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Cannabis : un seul joint affecte la conduite au volant

Une nouvelle étude -la première analysant les effets du cannabis sur la conduite au volant dans la vie réelle- démontre que fumer du cannabis, même peu, allonge considérablement le temps de réaction sur la route. Cela augmente, par conséquent, les risques d’accident.

Cannabis : un seul joint affecte la conduite au volant JessicaPichardo / istock




Aujourd’hui, l’usage de cannabis est impliqué dans 14% des accidents mortels de la route. Et cela même s’il est interdit d’en consommer, d’en posséder ou d’en produire en France. Pourtant, les effets réels du cannabis sur la conduite sont encore mal connus. Des chercheurs du CHU de Garches (Hauts-de-Seine) ont voulu en savoir plus. Pour cela, ils ont décidé de donner de vrais joints aux participants à l’étude, qu’ils ont fumé comme dans la vraie vie. Ensuite, les analystes ont testé leur vigilance psychomotrice et leurs performances de conduite sur la durée.

Parmi les participants -tous des hommes âgés de 18 à 34 ans- on comptait quinze fumeurs "réguliers" (un à deux joints par jour) et quinze fumeurs "occasionnels" (un à deux joints par semaine) . "L’idée était d’éviter les situations excessives, en se rapprochant le plus possible de la vie réelle", précise Jean-Claude Alvarez, chef de service du laboratoire de pharmacologie-toxicologie du CHU de Garches.

Un temps de réaction allongé de 17 à 20%

Les chercheurs ont mesuré le taux de THC chez les participants, avant et après la consommation de cannabis. Ils ont utilisé un test salivaire et effectué un prélèvement sanguin.  D’après les résultats, publiés dans la revue Clinical Chemistry, le temps de réaction au volant des usagers de cannabis est allongé de 17 à 20%. "Dans le contexte de conduite, c’est une éternité", alarme Jean-Claude Alvarez.

De plus, les chercheurs ont constaté que les effets du cannabis étaient plus prononcés et duraient plus longtemps chez le fumeur occasionnel que chez le fumeur régulier. En effet, ils s’estompaient au bout de huit heures chez le premier, alors qu’ils persistaient pendant treize heures chez le second. Et cela, bien que le fumeur occasionnel n’ait pas le sentiment d’être sous l’emprise du cannabis.

Des effets persistants, mais indétectables

Depuis 2017, les policiers et gendarmes ont la possibilité d’effectuer des tests salivaires sur la route, et cela même en l’absence d’infraction. Un second volet de l’étude, qui sera bientôt publié, montre que ces tests sont relativement fiables. Mais seulement dans les premières heures suivant l’usage de cannabis. "Mais cinq heures après que les gens ont fumé un joint, on n’en détecte plus que la moitié, et plus aucun au bout de huit heures", détaille Jean-Claude Alvarez. Pourtant les effets de la drogue sont bien là, et les risques sur la route également.

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