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Appel à contribution

Endométriose: l'ANSM souhaite revoir sa copie pour deux médicaments

L'ANSM ouvre un appel à candidature pour participer à la réflexion sur le devenir des pilules Lutényl et Lutéran, prescrites pour soulager celles qui souffrent d'endométriose, mais qui font l'objet d'une alerte pour méningiome.

Endométriose: l'ANSM souhaite revoir sa copie pour deux médicaments Iryna Zastrozhnova/iStock




L'ESSENTIEL
  • L'ANSM cherche des témoignages de femmes atteintes d'endométriose et de professionnels de santé sur l'usage du Lutényl et du Lutéran qui augmentent le risque de méningiome.
  • L'autorité de contrôle des médicaments veut mieux encadrer leur usage, mais Sanofi a déjà annoncé l'arrêt de la commercialisation de Lutéran.
  • Selon l'association Endomind, les femmes souffrant d'endométriose n'ont pas beaucoup de solutions pour contrôler leur maladie parfois très handicapante.

Quand le remède est pire que le mal, que fait-il faire ? C'est face à ce dilemme que se trouvent entre 500 000 et 600 000 femmes souffrant d'endométriose et qui prennent Lutényl, Lutéran ou leurs génériques pour gérer leurs douleurs. En juin dernier, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a de nouveau alerté les professionnels de santé et les patientes sur le risque de méningiome — tumeur cérébrale à partir des méninges — associé à l'utilisation de ces médicaments. Or, selon l'association Endomind, ces médicaments avec l'Androcur — également sous alerte de l'ANSM — sont parfois les seules solutions pour soulager les patientes.

Face à ce danger, l'ANSM a décidé de revoir l'équilibre risque/bénéfice de ces médicaments. Pour cela, l'agence organise une consultation publique le 2 novembre prochain en ligne. Pour préparer cette réflexion, l'ANSM lance un appel à contributions jusqu'à la fin du mois de septembre, invitant “toute personne ou structure qui souhaite exprimer son opinion sur l’utilisation de ces médicaments ou partager son expérience.” Les participants sélectionnés pourront alors être auditionnés ou envoyer leur réflexion par écrit au comité d'experts. Ce dernier, explique l'ANSM, devra rendre un avis sur les conditions d'utilisation du Lutényl, de Lutéran et de leurs génériques au regard du risque de développer un méningiome. “Cet avis contribuera à l’élaboration ultérieure par l’ANSM de mesures d’encadrement de ce risque” assure l'organisme public.

Des risques décuplés de cancer

Pour évaluer ces risques/bénéfices, les experts cherchent des témoignages de patientes sur leur traitement, la connaissance du risque de méningiome ainsi que sur leur choix personnel. Le comité recherche également le témoignage de professionnels de santé à même d'évoquer les risques de cancer liés à ces traitements. L'ANSM publie également les critères de sélection des auditions ainsi que les modalités de participation.

Selon Isabelle Yoldjian, chef du pôle gynécologique de l'ANSM, “une femme qui prend ces traitements plus de six mois risque environ 3,3 fois plus de développer cette maladie qu’une femme qui ne le prend pas, explique-t-elle auprès de 20 Minutes. À partir de cinq ans, le risque est multiplié par 12,5 pour le Lutényl, et par 7 pour 3,5 ans sous Lutéran.” L'ANSM recommande aux patientes de plus de 35 ans ayant été traité plus de 5 ans avec du Lutényl ou du Lutéran et leurs génériques de réaliser une imagerie cérébrale afin de vérifier la survenue de méningiome. Le régulateur rappelle également que le Lutéran ne sera bientôt plus commercialisé en France sur décision des laboratoires Sanofi, le fabriquant. De quoi réfléchir à une meilleure prise en charge de cette maladie. Or, selon Endomind, la recherche fait défaut et laisse souvent les femmes souffrant d'endométriose sans solution.

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