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QUESTION D'ACTU

Libre arbitre

Notre libre arbitre serait lié à notre respiration

Notre capacité consciente à prendre des décisions, ou libre arbitre, serait lié à des signaux corporels internes, notamment la respiration. Plus précisément, on serait plus susceptible de prendre une décision lorsque l’on expire.

Notre libre arbitre serait lié à notre respiration Gorodenkoff/iStock




Une nouvelle étape scientifique dans la découverte du processus de prise de décision consciente vient d’être franchie. Des chercheurs de l’université de Lausanne (Suisse) sont parvenus à découvrir que les signaux corporels internes influencent les actes volontaires. Nous savons déjà que les signaux internes du corps, comme les battements cardiaques, peuvent servir à réduire la perception de la douleur. Ces signaux internes, notamment la respiration, seraient à l’origine de notre prise consciente de décision. Les chercheurs ont publié les résultats dans la revue Nature Communications.

Le principe de préparation motrice au cœur de la prise de décision

Au cœur de ces résultats se trouve le principe de préparation motrice (RP, pour readiness potential). Ce signal d’activité cérébrale s’observe avant même que le sujet ne soit conscient de son intention d’effectuer un mouvement. Pour certains, c’est précisément le RP qui justifie l’illusion du libre arbitre puisqu’il apparaît systématiquement avant même d’avoir conscience que l’on va effectuer une action.

Les chercheurs, eux, partent du principe que nos décisions conscientes résultent d’une cascade d’impulsions électriques lancées par des neurones. L’origine du RP pourrait ouvrir une fenêtre sur les mécanismes à l’origine des actions volontaires et du libre arbitre. Les résultats de l’étude suggèrent justement que l’origine du RP est liée à la respiration qui fait partie du mécanisme qui conduit aux prises de décisions conscientes et aux actes de libre arbitre ; nous sommes plus susceptibles d’initier des mouvements volontaires quand nous exhalons.

Observer le souffle pour prédire l’action

Pour mener leur étude, les chercheurs ont demandé à 52 personnes d’appuyer à volonté sur un bouton. Les participants étaient munis d’un électro-encéphalogramme pour relever leur activité cérébrale et d’une ceinture autour de la poitrine pour mesurer la respiration et enregistrer l’activité cardiaque. Les chercheurs se sont rendus compte que la respiration, et plus précisément l’expiration, est liée à la prise de décision, contrairement au rythme cardiaque. “Cela suggère que les contrôles moteurs de plus haut niveau, comme les actions volontaires, sont déterminés ou affectés par les actions motrices involontaires et cycliques de nos organes internes, en particulier les poumons, analyse Hyeong-Dong Park, co-auteur de l’étude. Mais il nous faut encore retracer l’activité neurale précise qui contrôle la respiration.”

Ces résultats induisent que l’on pourrait utiliser le rythme respiratoire pour prédire le lancement d’une action volontaire. “Nous montrons que les actions volontaires sont effectivement liées à l’état intérieur du corps. C’est tout particulièrement le cas avec le souffle et l’expiration, mais pas avec d’autres signaux corporels comme les battements cardiaques”, décrypte Olaf Blanke, auteur principal de l’étude.

Une découverte qui ouvre de nombreuses perspectives. Ainsi, on pourrait exploiter le mouvement du souffle pour prédire les comportements des consommateurs ou encore développer des outils de diagnostic pour des patients souffrant de déficits du contrôle de l’action volontaire, par exemple dans les cas de trouble obsessionnel compulsif, de maladie de Parkinson ou de syndrome de la Tourette.

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