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Les comportements à risque et les bons gestes à connaître pour éviter la noyade

En 2018, 1 649 noyades ont été recensées en France, dont 25% de mortelles. Un phénomène préoccupant qui touche particulièrement les moins de 13 ans. Quels sont les bons gestes à adopter ? Un responsable de la Fédération française de natation nous éclaire.

Les comportements à risque et les bons gestes à connaître pour éviter la noyade Viktor_Gladkov/iStock




L'ESSENTIEL
  • Nagez dans les zones prévues à cet effet et durant les horaires de suveillance.
  • Gardez les deux yeux sur les enfants lors de la baignade, et partagez ce moment avec eux permet de réagir plus vite en cas de problème.
  • Ne surestimez pas vos forces, évitez de nager seul.
  • Si vous êtes secs et que vous vous êtes longtemps exposés au soleil, n'entrez pas violemment dans l'eau, cela peut déclencher une hydrocution. Ne nagez pas si vous avez consommé des stupéfiants et/ou de l'alcool.

C'est une hantise à laquelle peu de personnes savent faire face. En 2018, le nombre de noyades recensées en France a bondi de 30% par rapport à la précédente enquête de 2015. Sur les 1 649 faits répertoriés, 600 concernent les moins de 13 ans. Un phénomène pas si bien connu que ça. “Certains pensent que durant une noyade, les gens gesticulent ou crient, c'est faux. Une noyade peut être rapide et silencieuse, atteste Vincent Hamelin responsable du département de développement des pratiques à la Fédération française de natation. En général, la personne cherche à respirer et est dans l'incapacité de donner l'alerte.”

Les principaux baigneurs à risque sont les enfants et les seniors. Lors de l'enquête noyade de 2018 menée par Santé publique France, les enfants de moins de 6 ans représentaient 28 % des noyades accidentelles et 9% des décès, alors que les plus de 65 ans représentaient 22% des noyades et 35% des trépas. Des mésaventures et morts évitables la plupart du temps. “Pour éviter le ‘je pensais que c'était toi’ il faut désigner clairement un adulte chargé de la surveillance des enfants, recommande Vincent Hamelin. Ensuite je reprends le slogan du ministère des Sports: ‘Si vous tenez à eux ne le quittez pas des yeux'.” Pour que le devoir ne soit pas trop fastidieux, Santé publique France conseille que l'adulte chargé de la surveillance participe à la baignade afin de pouvoir être suffisamment proche pour intervenir rapidement. L'organisme public suggère d'enseigner très tôt aux enfants à savoir nager, et d'insister auprès des adultes qui ne le sauraient pas.

En ce qui concerne la prévention de la noyade chez les seniors, un autre mécanisme est à œuvre. “Certaines personnes se noient dans un environnement qu'ils connaissent bien. Souvent, ils se souviennent d'avoir été capable enfant de nager une certaine distance et décident de reproduire ce trajet dans l'eau sans se rendre compte que leur capacité physique a depuis diminué, regrette Vincent Hamelin. Dans certains départements côtiers, on remarque que ce sont des ‘locaux’ qui se noient, car ils viennent en dehors des horaires d'ouverture [et de surveillance de la plage, NDLR] afin d'éviter les touristes. Or, en cas de malaise… c'est dramatique.”

Évitez le danger

Les professionnels de la baignade rappellent une autre évidence : il faut nager dans les zones surveillées. “Si la zone de baignade est délimitée par des drapeaux bleus, cela signifie qu'en dehors de cette zone il y a peut-être un danger, mais ça, certains nageurs n'en ont pas conscience”, souffle Vincent Hamelin. L'un des dangers peut être la présence d'une baïne, soit une formation sablonneuse qui crée une baie protégée par des vagues grâce à la présence de bancs de sable. Cependant, ces protections comportent un mince passage qui lorsque l'eau se retire peut aspirer les nageurs et les emporter au large. Là, le danger réside dans le fait de paniquer, nager à contre-courant jusqu'à épuisement. “Consultez les pros, insiste le salarié de la Fédération de natation. Lorsqu'on arrive sur un plan d'eau, la première chose à faire c'est de vous rendre au poste de secours pour connaître la météo prévue et les horaires de la marée. Si la baignade est aménagée c'est qu'il n'y a pas de mouvements d'eau dangereux.”

Enfin, la Fédération française de natation recommande d'éviter les comportements “aberrants”, comme la consommation d'alcool ou de stupéfiants qui altère la capacité à nager, ou de se précipiter dans l'eau après une longue exposition au soleil. “Il ne faut pas courir plonger une tête car il y a risque d'hydrocution !" alerte-il. L'immersion brutale du corps chaud dans de l'eau froide peut entrainer un rétrecissement violent du diamètre des vaisseaux sanguins provoquant une forte diminution de l'irrigation du cerveau — pouvant conduire à une perte de conscience — et/ou à un arrêt cardio-circulatoire menant à une noyade “hors de l'eau”. Un phénomène qui arrive le plus souvent en milieu naturel — mer, lac, rivière — entre midi et 16h. “Pour éviter l'hydrocution, il faut rentrer progressivement dans l'eau en se mouillant”, rappelle Vincent Hamelin.

Si vous vous sentez mal dans l'eau, voici la bonne procédure : “Mettez-vous sur le dos en étoile de mer, explique-t-il. Reprenez votre souffle et donnez l'alerte.” Ce professionnel de la natation recommande de prendre avoir soi en milieu naturel une bouée de nage en eau libre. “C'est très pratique pour y laisser ses clefs ou son téléphone, avance Vincent Hamelin. Elle permet aussi d'avoir un point d'appui en cas de fatigue et en cas de pépin d'utiliser un sifflet incorporé pour donner l'alerte.” De quoi traverser les flots en toute sécurité.

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