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Progrès scientifique

L'insuline pourrait jouer un rôle vital dans le contrôle des virus propagés par les moustiques

Cette découverte pourrait potentiellement limiter la propagation de la dengue, du virus Zika et du virus du Nil occidental. 

L'insuline pourrait jouer un rôle vital dans le contrôle des virus propagés par les moustiques PongMoji/iStock




Les virus transportés par les moustiques sont un fléau dont bons nombres de pays n’arrivent pas à se débarrasser. Au nombre de neuf (la dengue, la fièvre jaune, le virus Zika, le paludisme, le chikunguyna, le virus du Nil occidental, la fièvre de la vallée du Rift, l’encéphalite japonaise et l’encéphalite de Saint-Louis), ces maladies provoquent des milliers de morts chaque année. Dans une estimation récente faite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la dengue toucherait à elle seule 390 millions de personnes par an, tandis que le paludisme aurait engendré 435 000 décès en 2017.

Une étude menée par des chercheurs de l'université de l'État de Washington (Etats-Unis) a découvert que l'insuline de mammifère active une voie d'immunité antivirale chez les moustiques, augmentant ainsi la capacité des insectes à supprimer les virus. Cela permettrait de vérifier la propagation des virus du Nil occidental, du Zika et de la dengue. L'étude a été publiée le 12 novembre dans la revue Cell Reports. 

Identification du récepteur 

Les humains contractent habituellement les flavivirus (la famille de virus qui infectent les mammifères) par piqûres de moustiques. Chacun d’entre eux est associé à une maladie grave pouvant conduire à la mort. Par exemple, le virus Zika a été associé à des malformations congénitales chez les nourrissons dont les mères sont infectées. Ce qui rend certain de ces virus dangereux, c'est qu'ils ne peuvent être traités rapidement. Par conséquent, cette étude, avec son potentiel de contrôle de la propagation de l'infection au niveau du moustique, acquiert une grande importance, explique Laura Ahlers, autrice principale de l'étude et boursière post-doctorale aux National Institutes of Health à Bethseda, dans le Maryland (Etats-Unis). 

Laura Ahler et l'équipe de recherche ont travaillé avec des mouches des fruits, qui ont une réponse immunitaire semblable à celle des moustiques. Lorsque le récepteur analogue à l'insuline qu'ils ont identifié a été activé, il a inhibé la réplication du virus du Nil occidental chez les mouches. Les chercheurs ont observé la même réaction chez les moustiques lorsqu'ils leur ont donné du sang avec des niveaux d'insuline élevés. Les chercheurs ont découvert que l'activation de ce récepteur pourrait également supprimer la dengue et le virus Zika dans les cellules des insectes. 

Des résultats prometteurs

Bien que l'insuline stimule la réponse immunitaire chez les moustiques, son lien avec la voie de réponse immunitaire, JAK/STAT, a été découvert pour la première fois. Selon Alan Goodman, professeur adjoint à l’université de l’Etat de Washington et auteur correspondant de l'article, il s'agit là d'une évolution importante dans la recherche d'une intervention. “Si nous pouvons activer ce bras de l'immunité par le récepteur de l'insuline dans le moustique, nous pouvons réduire la charge virale globale dans la population de moustiques. Si les moustiques transportent moins de virus lorsqu'ils vous piquent, ils transmettront moins de virus, et il y a de meilleures chances que vous ne contractiez pas la maladie.” 

Cependant, un article publié en 2012 dans la revue Infection and Immunity affirme que l'insuline humaine supprime le système immunitaire des moustiques. Selon Nazzy Pakpour, de l'université de Californie à Davis, une quantité importante pourrait prévenir l'infection. 

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