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Covid-19

Coronavirus : au moins 10 000 «droits de retrait” exercés à La Poste ?

D'après la fédération SUD PTT, “au moins 10 000 droits de retraits ont été exercés” à cause du Covid-19 à La Poste. L'entreprise assure quant à elle que ce chiffre “n'a aucun fondement”. 

Coronavirus : au moins 10 000 \ Sissoupitch/iStock




L'ESSENTIEL
  • Un syndicat annonce des milliers de "droit de retrait" qu'auraient exercé des postiers
  • Le service postal se poursuit malgré des mesures de réduction d'activité pour protéger les salariés

Il fallait s’y attendre. Le bon fonctionnement de la Poste pâtit de l’épidémie de coronavirus. Face au “manque de protection” en “présence d'un virus mortel”, “au moins 10 000 droits de retraits ont été exercés, beaucoup dans la distribution”, a annoncé la fédération SUD PTT, troisième syndicat de l’entreprise, lundi 30 mars. Interrogée par l'AFP, la direction a quant à elle rétorqué que ce chiffre “n'a aucun fondement”. D’après le syndicat, des “milliers de cas” de Covid-19 sont “suspectés” parmi les agents et “167 sont avérés” dans les bureaux de poste, sur 35 200 personnes. Un “jeune postier de 25 ans” serait par ailleurs “dans le coma à Paris”. L'Unsa évoque quant à elle “300 cas avérés chez les postiers”

Lors d’une conférence de presse en ligne, le syndicat a accusé la direction de tenir un double discours. “La politique de l'entreprise est de ne pas contester le droit de retrait, et, au même moment, d'exercer des pressions [sur ceux qui en font l'usage] en menaçant de retirer des jours de salaires”, accuse notamment son représentant Nicolas Galepides. Qui plus est, “entre un tiers et la moitié du corps social de La Poste [250 000 salariés] n'est pas au travail”, à cause du Covid-19, assure la fédération syndicale, disant s’appuyer sur “les remontées disponibles” à défaut d’un “bilan sanitaire” officiel. 

Ce à quoi, la direction de La Poste rétorque que “l'employeur n'a pas le droit de collecter des informations sur l'état de santé de ses personnels. Ce type de mesure pour lutter contre l'épidémie du Covid-19 est inefficace et n'est pas demandé par les autorités sanitaires. La priorité de La Poste c'est la santé des postiers”, assure l’entreprise, clamant avoir pris “dès janvier 2020 des mesures précoces, massives, systématiques et concertées de prévention et de protection de ses personnels, en respectant les recommandations du gouvernement et des autorités sanitaires”. Ainsi, si le service postal se poursuit, des mesures de réduction d’activité et de fermeture de bureaux de postes ont été instaurées. 

Des moyens de protection “très insuffisants” pour le syndicat

Dans le contexte de crise sanitaire, nous adaptons chaque jour notre organisation pour assurer une continuité de service tout en protégeant la santé des postiers et de ses clients par une limitation du nombre de personne travaillant hors domicile. A partir du 27 mars, la distribution des courriers, colis et de la presse sera effectuée les mercredis, jeudis et vendredis. Cela pourra être adapté en fonction des situations locales et de leurs évolutions. En conséquence de ces évolutions, Colissimo n’est plus en mesure de garantir le délai de livraison des colis en France”, est-il notamment expliqué sur le site de la Poste.

Toutefois, pour le syndicat SUD PTT, cela ne suffit pas et les moyens de protection sur le terrain sont “très insuffisants”. Aussi, la fédération a assigné l’entreprise en référé pour “l'obliger à évaluer les risques professionnels liés à l'épidémie de Covid-19recenser les cas de contamination” chez ses employés et prendre de nouvelles mesures plus adaptées en conséquence. L’audience aura lieu le 3 avril.

Dans le même temps, au contraire, de nombreuses personnes sont choquées de la décision de La Poste de ne distribuer les journaux plus que trois jours dans la semaine. Sur la Côté d’Azur, de nombreux politiques ont notamment accusé l’entreprise de pénaliser les abonnés aux quotidiens régionaux, comme le relate Nice Matin. Dominique Estrosi-Sassone, sénateur des Alpes-Maritimes et vice-président du groupe Les Républicains au Sénat, a alors écrit au président-directeur général du groupe La Poste, Philippe Wahl, afin de lui “demander des éclaircissements sur la décision unilatérale sans préavis ni concertation d’abandonner la distribution de presse dans les tournées postales.”

De son côté, La Voix de l'Ain a publié une lettre ouverte M. Philippe Wahl pour lui faire part de son mécontentement. “Bien entendu, il faut protéger les postiers, comme tous les salariés qui travaillent et s’exposent au service de la collectivité. Et ils sont des milliers à poursuivre leur tâche dans tous les services de La Poste. Mais comment comprendre que cette grande entreprise, emblématique du service public aux yeux de tous les Français, s’en détourne au moment où ils ont le plus besoin d’elle, en particulier ceux vivant en zone rurale ? Selon son jour de parution, votre journal se trouve dès cette semaine plus ou moins impacté par cette mesure inacceptable”, dénonce notamment le journal. 

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