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Insuffisance rénale : la Cour des comptes prône plus de greffes et de dialyses à domicile

Afin d'améliorer la qualité de vie des patients souffrant d'insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) et de réaliser au passage des économies, la Cour des comptes recommande d'avantage de greffes et de dialyses à domicile. 

Insuffisance rénale : la Cour des comptes prône plus de greffes et de dialyses à domicile Designer491/iStock




L'insuffisance rénale chronique (IRC) est une maladie des reins qui évolue silencieusement. Progressivement, la fonction de filtration des reins se détériore, parfois pour évoluer vers un stade terminal. On parle alors d’IRCT. Le patient nécessite un traitement de suppléance par dialyse ou une transplantation rénale. Toutefois, alors que la deuxième solution est bien meilleure que la première, que ce soit pour la qualité de vie des malades ou sur le plan financier, elle n’est pas malheureusement pas assez développée en France, déplore la Cour des comptes mardi 25 février.

Dans notre pays, de plus en plus de personnes sont touchées par ce problème de santé. En 2017, plus de 87 000 patients ont suivi un traitement de suppléance (greffe du rein ou dialyse) contre 73 500 en 2012. Si des progrès ont été accomplis ces dernières années pour encourager les transplantations et contrôler les coûts des dialyses dans les centres spécialisés, cela est encore insuffisant, assure la Cour des comptes.

L’organisme recommande donc de renforcer les efforts de prévention pour “éviter ou retarder l'insuffisance terminale”, de développer les dialyses à domicile et d'analyser les causes des disparités territoriales des taux de refus de prélèvement sur les personnes décédées.

Une pénurie de greffons

Cela n’est pas la première fois que les experts insistent sur ce sujet puisqu’ils avaient déjà établi un constat similaire en 2015. L’année précédente, une étude Quavi-rein sur la qualité de vie des insuffisants rénaux, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS), avait déjà montré que la greffe était le “traitement le plus efficient en termes de survie, de qualité de vie et de coût”.

Selon les chiffres parus dans le BEH à cette époque, chaque année, en France 10 000 personnes démarrent un traitement par dialyse alors que moins de 3000 bénéficient d’une greffe. En cause, une pénurie de greffons. Il y aurait en permanence environ 41 000 personnes sous dialyse dans le pays. Pourtant, “les patients greffés ont globalement un taux de mortalité très inférieur à ceux des patients en dialyse”, notait l'étude. Chez les malades âgés de 60 à 69 ans, 132 dialysés sur 1 000 sont décédés en 2012, contre 27 pour les porteurs d'un rein greffé au cours de la même année.

En 2011, une autre étude avait établi que la qualité de vie des personnes greffées se rapprochait de celle de la population générale tandis que celle des personnes dialysées était bien plus faible.

De nombreux lourds effets secondaires 

Globalement, la dialyse entraîne une grande fatigue chez les patients, notamment en raison de l’élimination d’une partie des protéines nécessaires à l’organisme. Les crampes musculaires sont également un problème dans 86% des cas. Les dialysés se plaignent aussi souvent de violentes démangeaisons, de vertiges, de troubles digestifs ou du sommeil ou encore de douleurs chroniques. A cela s’ajoute bien sûr une grande fatigue psychologique, surtout quand le malade doit se déplacer régulièrement dans un centre pour être pris en charge, d’où la nécessité d’augmenter les suivis à domicile. 

Quant à l’avantage économique de la greffe par rapport à la dialyse, elle viendrait principalement du fait que son coût diminue fortement dans les années qui suivent l’intervention (environ 20 000€ par an contre 88 000€ annuels pour une dialyse), selon plusieurs estimations.

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