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Cancer : les agriculteurs en première ligne

L'exposition aux pesticides, notamment, conduit à un risque accru de développer certains cancers chez les agriculteurs tels que les cancers du sang, de la prostate, de la peau ou encore des lèvres.

Cancer : les agriculteurs en première ligne Maryviolet/iStock




L'ESSENTIEL
  • L’utilisation d’antiparasitaires sur le bétail, l’enrobage des semences avant le semis, la pulvérisation de pesticides en champ et en arboriculture, ou encore la désinfection des bâtiments d’élevage sont en cause.
  • Certaines activités accroissent le risque de développer des tumeurs du cerveau et du système nerveux central.

Les agriculteurs présentent des risques différents du reste de la population du fait d’un mode de vie différent. En conséquence, ils sont moins exposés à certaines pathologies et surexposés à d’autres, notamment certains cancers. C’est le constat du dernier bulletin de la cohorte Agrican, adressé mercredi 25 novembre aux 180 000 adhérents, éleveurs et cultivateurs, de la Mutuelle sociale agricole (MSA) enrôlés dans cette étude épidémiologique, la plus importante au monde réalisée sur plus de 10 ans. Il se fonde sur une dizaine d’articles scientifiques publiés concernant plus d’un million de personnes en activité en France, exploitants ou salariés d’exploitations

Les pesticides en cause 

Les premiers résultats présentés sont un trompe l’œil : les agriculteurs ont respectivement 7 % et 5 % de cancers en moins que le reste de la population chez les hommes et les femmes de la cohorte. “Attention : s’appuyer sur ces chiffres pour prétendre que les activités agricoles ne présentent aucun risque cancérogène est facile mais trompeur, car cela occulte le fait que les agriculteurs forment une population dont les habitudes et les conditions de vie sont différentes de la population générale, avec certains facteurs de risque moins fréquents. En particulier, les agriculteurs ont une alimentation différente, ils sont moins sédentaires et fument moins que le reste de la population, prévient l’épidémiologiste Pierre Lebailly, chercheur à l’Inserm et initiateur et principal investigateur d’Agrican. Le taux de mortalité est également plus faible de 25% chez les agriculteurs. Un chiffre qui s’explique par le fait que les cohortes de travailleurs comme Agrican rassemblent par construction des populations en situation de travailler, donc ne souffrant pas d’un certain nombre d’affections.

Les autres résultats font état d’un risque plus élevé chez les agriculteurs de développer certains cancers. Les cancers du sang, de la prostate, de la peau ou encore des lèvres sont plus présents dans cette catégorie de population. À cela s’ajoutent les lymphomes non hodgkiniens, myélomes et certaines leucémies. En cause : l’utilisation d’antiparasitaires sur le bétail, l’enrobage des semences avant le semis, la pulvérisation de pesticides en champ et en arboriculture, ou encore la désinfection des bâtiments d’élevage. L’application de pesticides en plein champ ou sur les arbres fruitiers, l’utilisation de produits antiparasitaires sur les bovins et les porcins sont également associées à un risque accru de cancer de la prostate. Les arboriculteurs réalisant des traitements pesticides ou des récoltes sur plus de 25 hectares ont un doublement de risque, ont écrit les chercheurs.

Certaines activités aggravent le risque de tumeur au cerveau

Si les tumeurs du cerveau et du système nerveux central ne sont pas surreprésentées chez les agriculteurs, certaines de leur activité sont, elles, associées à un risque accru, notamment l’utilisation de pesticides. “Les analyses ont permis de montrer une association entre les tumeurs du système nerveux central et le travail au contact des porcs ou de certaines cultures, telles que le tournesol, les betteraves et les pommes de terre pour les méningiomes, et les prairies pour les gliomes, ont observé les chercheurs. Elles ont également mis en évidence que les utilisateurs de pesticides avaient en moyenne deux fois plus de risque de développer une tumeur du système nerveux central que les autres participants de la cohorte.

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