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Roaccutane : malgré les risques, il y a toujours des grossesses sous isotrétinoïne

Les médicaments à base d’isotrétinoïne, principal composé du Roaccutane, provoquent de graves malformations du fœtus. Mais des femmes qui tombent enceintes continuent malgré tout à les utiliser. 

Roaccutane : malgré les risques, il y a toujours des grossesses sous isotrétinoïne gpointstudio/ISTOCK




Dépression, sécheresse oculaire, hypersensibilité au soleil : les effets secondaires du Roaccutane sont nombreux. Il est formellement contre-indiqué aux femmes enceintes de suivre ce traitement, car il altère le développement du fœtus et peut provoquer des malformations importantes. Dans JAMA Dermatology, des chercheurs américains constatent que des femmes tombent enceintes sous isotrénoïne, malgré les recommandations. 

Un programme spécifique pour réduire le nombre de grossesse sous isotrénoïne aux Etats-Unis

Entre 1997 et 2017, les chercheurs ont enregistré 6 740 grossesses chez des femmes suivant un traitement à base d’isotrénoïne. L’année 2006 est une date importante sur cette période : le 1er mars 2006, la Food and Drug Administration a mis en place le "iPLEDGE program". Il a pour objectif de réduire l’exposition des fœtus à l’isotrénoïne en obligeant les médecins et les pharmaciens à s'enregistrer sur un site spécifique pour prescrire ou vendre ce type de médicaments. De leur côté, les femmes en âge de procréer qui veulent prendre le traitement doivent réaliser un test de grossesse afin d'obtenir l'ordonnance, ensuite, elles doivent en faire un chaque mois. Les médecins doivent rentrer ces résultats pour avoir le droit de maintenir la prescription. 

Après sa mise en place, le nombre de grossesses ou d’avortements signalés chez des femmes prenant ces traitements a diminué. Mais d'après les chercheurs, les chiffres restent inquiétants : plusieurs centaines de femmes tomberaient enceintes chaque année aux Etats-Unis, alors qu’elles prennent des équivalents du Roaccutane. "Le nombre de grossesse parmi les patients qui prennent de l'isotrétinoïne est faible, mais 200 grossesses sont déjà trop", explique Arash Mostaghimi l'un des auteurs de l'étude. La plupart des femmes concernées ont entre 20 et 29 ans. 

Pour les scientifiques, ces résultats montrent que le système de prévention iPLEDGE nécessite des améliorations. Ils suggèrent, par exemple, qu’une contraception d’urgence soit systématiquement fournie aux femmes qui démarrent un traitement à base d’isotrétinoïne. 

La France est aussi concernée 

Dans l’Hexagone, une étude du centre de pharmacovigilance de Tours a été publiée en 2014. Les chercheurs constataient une persistance du nombre de grossesses sous isotrétinoïne dans le pays. "L'incidence est estimée entre 0,32 et 0,95 pour 1 000 femmes traitées en âge de procréer", expliquaient-ils. La molécule provoquerait des malformations dans 20 à 25% des cas. Le fœtus peut être touché au niveau du cœur, de l’oreille ou encore du système nerveux central. 

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