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Neurologie

Jeux vidéo : comment Pokémon aura laissé des traces dans le cerveau de ses joueurs

Des chercheurs américains se sont intéressés aux adultes ayant beaucoup joué à Pokémon dans leur enfance. D'après eux, ce stimuli visuel répété, combiné aux nombres d’heures passées devant un écran, aurait activé des régions cérébrales spécifiques. 

Jeux vidéo : comment Pokémon aura laissé des traces dans le cerveau de ses joueurs KeongDaGreat/iStock




Dans les années 1990, des millions de jeunes enfants à travers le monde ont joué à Pokémon de manière frénétique. Nombre d’entre eux ont même continué après et cela aurait laissé des traces dans leur cerveau. En effet, d’après une étude américaine parue dans le journal Nature Human Behavior, ce stimuli visuel répété pendant l’enfance, combiné aux nombres d’heures passées devant un écran, aurait activé des régions cérébrales spécifiques. 

"Cela fait plusieurs années qu’on se demande pourquoi nous avons des régions du cerveau qui répondent aux mots et aux visages mais pas aux voitures par exemple", explique Jesse Gomez, chercheur à l’Université de Stanford en Californie (Etats-Unis) qui a mené l’étude, en préambule.

Pour cette étude, il est donc parti du principe que si l’exposition d'un jeune a un rôle fondamental dans le développement de régions cérébrales spécifiques, le cerveau des adultes ayant joué à Pokémon quand ils étaient enfants devrait répondre plus fortement aux symboles du jeu qu’aux autres types de stimuli. "Ce qui était unique avec Pokémon, c’est qu’il y a des centaines de caractères et que vous devez tout savoir sur eux pour jouer correctement. Le jeu vous récompense pour individualiser des centaines de ces petites créatures similaires", explique-t-il.  

Les cerveaux des joueurs familiers à Pokémon répondaient plus aux images des personnages

Qui plus est, la plupart des enfants ont joué à Pokémon sur le même petit écran carré de Gameboy. Gomez et ses collègues se sont donc demandés si le fait de se concentrer sur une si petite surface utilisait seulement un petit espace dans le champ de vision des jeunes.  

Au cours de leur étude, ils ont donc suivi des adultes ayant intensivement joué à Pokémon au cours de leur enfance et d’autres non. Alors que les participants subissaient un IRM, les chercheurs leur ont montré des centaines de personnages du jeu. Sans surprise, les cerveaux des joueurs familiers répondaient plus aux images que les autres.

"J’ai d’abord juste utilisé les personnages Pokémon du jeu de la Gameboy, mais plus tard j’ai décidé d’utiliser des personnages du dessin-animé avec plusieurs sujets (…) même si les personnages du dessin-animé étaient moins pixélisés, ils activaient quand même des régions du cerveau", note Gomez.

Un cerveau capable de retenir de nombreux schémas différents  

Par ailleurs, les chercheurs ont noté que chez tous les participants, une zone du nom de sulcus occipitotemporal (située derrière les oreilles) s’activait. Il semblerait que cette région puisse répondre aux images d’animaux et aux caractères ressemblant aux animaux comme c’est le cas dans Pokémon, explique l’étude.

En conclusion, "les régions du cerveau qui sont activées par notre vision centrale sont particulièrement malléables aux expériences extensives", note le professeur Kalanit Grill-Spector qui a également participé à l’étude. Quant aux parents qui voient cette étude comme une preuve selon laquelle les jeux vidéos laissent une trace durable dans le cerveau, qu’ils ne paniquent pas. En effet, ils devraient avant tout se rappeler que le cerveau est capable de retenir de nombreux schémas différents, rassure-t-elle.  

Au mois de mars, le magazine 60 Millions de consommateurs avait déjà relayé une étude de ce genre. D’après des chercheurs américains, les fans de jeux vidéos auraient de meilleures performances dans certains tests cognitifs. En effet, leurs cognitions spatiales, attentionnelles et perceptives seraient plus développées que celles des autres. Toutefois, tous les comportements de jeux ne sont pas bons, mettaient en garde les chercheurs. Ainsi, ces résultats positifs ont été détectés chez des personnes ayant joué peu de temps mais régulièrement. "Comme pour toute activité d’apprentissage, des sessions courtes et répétées s’avèrent plus efficaces", était-il ainsi expliqué.

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