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QUESTION D'ACTU

Lueur d'espoir

Alzheimer : du lithium à faible dose pour stopper la progression de la maladie ?

Administré dans une formulation facilitant le passage vers le cerveau et à de faibles doses, le lithium, utilisé pour traiter les troubles bipolaires, pourrait stopper les signes avancés d’Alzheimer, selon une nouvelle étude. 

Alzheimer : du lithium à faible dose pour stopper la progression de la maladie ? coffeekai/iStock




La maladie d’Alzheimer est la première cause de démence liée à l’âge dans le monde. Cette pathologie neurodégnérative se caractérise le plus souvent par des troubles de la mémoire. D’autres fonctions cérébrales sont ensuite touchées et, peu à peu, les tâches quotidiennes deviennent de plus en plus difficiles et s’adapter à de nouvelles situations quasiment impossible. 

Malgré les études fréquentes sur le sujet, aucun chercheur n’a encore réussi à mettre au point un traitement capable de guérir de cette maladie. Depuis quelques années, les scientifiques polémiquent notamment autour de la thérapie au lithium, métal alcalin présent dans l’eau et utilisé dans le traitement des troubles bipolaires. A chaque fois, les recherches réalisées sur le sujet ont utilisé des conditions et dosages différents, ce qui rend les résultats difficiles à comparer. Par ailleurs, dans chaque expérience réalisée, le lithium a entraîné de graves effets secondaires, ce qui rend cette approche difficile à envisager sur les traitements à long terme, surtout pour les personnes âgées.  

Toutefois, dans une nouvelle étude parue dans le dernier numéro du Journal of Alzheimer's Disease, des chercheurs ont découvert que si on administrait le lithium dans une formulation facilitant le passage vers le cerveau à des doses jusqu’à 400 fois inférieures à celles actuellement prescrites pour les troubles de l’humeur, il pouvait stopper les signes avancés d’Alzheimer.

Au cours de leurs recherches, les chercheurs de l’université McGill (Montréal, Canada) ont d’abord étudié la formulation conventionnelle du lithium et l’ont appliquée chez des rats à un dosage similaire à celui utilisé pour traiter les troubles de l’humeur. Malheureusement, les animaux ont présenté de nombreux effets secondaires indésirables. Les chercheurs ont alors décidé d’administrer une nouvelle formulation de lithium encapsulé sur des souris atteintes de la maladie d’Huntington, un trouble héréditaire et rare se traduisant par une dégénérescence neurologique provoquant d'importants troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques. Ils ont cette fois constaté des effets bénéfiques sur les animaux.

De possibles applications thérapeutiques immédiates  

Forts de ces résultats, ils ont ensuite appliqué la nouvelle formulation de lithium à des rats exprimant des protéines humaines mutées à l’origine d’Alzheimer. “Des microdoses de lithium à des concentrations des centaines de fois inférieures à celles appliquées en clinique pour les troubles de l'humeur ont été administrées aux premiers stades de la pathologie amyloïde chez le rat transgénique de type Alzheimer”, explique le docteur Claudio Cuello, du département de pharmacologie et de thérapeutique, co-auteur de l’étude.

Puis, les chercheurs ont entrepris d’appliquer cette même formulation à des stades plus avancés de la maladie à leur rat transgénique en modélisant les aspects neuropathologiques de la maladie d'Alzheimer. Ils ont alors remarqué que des effets bénéfiques pouvaient être obtenus même à des stades plus avancés de la pathologie. 

“D'un point de vue pratique, nos découvertes montrent que les microdoses de lithium dans des formulations telles que celle que nous avons utilisée, qui facilite le passage vers le cerveau à travers la barrière cerveau-sang tout en minimisant les niveaux de lithium dans le sang, épargnant ainsi les individus des effets indésirables, devraient trouver des applications thérapeutiques immédiates”, se félicite Claudio Cuello.

“Des effets bénéfiques tangibles aux premiers stades précliniques”

“Bien qu'il soit peu probable qu'un médicament puisse inverser les dommages irréversibles au cerveau aux stades cliniques de la maladie d'Alzheimer, il est très probable qu'un traitement par microdoses de lithium encapsulé devrait avoir des effets bénéfiques tangibles aux premiers stades précliniques de la maladie”, espère-t-il. 

Aujourd’hui, Claudio Cuello voudrait étudier les thérapies utilisant cette formulation de lithium avec d’autres candidats médicaments. Il souhaiterait également lancer les premiers essais cliniques de cette formulation sur des personnes présentant une pathologie préclinique détectable d’Alzheimer, comme les patients atteints du syndrome de Down, aussi connu sous le nom de trisomie 21.

Une lueur d’espoir donc pour les 50 millions de personnes qui souffrent de cette maladie dans le monde et leurs proches, d’autant plus que cette bonne nouvelle arrive quelques semaines après que d’autres chercheurs américains aient annoncé être en train de développer un vaccin pour éliminer la plaque cérébrale et les agrégats de protéines tau. Ces derniers sont considérés comme la première cause de changements neurodégénératifs dans le cerveau entraînant des troubles cognitifs, puis Alzheimer. Selon leur article publié dans la revue Alzheimer's Research & Therapy, les résultats obtenus sur des modèles de souris biogéniques sont très enthousiasmants.

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