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Innovation

T.O.C : un médicament créé par une intelligence artificielle bientôt testé sur l'humain

Une start-up anglaise met au point une molécule destinée à lutter contre les troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C) en moins d'un an grâce à l'intelligence artificielle. 

T.O.C : un médicament créé par une intelligence artificielle bientôt testé sur l'humain Feodora Chiosea/iStock




Environ 2 à 3% des Français souffriraient de troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C), soit plus d'un million de personnes. Le T.O.C, qui se manifeste le plus souvent à l'adolescence, est un trouble psychiatrique handicapant qui se caractérise par des obsessions (pensées, images ou envies répétitives et persistantes) et/ou des compulsions (comportements répétitifs ou actes mentaux) qui pousse les patients à agir d'une certaine façon, sous peine de ressentir de l'angoisse, du stress ou de l'anxiété.

Une molécule mise au point en moins de 12 mois

Comme le souligne la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC), ces personnes sont “obsédées par la propreté, l’ordre, la symétrie ou sont envahies de doutes et de peurs irrationnels. Pour réduire leur anxiété, elles effectuent des rituels de rangement, de lavage ou de vérification, pouvant durer plusieurs heures par jour pour les formes les plus sévères.”

La start-up britannique Exscientia a annoncé sur son site avoir mis au point un traitement capable de lutter contre ces T.O.C avec l'aide de chercheurs japonais et grâce à l'intelligence artificielle (IA). “Ce projet a été réalisé grâce à la synergie de la recherche conjointe et a nécessité moins de 12 mois pour terminer la phase de recherche exploratoire, soit moins que la moyenne typique qui est de 4,5 ans en utilisant des techniques de recherche conventionnelles”, se félicitent les auteurs de l'étude.

La molécule baptisée “DSP-1181” sera testée sur des humains au mois de mars par la compagnie pharmaceutique japonaise Sumitomo Dainippon Pharma. Le tout sera de voir si ce médicament, élaboré en un temps record, sera bien reçu et supporté par les patients, mais également de mesurer ses effets sur les T.O.C. “Nous pensons que cette entrée du DSP-1181, créée à l'aide de l'IA, dans les études cliniques est une étape clé dans la découverte de médicaments”, a néanmoins affirmé Andrew Hopkins, PDG d'Exscientia.

Pour ou contre les méthodes d'intelligence artificielle ?

Le recours à l'intelligence artificielle dans le domaine médical fait débat chez les professionnels de santé. Si elle permet d’analyser et de croiser une grande quantité de données accumulées par les laboratoires de recherche et les grandes cohortes, certains s'inquiètent qu'elle puisse entraver la compréhension des médecins face au développement des maladies.

Selon le docteur Jean-Emmanuel Bibault, oncologue à l'hôpital Georges Pompidou (Paris) et chercheur en Intelligence Artificielle appliquée à la médecine, qui s'exprimait dans le Figaro en mai 2019 à se sujet, “il est important de prendre du recul sur l’utilisation de l’IA en médecine et de ne pas brûler les étapes afin de ne pas exposer la population à d’éventuelles erreurs, qui seraient impossibles à détecter.”

En Europe et en France, l’Agence européenne des médicaments (AEM) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) utilisent des critères d’homologation précis et stricts, “ce qui tend à mieux protéger les patients”.

Voir ci-dessous l'émission "Univers Médecins" sur le thème : "Intelligence artificielle et éthique"

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