivement, et en abondance, dans l’estomac semble freiner toute perte de poids.

Obésité : la protéine qui fait de la résistance huettenhoelscher/iStock




L'ESSENTIEL
  • La protéine GKN1 est capable de pénétrer dans l’intestin et d’interagir avec les microbes qui s’y trouvent.
  • Des expériences sur des souris ont révélé que son inhibition permet e stocker moins de graisse, d'être plus résistant à la prise de poids ou encore d'avoir un taux plus élevé de masse maigre.
  • Des recherches supplémentaires sur l'Homme sont nécessaires pour vérifier ces résultats.

Chez certains, malgré d’innombrable tentatives, la perte de poids paraît impossible. Loin d’être découragés, des chercheurs ont découvert le rôle d’une protéine, appelée Gastrokine-1 (GKN1), produite exclusivement, et en abondance, dans l’estomac qui semble freiner toute perte de poids. Dans une publication parue le 4 mai dans la revue Scientific Reports, ils montrent comment son inhibition réduit la prise de poids et de graisse corporelle. Les chercheurs désignent cette protéine comment une cible thérapeutique inédite pour lutter contre le surpoids.

Une stratégie thérapeutique gagnante ?

Cette recherche n’est pas la première à s’intéresser au rôle de GKN1. Des études précédentes ont montré que la protéine, résistante à la digestion, est capable de pénétrer dans l’intestin et d’interagir avec les microbes qui s’y trouvent. Mais ces nouveaux travaux montrent que son inhibition peut être une stratégie thérapeutique gagnante pour la perte de poids chez certains patients. “Bien que l'alimentation et l'exercice soient les facteurs majeurs de maintien d'un poids santé, certaines personnes qui observent ces principes de mode de vie, ont des difficultés à perdre du poids”, ajoute le Dr David Boone, professeur de microbiologie et d'immunologie à la faculté de médecine de l’université d’Indiana et auteur principal de l’étude.

L’équipe de chercheurs a mené ses examens sur des modèles de souris. Ils ont effectué une analyse de leur microbiome, qui se rapproche de celui des humains. Ils ont observé ses réactions avec ou sans la protéine GKN1 et pris en compte l'apport alimentaire et calorique, la dépense énergétique, la glycémie, les taux d'insuline et de triglycérides, les niveaux d’inflammation, et ont surveillé par IRM la composition corporelle.

Des premiers résultats prometteurs

Les résultats ont révélé que l’inhibition de GKN1 facilite la perte de poids. En effet, les souris privées de cette protéine ont stocké moins de graisse et présenté un poids inférieur et un taux plus élevé de masse maigre, le tout avec un apport alimentaire similaire à celles qui ont gardé la protéine. En outre, soumises à un régime riche en graisse, les souris se sont révélées plus résistantes à la prise de poids, à l’augmentation de la masse grasse et à l’inflammation hépatique, pouvant entraîner une maladie du foie. L’inhibition de cette protéine n’a par ailleurs pas eu d’effet indésirable puisqu’aucun effet indésirable sévère n’a été rapporté, de type cancer, diabète, perte d'appétit, troubles digestifs ou inflammation.

Ces résultats sont un exemple de la façon dont une meilleure compréhension du microbiome intestinal et des aspects physiologiques de l'obésité - comment notre corps régule le métabolisme et accumule la graisse corporelle - pourrait contribuer à éclairer de nouvelles thérapies”, s’est réjoui le Dr David Boone. Ce dernier ajoute que des essais cliniques doivent être menés pour déterminer si ces résultats sont applicables chez l’Homme. “Ces premiers résultats sont très prometteurs”, a-t-il conclu.

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