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Lutte contre le Sida

Vaccin anti-VIH : un virus difficile à cibler

Depuis les années 1980, le VIH est devenu de plus en plus résistant aux anticorps neutralisants humains. Cette évolution réduit les chances de développer un vaccin efficace, expliquent des chercheurs français.

Vaccin anti-VIH : un virus difficile à cibler CHRISTIAN LUTZ/AP/SIPA




Le 20 mai 1983, le Pr Luc Montagnier, virologue, signait dans la revue Science avec les Drs François Barré-Sinousi et Willy Rozembaum un article révélant l’existence d’un nouveau virus responsable du syndrome d'immunodéficience acquise (Sida). C'était la découverte du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). « On pensait : ça y est, on a identifié le virus, on va trouver un traitement, un vaccin et le problème sera réglé, et puis on a vu que c'était plus complexe avec ce virus », se souvenait récemment et trente ans après Françoise Barré-Sinoussi dans les colonnes du quotidien Le Parisien. Et, aujourd'hui, cet espoir semble encore s'éloigner avec une nouvelle étude française publiée il y a quelques jours dans la revue Plos Pathogens. Cette dernière révèle que le VIH est devenu de plus en plus résistant aux anticorps depuis les années 80, ce qui réduit encore les chances de développer un vaccin efficace.

Une équipe française (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS)-Inserm-université de Tours) a en effet réussi à valider cette hypothèse en comparant la sensibilité à 13 anticorps monoclonaux neutralisants de VIH-1 de patients à trois périodes de l'épidémie: 1987-1991, 1996-200 et 2006-2010. Les résultats rapportés par ces chercheurs ont il est vrai confirmé la « progression continue » de la résistance du VIH, suggérant une adaptation du virus au système immunitaire humain au cours de l'épidémie. 
« S'il était connu qu'à l'échelle individuelle, le virus savait s'adapter et contourner les propres moyens de défense de l'individu, nos travaux confirment que la pression de sélection exercée sur le virus se répercute à l'échelle de la population », explique Martine Braibant, co-auteur des travaux, dans un communiqué de l'Anrs diffusé hier.
Et, la chercheuse de rajouter que, « jusqu'à présent, personne n'a réussi à développer un antigène entraînant la production d'anticorps monoclonaux humains capables de neutraliser différents clades de VIH. De fait, la mise au point d'un vaccin contre l'infection au VIH demeure un objectif lointain », estime-t-elle.

Cette tâche semble d'autant plus ardue que la chercheuse raconte aussi qu'au niveau individuel, « la plupart des patients développent des anticorps monoclonaux à des stades précoces de l'infection, mais ceux-ci ne préviennent pas l'évolution de la maladie. Ils exercent même au contraire une pression de sélection qui conduit le virus à évoluer vers des formes résistantes ». 
Toutefois, ces scientifiques rapportent également des nouvelles rassurantes, car l'équipe a tout de même réussi à identifier une combinaison de deux anticorps capables de neutraliser in vitro, même à des concentrations relativement basses, les variants de VIH les plus récents. Peut-être l'espoir d'un futur vaccin...








 

 

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